Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 05:19

«J'ai choisi pour la route de mon calvaire celle de l'abandon, et par ce chemin, j'ai appris que tout devient facile. »

(Sainte Catherine de Sienne)

Elogofioupiou.over-blog.com

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2017 3 06 /12 /décembre /2017 03:59

LE CHAPELET LA PRIÈRE POUR TOUS...

La prière pour tous.

Avez-vous besoin de courage ?                 Récitez le chapelet.

Avez-vous besoin de lumière ?                 Récitez le chapelet.

Avez-vous besoin de calme ?                    Récitez le chapelet.

Avez-vous besoin de confiance ?              Récitez le chapelet.

Avez-vous besoin de résignation ?            Récitez le chapelet.

Avez-vous besoin d'abandon ?                  Récitez le chapelet.

 

Le Chapelet,  prière des saints et prière des pécheurs

                      prière des forts et des vaillants

                      prière des faibles et des timides

                      prière des enfants et prière des mamans

                      prière qui convient à tous

                      prière des heures d’ennui et de tristesse

                      prière des heures d’espérance et de foi.

 

Chaque jour, récitons le chapelet.

 

Cardinal Saliège.

Elogofioupiou.over-blog.com

 

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 02:45

JÉSUS-CHRIST À SOUFFERT SOUS PONCE PILATE…         

Dans le Symbole des Apôtres, qui nous est si familier, et dans celui de Nicée, qui se dit à la Messe, deux personnes seulement, en plus des trois Personnes de la Sainte Trinité, sont men­tionnées par leur nom. L'une d'elles est la Sainte Vierge Marie; et c'est bien naturel qu'elle y ait sa place, n'est-elle pas la pierre de touche de la vérité chrétienne ? Dire que la Sainte Vierge est la pierre de touche de la vérité revient à dire qu'on ne se trompe pas en se référant à elle pour juger d'une doctrine, surtout lorsqu'il s'agit de l'Incarnation. S'il vous arrive par exemple de dis­cuter avec quelqu'un dont les idées vous paraissent un peu étranges, dites-lui donc simplement : « Vous croyez, n'est-ce pas, que la Vierge Marie est la Mère de Dieu ? ». A la réaction vous juge­rez immédiatement de son orthodoxie : s'il tergi­verse, s'il louvoie, faites attention : vous n'avez pas devant vous un catholique cent pour cent; vous avez vu cela à la pierre de touche.

L'autre personnage désigné nommément est ce pauvre Pilate ! Il ne croyait même pas à la vérité ! Je l'appelle « pauvre Pilate » parce qu'il donne vraiment l'impression d'un triste individu ! On le représente quelquefois, dans les Chemins de Croix surtout, comme un homme terrible et méchant, alors qu'il fut surtout désespérément faible ! Indé­cis, cauteleux, cet homme n'était pas taillé pour être procurateur !

Ce qu'il y avait peut-être de plus redoutable en lui, c'était ce besoin de plaire à tout le monde. Il aurait voulu plaire à Caïphe, à la populace, à sa propre femme; plaire au Christ, à Hérode, à Joseph d'Arimathie. Et, en fin de compte, comme la plupart de ceux qui veulent plaire à tout le monde, il ne plaisait à personne. Lorsqu'il dut résigner son office, les Juifs allèrent jusqu'à Rome porter plainte contre lui, tant son adminis­tration avait été déplorable ! Ainsi en fut-il pour ses frais.

Et nous autres, chrétiens, nous achevons de dis­créditer ce pauvre homme dans le monde entier avec notre Credo. Partout, jusqu'à la fin des temps, on y erra en Pilate le malchanceux qui essaie de couvrir sa retraite, en se lavant les mains devant le public. Il y a près de Lucerne, en Suisse, un mont Pilate qu'entouré une légende séculaire, d'après laquelle le corps du Procura­teur romain serait enseveli tout au fond d'un lac, au sommet de la montagne. Et le même Procurateur apparaîtrait, dit-on, de temps en temps aux touristes, qui errent dans la contrée et se lavent les mains.

« Qu'est-ce que la vérité ? » (JN, XVII, 38), avait demandé Pilate. Et voilà que sa place à lui est maintenant au beau milieu de notre Credo, comme si l'Eglise voulait l'obliger à témoigner de cette vérité méconnue, comme si elle lui disait à tra­vers les siècles : « Sot que tu es, la Vérité est là et pas ailleurs. »

Pourquoi faut-il que ce témoin ce soit lui, et non les autres ? Lui, le faible, et non les méchants, Ponce Pilate et non Judas ou Caïphe ? Il doit y avoir à cela quelque raison profonde. Ne serait-ce pas d'abord que le fait d'inscrire le nom de Pilate dans un document capital, celui-là même que l'Eglise propose à ceux qui veulent entrer dans son sein, souligne à merveille la place historique de la religion chrétienne; il la situe à un point bien déterminé dans le cours des âges. Jésus-Christ n'est pas un personnage imaginaire, de ceux dont on commence l'histoire en disant: «Il y avait une fois...» Ce n'est pas un person­nage de mythe comme Osiris ou Jupiter. On sait d'une façon indiscutable qu'il fut charpentier et vécut en Palestine, c'est-à-dire à peu près sous le 33e degré de latitude, le 35e de longitude, et au temps de l'empereur Tibère, .sous l'administration locale de Ponce Pilate, il y a de cela un peu plus de mille neuf cents ans.

En s'incarnant, Dieu voulait te mettre à notre niveau. Le Verbe, qui déborde le temps, consentait à naître la. 753" aimée après la fondation de Rome ou approximativement; il se soumettait à la dépendance des années, des jours, des minutes. C'est cet épinglage de la Révélation chrétienne sur un moment particulier de l'histoire, sur un contexte historique bien déterminé, que l'Eglise nous fait remarquer en nous mettant chaque jour sur les lèvres ces paroles : « Je crois que Jésus-Christ a été crucifié sous Ponce Pilate. »

Les historiens ne sont pas d'accord sur la date exacte de la naissance de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ. Il se peut que l'ancien calcul soit fautif et que la date réelle corresponde à l'année IV ou même à l'année VIII avant l'ère chrétienne. Peu importe après tout que chacun tienne à son idée comme à la seule valable, mais il serait impos­sible de se tromper de plus de dix années au sujet de la mort de Jésus. On doit reconnaître comme date limite, soit l'an 26, soit l'an 36 de notre ère, qui marquent le commencement et la fin de l'ad­ministration de Ponce Pilate. On peut hésiter sur l'une ou sur l'autre, mais non les dépasser en avant ou en arrière sans hérésie, puisqu'elles sont implicitement indiquées dans le Credo, la règle de notre foi. E| si l'on vous demande : « Pourquoi Dieu a-t-il choisi ce moment de l'Histoire plutôt qu'un autre ? La réponse est encore : « Il fallait que ce fût « sous Ponce Pilate ». Le gouverne­ment de la Judée par Pilate représente exacte­ment les dix années les mieux appropriées à l'évé­nement, dans toutes les annales de l'humanité. »

Environ trois cents ans avant la naissance du Christ, le roi de Macédoine, Alexandre le Grand, qui gouvernait déjà toute la Grèce, se mit en devoir de conquérir l'Asie, A sa mort il régnait sur tout le Proche-Orient, la Turquie, l'Iran, l'Irak, l'Égypte et, comme par hasard, la Pales­tine. Son empire fut démembré après sa mort, mais il avait réalisé l'unité de langage dans tout l'Orient civilisé. Partout l'on y parlait le grec, je ne dis pas un grec impeccable. Vous voyez tout de suite quel avantage énorme cette circons­tance représentait pour la Révélation qui se pré­parait et qui, venant du ciel, devait atteindre tous les peuples. Durant les quelque cent cinquante ans qui précédèrent immédiatement la venue du Sauveur, l'Empire romain imposait sa domination sur le monde. Nummius conquit la Grèce, Scipion Carthage, Pompée l'Espagne et César la Gaule, D'une manière ou d'une autre l'Empire s'étendit bientôt sur tout le monde méditerranéen, du Por­tugal à la Perse; partout régna la paix; le com­merce, facilité par un réseau de routes splendides, était florissant. Un tel état de choses supposait une administration parfaite; l'ordre, en effet, était assuré par des fonctionnaires et officiers dont quelques-uns, comme Pilate, étaient platement asservis au pouvoir, mais dont beaucoup étaient des hommes de valeur. Au moment où parut Nôtre-Seigneur, il n'y avait donc qu'un vaste empire, l'Empire romain, et qu'une seule langue, la langue grecque. Jamais pareille chose ne s'était produite dans l'Histoire et ne devait se reproduire dans la suite; Nôtre-Seigneur venait donc au mo­ment le plus opportun. Plus exactement la Pro­vidence avait tout préparé en vue de l'avènement du Fils de Dieu sur terre. Trente ans plus tôt, il aurait trouvé le monde encore engagé dans une longue série de guerres civiles. Soixante-dix ans glus tard, Jérusalem ne devait plus être qu'un amas de ruines. Ces cent années représentent donc le temps idéal qui devait rendre particulièrement favorable la diffusion de l'Évangile.

Mais laissons l'Histoire et revenons à l'impor­tance théologique de ces paroles du Credo : « Il a souffert sous Ponce Pilate. » Peut-être serons-nous amenés ainsi, en le récitant, à réfléchir sur le fait que la religion chrétienne a un ennemi séculaire, toujours le même : le monde. Le mot « monde » a plusieurs significations. Il ne peut être question ici, cela va de soi, du globe sur lequel nous vivons, cette sphère légèrement aplatie aux pôles et qui opère sa révolution annuelle autour du soleil. On peut entendre encore par « monde » l'ensemble des êtres humains, blancs, noirs ou jaunes, bons, mauvais ou indifférents, qui peuplent ce globe. Mais l'expression désigne aussi, et c'est le cas auquel nous nous référons en ce moment, l'en­nemi n° 1 de la religion chrétienne. Allons un peu au fond de la question. Que voulons-nous dire lorsque nous parlons d'une personne mondaine ? La définition en est assez malaisée. Disons, grosso modo, que l'on pourrait appeler mondain celui qui ne croit pas à une autre vie ou qui, du moins, ne s'en soucie pas plus que si cette vie était insignifiante. En conséquence, il essaie de rendre ce monde-ci confortable; avant tout, que l'on y jouisse et qu'il y ait beaucoup de jouis­seurs ! Il va sans dire que le mondain souhaite être de ceux-là. Que dans ce monde idéal tout marche à souhait; que les trains soient aussi exacts que possible, la nourriture, la boisson, le cinéma le moins cher possible, les journaux le mieux renseignés possible; enfin que rien ne vienne troubler la paix des honnêtes gens ! Cha­cun pour soi et Dieu pour tous, telle serait volon­tiers la devise du mondain.

N'est-ce pas exactement ce que Pilate repré­sente ? Il ne se souciait aucunement que Nôtre-Seigneur fût ou non le Fils de Dieu, qu'il eût ou non transgressé le Sabbat, qu'il fût ou non obser­vateur de la loi de Moïse. Ce qu'il voulait, lui, Pilate, c'était contenter suffisamment les Juifs pour que ceux-ci le laissent en paix. Il n'aimait pas entendre les foules crier: « Hosanna au Fils de David ! » (Mt, XXI, 9), et pas davantage : « Qu'il soit crucifié! » (Mt, XXVII, 23.) Car tout cela n'était pas de bon augure pour la sécurité publique. Aussi y mettait-il bon ordre. Ce ne fut pas Judas, remarquez-le, ce ne fut pas Caïphe qui crucifièrent Jésus, S'ils l'avaient fait, après tout, ils auraient eu à cela quelque motif valable. Caïphe et les autres avaient du moins pour excuse leur amour-propre professionnel blessé. Judas avait une excuse plus plausible, lui : les trente pièces d'argent ! Mais Pilate ?... Il n'avait rien contre Jésus; il en était même impressionné favorablement, car il était plus que certain de l'inno­cence de ce prévenu exceptionnel. Et pourtant, ce fut Pilate qui le crucifia. C'est le monde des mondains, avec sa peur des compromissions, son horreur des « histoires », sa doctrine de chacun pour soi, qui crucifia le Seigneur.

Loin de moi de suggérer que Jésus mourait pour avoir désobéi aux pouvoirs publics. Trop de gens ont depuis vu dans le Christ un agitateur politique. Rien n'est plus étranger à la vérité que ces vues subversives. Il est vrai que Jésus a traité les pha­risiens d'hypocrites, qu'il a appelé Hérode un « renard » (Luc, XIII, 32), mais nous ne lisons pas une seule fois dans l'Évangile qu'il ait manqué d'égard envers les autorités romaines. Le jour où, devant lui, on fit allusion à un certain massacre de Galiléens dont Pilate avait été l'auteur, Jésus détourna la conversation. Et quand on lui de­manda son avis sur le tribut à payer il répondit : « Rendez à César ce qui est à César... » (MT, XXII, 25.) .11 est curieux d'observer que, vivant en Palestine, à une époque où les Romains faisaient figure d'occupants et devaient à ce titre être détes­tés, Nôtre-Seigneur n'a pas levé contre eux le petit doigt. Ce n'était pas son affaire de s'immis­cer dans des querelles politiques... et ce n'est pas non plus l'affaire de son Eglise.

La vraie raison pour laquelle Pilate, en défini­tive, consentit au crucifiement de Jésus, c'est que tout l'enseignement de Jésus était un défi aux mondains, qui voient dans le monde actuel l'en­droit rêvé, qui y cherchent éperdument leur confort, sans souci d'un ciel, ni d'un enfer. Et c'est aussi la raison pour laquelle l'Eglise, de siècle en siècle, a été persécutée, sur un point du globe ou sur un autre. C'est qu'elle n'a jamais trahi sa mission de parler au monde, de lui rap­peler des vérités qu'il n'aime pas entendre. Et c'est pourquoi le monde la trouve gênante. Que vient-elle lui parler d'un ciel et d'un enfer ? Tout cela, que nous le voulions ou non, c'est tout de même un peu notre histoire, à nous aussi. D y a toujours, pour chacun de nous, la tentation de minimiser les exigences de notre christianisme. Que ce soit par respect humain ou pour d'autres raisons, nous traitons le péché comme une chose sans importance. Pourquoi se tourmenter de ce que Dieu peut en penser ? Pourquoi gâter le pré­sent par la pensée de ce qui suivra, ciel ou enfer ? Autant il serait maladroit de rebattre à tout bout de champ les oreilles des autres avec nos croyances, autant c'est prudence élémentaire de nous garder nous-mêmes contre la tentation de mondanité, au sens où nous venons d'en parler. Quand nous récitons dans le Credo les mots : « A souffert sous Ponce Pilate », tâchons de nous rap­peler ce qui vient d'être dit, et qu'un chrétien est indigne de son nom, s'il prodigue ses flatteries à Ponce Pilate, c'est-à-dire au monde.

Extrait de : LE CREDO  Mgr Ronald KNOX. (1959)

Elogofioupiou.over-blog.com

 

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 01:55

JÉSUS-CHRIST...  A SOUFFERT           

Vous êtes un peu surpris de me voir couper l'article en deux. Quand je dis : « A souffert », vous ajoutez mentalement : « Sous Ponce Pilate ». Et avec raison. Mais, voyez-vous, c'est exprès que je prends aujourd'hui ces deux mots seulement pour sujet de nos réflexions, parce que, avant de savoir comment et pourquoi le Christ a souffert, il importe de réaliser qu'il a souffert. Considéré superficiellement, le texte évangélique ne nous montre pas cela avec évidence, au moins jusqu'à la scène de l'Agonie et jusqu'à la Passion. Pour ma part, je ne vois guère dans l'Évangile que trois mentions de souffrance physique de Nôtre-Sei­gneur. La première, c'est lorsque, après sa tenta­tion au désert, il eut faim. La seconde, lorsque, passant devant le figuier stérile, il est dit encore que Jésus avait faim. La troisième, lorsque, fatigué île la route, il s'assit sur la margelle du puits de Jacob, là interne où il devait rencontrer la Samari­taine. En d'autres passages nous voyons bien que Nôtre-Seigneur éprouva de la peine, de la tristesse, un véritable chagrin même : il pleura sur Jérusa­lem, sur la tombe de Lazare, Mais à part ces rares occasions, nous ne trouvons pas jusqu'à Gethsémani l'indication d'une souffrance endurée dans son corps. De là à penser que Nôtre-Seigneur n'a pas connu, d'expérience, la souffrance humaine, il n'y a pas loin. Aux premiers âges de l'Eglise, des hérétiques l'ont affirmé; ils prétendaient que Jésus n'avait pas été vraiment homme, A les croire, Jésus, dans l'Incarnation, aurait seule­ment pris une apparence humaine; son corps aurait été une sorte de fantôme, quelque chose comme ce que nous appelons un « esprit » pour dire un être irréel... Selon d'autres, le Seigneur n'aurait pas pu souffrir. Comment donc, disent-ils, Jésus était bien trop sage pour croire à l'existence d'une chose telle que la souffrance. Rien de tel n'existe dans le monde. Il n'y a de réel que l'être que nous nous faisons de la souffrance. C'est pour­quoi, continue-t-on, le Christ s'attachait simple­ment à persuader à la ronde que les aveugles et les lépreux n'étaient ni aveugles, ni lépreux... Lazare devait se persuader qu'il n'était pas mort, et ainsi de suite ! Les gens parfaitement saints, d'agrès ces interprètes, doivent être aussi parfaite­ment normaux.

Il est vrai qu'il est d'une bonne théologie, sinon un article de foi, que Jésus n'a pas, durant tout le cours de sa vie mortelle, expérimenté la maladie proprement dite. Son corps était d'une telle per­fection qu'il n'avait en lui-même le principe d'au­cun désordre. Le mal ne pouvait l'atteindre que de l'extérieur, quand on le maltraita par exem­ple, lors de sa Passion. Autrement il échappait à ce triste héritage légué par Adam à la nature humaine.

Si c'est un fait cependant que Nôtre-Seigneur a connu la faim, le froid, la fatigue, et ceci bien avant que Pilate n'entrât en scène, comment se fait-il que toute sa vie publique ait été une cam­pagne contre la souffrance des hommes ? « Plus d'aveugles, plus de boiteux, plus de paralytitiques », tel semblait être son mot d'ordre. Alors nous restons perplexes : la souffrance est-elle un mal ou un bien ? Si elle est un bien, comment expliquer que Jésus ait passé tant de temps à la faire disparaître autour de lui ? Et si elle est un mal, pourquoi a-t-il choisi pour lui-même si peu de bien-être et de confort; pourquoi surtout, a-t-il permis, voulu et attiré sur lui une mort entourée de circonstances épouvantables ? Et que penser de la souffrance pour nous-mêmes ? Est-ce une chose à fuir ou à accueillir à bras ouverts ? Si lui, notre Maître, a été un « souffrant », qu'en doit-il être de ses serviteurs ?

Essayons de décomposer les questions pour mieux y répondre. D'abord il faut tenir pour cer­tain que la souffrance, en elle-même, est un mal, et non un bien. N'allez pas en conclure que vous êtes dans votre tort si vous souffrez d'une rage de dents et qu'il faut vous en confesser ! Mais la souffrance est en soi une imperfection, une suite regrettable du péché, quelque chose qui fait tache dans la création. Ceci explique pourquoi la souf­france tend à s'écarter d'une présence en qui elle devine, pour ainsi dire, la perfection. On dirait qu'elle la fuit, qu'elle se cache. Lorsque Nôtre-Seigneur rencontrait un lépreux, la lèpre ne pou­vait subsister devant lui, elle disparaissait. Il en a été de même pour bien des Saints. Nous lisons dans la Bible (Rois, iv), qu'un mort, jeté dans la tombe encore fraîche du prophète Élisée, revint instantanément à la vie, comme si la mort n'avait pu supporter le contact de ce saint homme. Évi­demment tout ceci est une manière de parler, mais vous saisissez ce que je veux dire : la souffrance est un mal, qui tend à disparaître devant la sain­teté, comme les ténèbres disparaissent devant la lumière.

S'il en est ainsi, nous devons avoir le droit de chercher à l'éviter. C'est même un devoir de veil­ler sur votre passé comme sur un bien reçu de Dieu. Serait-il poli de jeter par la fenêtre un cadeau qui nous aurait été fait et de dire : « Je peux m'en passer ! » Mais nous avons un devoir, non moins rigoureux, de ne pas faire souffrir les autres. Je me rappelle un petit garçon qui fai­sait de sa sœur le sujet de ses incessantes taqui­neries; lorsqu'elle osait se plaindre, il répliquait : « Un peu de mortification, ma chère, c'est le meil­leur moyen d'abréger ton purgatoire ! » Là n'est pas la question. La souffrance est un mal et les hommes n'ont pas le droit de se l'infliger les uns aux autres, en dehors de certains cas où un bien supérieur est en jeu : ainsi le dentiste est obligé de vous faire souffrir pour vous soulager. C'est trop clair ! Il y a plus. Si la souffrance est un mal, nous devons faire notre possible pour soulager celle des autres, c'est-à-dire nourrir les affamés soigner les malades ou, tout au moins, aider de quelque façon ceux qui remplissent ces devoirs de charité. Depuis des siècles le Christianisme ensei­gne que le péché est le grand mal, que tout le reste importe peu, et cependant, depuis des siè­cles, l'Eglise fonde des hôpitaux, ouvre des dis­pensaires, des asiles, des soupes populaires et le reste, parce qu'elle sait bien que la souffrance, elle aussi, est mauvaise, qu'elle est un mal en soi. Pourquoi Nôtre-Seigneur, à Gethsémani, a-t-il demandé que le calice s'éloigne, sinon parce qu'il savait cela et pour que nous ne nous étonnions pas d'avoir la souffrance en horreur, de la fuir même, à moins d'être bien sûrs qu'elle nous vient de la main de Dieu.

Car la souffrance peut venir de Dieu et de sa volonté, et alors nous n'avons plus le droit de la fuir. Nous avons déjà vu qu'elle est une punition du péché. Toute la race avait péché, en quelque sorte, en Adam. Il fallait que toute la race entrât dans la réparation. Le lot de souffrances assignées à chacun de nous représente cette part que nous avons à fournir. Et il arrive ainsi que cette part inévitable, voulue par Dieu, devienne pour nous un bien, de mauvaise qu'elle était. Mais ce sera à la condition d'être reçue et traitée comme elle doit l'être.

Avez-vous jamais regardé de près une ampoule électrique non allumée ? Vous n'y voyez rien d'in­téressant; juste un petit bout de fil de métal glus ou moins entortillé. Vous seriez tenté de dire : « A quoi cela, peut-il servir ? Quel rapport y a-t-il entre ceci et la lumière? » Mais tournez le commu­tateur. Aussitôt vous voyez le fil devenir incandes­cent; le contact avec le courant électrique en a fait une masse lumineuse qui éclaire toute la pièce. Il en est un peu de même pour la souf­france : cette chose, peu attrayante en elle-même devient tout simplement splendide quand l'amour de Dieu l'a transformée en un foyer brûlant d'Amour.

Soyons plus pratiques encore. D'un mal nous pouvons faire un bien en l'acceptant comme la volonté de Dieu. Voilà qui est compris. Dans une autre occasion, j'ai essayé de vous expliquer com­ment cette obéissance à la volonté divine est la seule chose qui justifie notre existence d'homme. C'est vraiment notre raison d'être, ce pourquoi nous existons. Quelqu'un qui serait supposé vivre en dehors de cette obligation serait un non-sens, un contre sens même, dans l'ensemble de la créa­tion. Or il y a deux manières d'obéir à la volonté de Dieu : en faisant ce qu'il nous donne à faire; en endurant ce qu'il nous donne à souffrir.

Au sujet de ce que nous devons faire, nous pourrions avoir quelquefois des doutes. Si la chose est agréable, sommes-nous sûrs de la faire pour plaire à Dieu et non pour nous satisfaire. Il arrive que l'on finisse par trouver du plaisir même en des choses désagréables, si la vanité, l'esprit d'indépendance, l'amour-propre, sous une forme ou sous une autre, entrent en jeu. Mais lorsqu'il s'agit de souffrir, c'est différent. Tous ces motifs secondaires, capables de troubler la pureté d'intention, n'entrent guère en jeu. Sup­posez un malade souffrant d'un mal de Pott, couché sur le dos depuis vingt ans, avec des crises plus ou moins fréquentes, et qui persévère à trouver que tout est très bien, puisque Dieu le veut ainsi; il est, croyez-moi, sur le chemin qui mène directement au ciel.

Mais il est une manière encore de faire de la souffrance une chose excellente : c'est de l'unir aux souffrances de Jésus-Christ. Nous savons que, de sa part à lui, la réparation a été complète. Lui qui était sans péché aurait eu le droit de vivre sans souffrance, puisque seul le péché est cause de la souffrance humaine. Il en avait le droit, mais il ne l'a pas voulu; il a pris sur lui notre misère, la faim, la soif, la fatigue sur les routes de Galilée et, pour terminer, une longue suite d'atroces douleurs à laquelle seul a mis fui le sup­plice de la mort en Croix. Tous les saints ont com­pris que leur rôle était de souffrir avec Jésus. Saint Paul parle même d'accomplir dans sa chair « ce qui manque à la Passion du Christ » (Col., I, 24). Le Christ est pour lui un riche Bien­faiteur qui a payé, une fois pour toutes, notre propre dette de souffrance et envers qui nous sommes   maintenant redevables nous-mêmes de cette dette. Nous ne pouvons nous acquitter  et encore !  Qu’en acceptant nos peines en union avec les siennes. C'est pourquoi .nous trouvons dans la vie des saints la même contradiction que dans celle du Christ Jésus. Les saints sont tou­jours occupés à soulager la souffrance des autres et en même temps à l'accueillir à bras ouverts pour eux-mêmes.

On raconte de sainte Bernadette Soubirous, la voyante de Lourdes, qu'elle avait, sur l'ordre de la Sainte Vierge, gratté de ses mains la terre à l'endroit où se trouve maintenant la source qui rend la santé à tant de malades. Devenue reli­gieuse quelques années plus tard, Bernadette souf­frit bientôt d'un mal incurable et très douloureux. Dans une phase d'accalmie, comme la malade semblait en état de supporter un voyage, sa Supérieure vint lui annoncer qu'elle avait arrangé pour elle une belle surprise. Elle irait à Lourdes, en pèlerinage cette fois, pour demander à la Sainte Vierge de la guérir comme tant d'autres; sûre­ment sa prière serait exaucée. Mais Bernadette répondit sans hésitation : « Non, ma Mère, la source n'est pas pour moi. »

Son affaire à elle, la petite Sainte, c'était d'ob­tenir la guérison pour les autres; son affaire à elle, ce n'était pas de guérir, mais de souffrir.

Une question encore peut vous être venue à l'esprit au sujet de la souffrance. Si nous devons accueillir de bon cœur celle que Dieu nous envoie, avons-nous le devoir de nous rendre la vie pénible par des mortifications volontaires afin d'avoir plus à offrir à Dieu en union avec Nôtre-Sei­gneur ?

Il est certain que tous les saints l'ont fait : fla­gellations, cilices, jeûnes, ils ont pratiqué tout cela, et plus d'un chrétien fervent le fait encore; mais je ne pense pas que ces actes de pénitence doivent être encouragés dans le cas des chrétiens ordinaires, Il y a toujours le danger d'orgueil, l'esprit de singularité lié à de telles pratiques. De plus elles rendent parfois les gens désa­gréables. Ce que je dis là ne s'applique pas, bien entendu, à ces mortifications qui, ne sont qu'une forme de l'esprit de sacrifice et sont très recommandées au contraire dans la mesure où elles ne nuisent pas à la santé : s'interdire de manger des bonbons en Carême, par exemple, ne peut rendre personne malade. Ce serait différent si le docteur déclarait que les bonbons vous sont absolument nécessaires... En général, je ne crois pas que l'on doive passer son temps à découvrir de nouvelles manières de se mortifier, comme de mettre du sel au lieu de sucre dans son café au lait, etc. Demandons plutôt à Dieu de faire de nous des saints, de vrais saints. Quand nous en serons là, Dieu nous montrera peut-être lui-même quels sacrifices plus grands il attend de nous, et nous demanderons l'avis de notre confesseur. En attendant, le plus sûr c'est de s'en tenir aux voies ordinaires et de se contenter des mortifica­tions très sanctifiantes déjà qui nous viennent de la main du Seigneur.

Extrait de : LE CREDO  Mgr Ronald KNOX. (1959)

Elogofioupiou.over-blog.com

 

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 03:43

JÉSUS A ÉTÉ CONÇU DU SAINT-ESPRIT ET NÉ DE LA  VIERGE MARIE 

Saint Tharaise, un Père de l'Église des premiers siècles, nous a laissé d'admirables sermons sur la Sainte Vierge : on en lit un passage au Bréviaire romain pendant l'Octave de l'Immaculée Concep­tion. Avec l'éloquence propre à son époque, le saint salue Notre-Dame de titres pompeux, qui nous paraissent un peu subtils et recherchés, très beaux toutefois et tirés pour la plupart de l'An­cien Testament. Voici, entre autres choses, ce qu'il dit à Notre-Dame : « Salut, Nuée légère qui répandez la rosée de la pluie céleste. »

On .se demande d'abord où il veut en venir, mais pour peu que l'on connaisse la Bible, on se rappelle qu'Isaïe a dit lui aussi : « Voici Yahvé qui s'avance sur un léger nuage; il entre en Égypte, » Serait-ce une allusion à la fuite en Égypte ? Peut-être. Il ne nous est pas interdit de voir dans ce passage du prophète une prédiction de l'épisode rapporté dans l'Évangile, d'imagi­ner saint Joseph conduisant en plein hiver le petit âne sur lequel est assise la Vierge Marie, tandis que le Seigneur repose entre ses bras, porté par elle comme par un nuage léger. Mais il doit y avoir un autre sens à ce texte d'Isaïe : ce qu'il évoque plutôt, c'est une terre desséchée, un paysage sans eau, des gens aux abois qui scrutent l'horizon et branlent la tête, anxieux de voir poindre l'annonce d'une pluie, parce que toutes les racines périssent en terre et que la famine est à la porte. Et voilà qu'un petit nuage se lève dans le ciel, imperturbable ! Promesse, enfin, de la pluie qui se prépare, annonce de salut !

N'est-ce pas là le tableau du monde avant la venue du Christ sur la terre ? Le monde dessé­ché, aride, en attente de sa rédemption ! Et le nuage annonciateur de l'ondée, n'est-ce pas l'ap­parition de la Sainte Vierge apportant la pré­cieuse rosée de la grâce, que le ciel envoyait aux hommes pour leur rendre la vie ? Et, puisqu'il s'agit de nuages, allons un peu plus loin dans la recherche de leur signification. Voyez comme ils paraissent différents, selon la lumière ou le point de vue. Si vous êtes au beau milieu d'un nuage,  le cas est fréquent en montagne, vous ne voyez autour de vous qu'un brouillard humide. Si vous le regardez d'en bas, il ressemble à une jolie boule de coton, suspendue en l'air; parfois il apparaîtra comme une redoutable menace dans le ciel, comme une tache d'encre sur un beau papier blanc. Ou bien il reflétera les couleurs du soleil couchant, découpant sur le ciel de fantas­tiques dessins d'un rouge d'or, irisé d'une frange lumineuse. Un seul et même nuage peut revêtir tous ces aspects. Ainsi en est-il de la Sainte Vierge, dont il est la figure. Elle se présente à tous les âges et à tous les hommes, toujours semblable à elle-même et toujours différente selon les besoins des temps et des peuples.

Remarquons que le titre de « Notre-Dame » donné à la Sainte Vierge n'a pas tout à fait la même résonance que celui de « Nôtre-Seigneur » appliqué à son divin Fils.

En disant « Nôtre-Seigneur », nous voulons affirmer le droit de possession absolue du Christ à notre égard. Le titre de « Dame » ou « Souve­raine » ne remonte pas si haut dans l'Histoire. Si je ne me trompe, ni le Missel, ni le Bréviaire ne l'emploient une seule fois. Ce serait plutôt un souvenir du moyen âge et de l'époque des chevaliers. Ceux-ci parlaient volon­tiers de leur « Dame » pour désigner la femme qu'ils aimaient. Ainsi, tandis qu'au début de l'ère chrétienne on parlait surtout de Marie comme de la Mère de Dieu, en protestation con­tre les hérétiques qui niaient la Maternité divine, au moyen âge on se mit tout naturellement à la vénérer comme « Notre-Dame » parce que ce vocable répondait à la notion d'amour qui, pré­cisément, s'épurait et s'affinait dans la société; la chevalerie en était devenue la plus noble expres­sion. Plus tard, après la Réforme, en un temps où l'idée de royauté prévalait, la Sainte Vierge fut célébrée comme Reine du Ciel. De nos jours où la vie de famille est centrée sur l'enfant, il s'imposait de voir en elle la Mère de l'Enfant-Dieu.

Continuons l'explication du Credo. Ce troi­sième article nous met en présence de la Sainte Vierge, sans aucune référence à un titre ou à un autre, mais à la lumière des faits, dans le réalisme le plus simple et le plus pur. Nôtre-Seigneur « est né, dit le texte, de la Vierge Marie ». Impossible d'affirmer plus clairement qu'elle est sa Mère : le corps de Jésus a été formé en son corps, aussi réel­lement que celui de tout homme mortel. Ce corps n'était pas un corps fantomatique, ni une création spéciale; une fois né, il grandit et se développa comme tous les corps humains, à telle enseigne que la Sainte Vierge peut être regardée, à bon droit, comme la patronne de toute maternité.

Et cependant elle est Vierge et patronne de la Virginité ! Quand, dans le Confiteor, nous nous adressons à « la Bienheureuse Marie, toujours vierge », nous ne pensons pas toujours à la triple affirmation contenue dans cette simple phrase: «Toujours vierge », qui veut dire en premier lieu que Marie était vierge lorsqu'elle conçut en son sein le Fils de Dieu, Contrairement aux autres femmes, c'est sans le concours d'un homme qu'elle parvenait à la gloire la plus pure de la maternité. En second lieu, Marie était vierge encore à la naissance de Jésus, enfantement merveilleux qui, ne connut pas de douleurs et laissait la Mère du Sauveur dans son intégrité parfaite. Enfin Marie devait rester vierge jusqu'à la fin de sa vie.

Tout ceci ne nous offre aucune difficulté. Non que ces choses soient naturelles, elles sont au con­traire pleinement surnaturelles, mais elles ne nous surprennent pas. Nous serions plutôt étonnés que l'entrée du Christ venant en ce monde n'eût pas porté le sceau du surnaturel. Il nous faisait le don de lui-même. Or, vous savez à quel point la manière de donner augmente la valeur du don; de quels raffinements de délicatesse n'aimons-nous pas voir entourer ces échanges de petits cadeaux qui se font en famille. Le papier, la boîte, les faveurs... tout à de l'importance... et l'on veut que ce soit donné joliment, n'est-il pas vrai ? Eh bien ! S'il est permis de comparer les très grandes choses aux toutes petites, il en fut ainsi, toutes proportions gardées, de la naissance de Jésus, ce splendide cadeau, le plus précieux, le plus coûteux qui ait jamais été fait par Dieu à l'humanité. Pourrions-nous admettre que cette naissance ait eu lieu autrement que dans une atmosphère de mystère surnaturel ? N'est-ce pas simple, après tout, que les anges soient venus à plusieurs reprises visiter le pauvre ménage de Nazareth, que d'étranges choses se soient passées dans le ciel jusqu'à bouleverser les astronomes de Chaldée ? Tout cela va de soi si l'on a com­pris de quoi il s'agit. Ce passage du Credo n'a rien qui puisse choquer, dès lors que l'on admet la possibilité du miracle.

Et pourtant ce n'est pas si simple que cela pour tout le monde. Vous rencontrerez peut-être un jour ou l'autre des incroyants, ou tout au moins des sceptiques, pour qui ce miracle de la nais­sance de Jésus sera une pierre d'achoppement. Ils ne feront pas objection à la Résurrection. Ils admettront aussi qu'un homme capable de ressus­citer, après trois jours de sépulture, ait pu naî­tre seulement d'une mère. Mais ils voient moins la nécessité ou l'opportunité d'une naissance dans des conditions pareilles, tellement en dehors des lois ordinaires de la nature. Ils vous diront par exemple ceci : « Vous faites beaucoup de cas de ce que, par l'Incarnation, Dieu s'est fait homme, pareil à tous les hommes; vous insistez sur le fait qu'il n'était pas un fantôme, mais une réalité, un être de chair et de sang, tout en étant Dieu. N'en serions-nous pas plus facilement convaincus si nous le voyions naître à la manière des hommes, s'il avait un père et une mère comme les autres enfants ? De plus, vous professez que le mariage est une vocation très haute, qu'il n'a rien de répréhensible et que seul l'usage dépravé en est coupable. Nôtre-Seigneur voulait montrer aux hommes avec évidence que la vie est plus que la mort. Par sa naissance virginale, qui le faisait entrer dans cette condition mortelle, il avait voulu affirmer que l'esprit est plus que le corps. Ceci demande une explication.

Au Paradis terrestre, Adam et Ève avaient, comme nous tous, une âme et un corps, mystérieu­sement unis l'un à l'autre, avec cette différence toutefois que chez eux, c'était l'âme qui dirigeait l'attelage. L'âme donnait ses ordres et le corps obéissait. C'est le corps, hélas ! Trop souvent, qui donne ses ordres à l'âme au lieu de les attendre.

Il faut avouer que le problème posé de cette façon n'est pas si aisé à résoudre. Il est certain qu'une digestion pénible nous met de mauvaise humeur. C'est l'une des conséquences du péché... La charrue est mise avant les bœufs. Ceci ne veut pas dire que le corps domine l'âme néces­sairement et fatalement. Mais nous nous deman­dons toujours s'il ne va pas prendre l'avantage; nous ne savons jamais jusqu'où il nous entraî­nera : manger au delà de notre appétit, dormir plus qu'il n'est nécessaire, et ainsi de suite. Nous sommes toujours à nous demander : « Voyons, est-ce bien cela qui convient ? Ce dernier gâteau... ces cinq minutes de plus au lit, etc... Mon corps n'a-t-il pas exploité la situation à un moment où mon âme n'était pas sur le qui-vive ? » En somme, nous ne sommes jamais sûrs de nous.

Cette situation complique beaucoup tout ce qui se rapporte à l'amour et au mariage. L'amour de l'homme et de la femme est peut-être la chose la plus noble et la plus élevée dans l'ordre naturel. Cependant le corps à tant de part dans la ques­tion qu'il est toujours à craindre de voir cette chose si noble et si élevée ravalée au niveau d'une passion vulgaire. Attention ! Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. Le corps doit avoir sa part ici. Notez que le mariage fut institué avant la chute, non après. Mais depuis la chute, ce corps est facilement un sujet ou une cause de malaise, parce qu'il essaie toujours d'usurper le premier rôle. Beaucoup de gens n'ont pas une vue claire de tout cela : ils y perdent la paix de l'esprit, au risque d'y perdre finalement leur âme, tellement la question leur paraît compliquée; ils ne la jugent qu'avec amertume et défiance. Ils sont humiliés de constater à quel point la race humaine est à la merci de ses passions, à quel point le corps peut tyranniser l'âme immortelle. Le résul­tat est qu'ils sont tentés trop souvent de jeter tout par-dessus bord et d'admettre, pour en finir, malgré les protestations d'un jugement sain, que la matière est supérieure à l'esprit, que le corps, après tout, pourrait bien être notre seule raison de vivre. Tant pis pour l'âme !

Et chaque année la fête de Noël renouvelle le cycle liturgique, apportant le souvenir de la nais­sance virginale du Fils de Dieu. Alors nous com­prenons. Les choses se sont passées comme il fal­lait qu'elles se passent. De même qu'à Pâques nous voyons qu'il serait fou de mettre en doute la suprématie de la vie, à l'heure où elle triomphe de la mort, à Noël nous comprenons ceci : il serait fou de douter que l'âme est la plus noble partie de nous et qu'elle transcende infiniment le corps

« Conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie » : L'esprit d'abord, le corps ensuite. Saint Léon, dans un passage que nous lisons précisément à l'office de la Nativité, a cette phrase exquise en parlant de la Vierge : « Devant porter en son sein le rejeton sacré, elle conçut spirituelle­ment l'Homme-Dieu par la foi, avant de le concevoir corporellement. » C'est comme si le message de Gabriel avait d'abord imprimé dans les pensées de la Vierge Marie l'image du Sau­veur, qu'elle allait mettre au monde; après quoi seulement la réalité de cette image se formerait en elle. Les douleurs, les défaitistes étaient dans l'erreur : Le Verbe se faisait chair afin que nous, créature de chair, nous soyons placés de nouveau sous le signe de l'Esprit.

Extrait de : LE CREDO  Mgr Ronald KNOX. (1959)

Elogofioupiou.over-blog.com

 

Partager cet article
Repost0
17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 03:12

JE CROIS en JÉSUS... SON FILS UNIQUE           

Au sujet de l'existence de Dieu et de notre foi à son existence, nous avons remarqué que cer­tains malheureux, sous le coup de l'épreuve ou accablés par leurs péchés, essaient d'oublier Dieu, mais que Dieu ne se laisse pas oublier et que tout, dans la création, nous parle de lui et nous crie : « Dieu existe. » Et nous nous rappelons cette scène du troisième chapitre de la Genèse où l'on voit Adam et Ève, après leur faute, se cacher parmi les arbres du jardin pour échapper au regard de Dieu. Peine perdue ! La voix du Créateur reten­tit bientôt : « Adam, où es-tu? » (Gen., III, 9.)

Ne dirait-on pas que Dieu joue à cache-cache avec nos premiers parents, comme font les grandes personnes lorsqu'elles s'amusent avec les enfants ? Et, de fait, nous sommes bien les enfants de Dieu.

L'histoire de cette partie de cache-cache dans la Genèse n'est évidemment qu'une image de ce qui se passa réellement. Vous pensez bien que Dieu, qui est présent partout et voit tout, n'a pas besoin de battre les buissons pour découvrir ceux qu'il cherche. Nous n'en avons pas moins là une figure expressive de ce qui suivit la chute de l'homme. Rien ne pouvait mieux nous faire saisir la manière dont Dieu, l'Eternel, recherche avec amour les petites créatures que nous sommes. Que se passe-t-il, en effet, dans une partie de cache-cache, lors­que l'on a découvert celui qui se cachait ? Vous le savez mieux que moi : on intervertit les rôles; c'est au chercheur, maintenant, à se cacher. Eh bien ! Dans sa bonté infinie, Dieu a consenti à se plier aux règles du jeu ! L'homme avait voulu se cacher de lui, mais Dieu l'a trouvé; et Dieu, à son tour, va se cacher pour obliger l'homme à le découvrir.

Mais comment Dieu a-t-il pu se cacher ? Nous le disions dernièrement : sous les traits d'un nou­veau-né, blotti entre les bras de sa Mère, au fond d'une grotte, près d'un village insignifiant de Judée, appelé Bethléem. C'était, avouez-le, la manière la plus ravissante de se cacher ! Mais comme nous sommes, nous les hommes, par­faitement stupides, de peur que nous n'arrivions pas à le trouver, Dieu nous mit lui-même sur la voie. Ce fut précisément le rôle des prophètes de donner les indications qui permettraient de le découvrir : « Voici qu'une Vierge concevra et enfantera un fils » (ISAÏE, VII, 14), disaient-ils. Et encore : « Toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas-la moindre parmi les villes de Juda. » (MICHÉE, v, 2.) « Le bœuf connaît son possesseur et l'âne la maître de l'étable. » (ISAÏE, I, 3,) « Un rejeton sortira de la tige de Jessé (Jessé était le père de David) et une fleur sortira de sa racine. » (ISAÏE, xi, 1.) Et ainsi de suite. De telles suggestions pré­paraient les hommes à la recherche d'un enfant qui serait de la race de David et naîtrait à Bethléem. « Allez-y, disaient les prophètes..., vous brûlez, vous êtes sur le bon chemin ! » Un beau jour une étoile surgit aux yeux de savants dans le ciel d'Orient; c'était de mieux en mieux. «Avancez, disait-elle, vous brûlez, vous brûlez ! » Enfin un ange apparut aux bergers et leur dit qu'un tout-petit était couché dans une crèche, à quelques pas de là. Pour le coup, cela devenait clair comme le jour ! « Vous y êtes », disaient les anges. Si stupides que nous soyons, comment n'aurions-nous pas découvert, après cela, la ca­chette de Dieu ?

Mais pourquoi Dieu s'y est-il pris ainsi ? D'abord, nous le disions, parce qu'il voulait se révéler à nous; il voulait nous en apprendre sur lui beaucoup plus que nous ne pouvions en savoir par notre seule raison. Mais rappelez-vous qu'il avait autre chose encore en vue : l'homme avait péché et il s'était par là fermé la porte du ciel, dont il ne retrouverait jamais le chemin, à moins que réparation ne fût faite.

Il n'est pas tout à fait exact de dire que cette réparation était indispensable. Dieu aurait pu, à lu rigueur, se contenter à moins de frais et dire pur exemple : « Soit, vous avez péché, mais vous avouez votre repentir, eh bien ! Moi, je vous par­donne. » Et tout en serait resté là. Mais il a pré­féré une réparation totale, adéquate, de la faute commise.

Quand vous avez fait de la peine à une per­sonne que vous aimez beaucoup, vous suffira-t-il d'aller lui dire : « Je regrette, je me suis mal comporté. » Non. Vous voulez faire quelque chose de plus pour témoigner votre regret. Et vous voulez que ce repentir vous coûte, d'une manière ou d'une autre. Vous cherchez l'occasion de lui ren­dre service, de lui faire un petit cadeau, et cela à vos dépens. Voilà la réparation véritable. C'est ce que Dieu a voulu exiger pour le péché de l'hu­manité. Quelque chose devait être fait. Mais quoi ? Vous pouvez penser que ce n'était pas une petite affaire, ni si facile !

Les théologiens nous disent que la grandeur d'une offense se mesure à la dignité de la per­sonne offensée, tandis que la réparation se mesure à la dignité de la personne qui répare. C'est moins compliqué que cela n'en a l'air et vous allez comprendre tout de suite : Je suppose que vous ayez tiré la langue (faire une grimace à) à un de vos camarades. .Le geste manque d'élégance mais n'entraîne pas des conséquences formidables. Supposons maintenant que vous ayez tiré la langue à votre mère où à votre professeur. Ah ! Alors, c'est évidemment plus grave. Pourquoi ? Parce que cette personne, que ce soit votre mère ou votre professeur, est d'une autre importance, autrement digne de votre respect qu'un camarade de votre âge.

L'offense est beaucoup plus considérable parce qu'une offense se mesure à la dignité de la personne offensée.

Faisons encore une supposition. Il s'agit main­tenant d'une réparation. Nous allons raisonner en sens inverse et dire qu'elle sera d'autant plus effi­cace que l'offenseur est plus élevé en dignité. Vous rappelez-vous l'épisode des bourgeois de Calais, en 1447 ? Le roi d'Angleterre s'était rendu maître de la ville et exigeait qu'on lui en apportât les clés. Eustache de Saint-Pierre et six autres notables se dévouèrent pour obtenir, à leurs ris­ques et périls, le salut de la cité. Vous savez com­ment ils vinrent en chemise, les pieds nus et la corde au cou, déposer les clés entre les mains du roi. Imaginez qu'au dernier moment, Eustache de Saint-Pierre ait reculé et ait envoyé à sa place une demi-douzaine de va-nu-pieds de la lie du peuple, Le résultat n'aurait pas été le même. Ce n'étaient pas des va-nu-pieds, c'étaient des bour­geois, des notables qui devaient réparer ce qui, en réalité, était une noble résistance, mais qui, du point de vue de l'Angleterre, était considéré comme une grave offense.

Appliquez ces principes à la question du péché et de sa réparation. Qui avait été offensé par le péché de l'homme ? Dieu. L'offense pre­nait donc un caractère infini, puisqu'elle se mesu­rait à la dignité infinie de Dieu, l'offensé. Il y fallait, dès lors, une réparation infinie. Mais si l'homme s'en chargeait, cette réparation, se mesu­rant à la dignité du réparateur, ne serait jamais qu'une réparation finie, par conséquent impuis­sante, inadéquate. En admettant même une répa­ration collective de toute l'humanité, la somme fournie resterait insuffisante, parce qu'il y aurait toujours disproportion absolue entre fini et infini.

Que faire alors ? Et qui serait capable de four­nir une réparation infinie, sinon Dieu seul ? Dieu savait bien cela, et c'est pourquoi il dit : « J'enverrai mon Fils unique faire réparation pour les hommes. » Le Fils unique de Dieu ! Mais c'est la seconde Personne de la Sainte Trinité. Comme l'a dit saint Paul : « Dans le Christ, c'était Dieu qui se réconciliait avec le monde. » (II Cor., V, 19.)

Voilà comment et pourquoi Dieu se fit homme. Il se fit homme afin de pouvoir souffrir, parce que toute réparation s'opère par la souffrance et que la nature divine est impassible, c'est-à-dire inca­pable de souffrir. Si le Fils de Dieu voulait répa­rer pour nous, il devait de toute nécessité se faire homme.

Mais il faut savoir exactement ce que veulent dire ces mots : Dieu s'est fait homme. Aurait-il pris une apparence humaine seulement, de sorte que l'Enfant adoré dans la crèche par les bergers n'aurait été qu'une sorte de fantôme humain ? Dieu aurait permis que tout le monde s'y trom­pât en le croyant homme réel ? Sûrement non !

Dans ce cas où serait la souffrance ? Or, cet enfant, nous le savons, a pleuré réellement, a souffert du froid et de la faim, tout comme, trente-trois ans plus tard, il devait crier sa soif du haut de la Croix. Si Jésus-Christ voulait réparer au nom des hommes, il fallait qu'il fût réelle­ment homme et qu'il souffrît à la manière des hommes.

Autre question : dire que Dieu s'est fait homme, cela revient-il donc à dire que la Sainte Vierge a donné naissance à un homme et rien de plus ? Jésus n'aurait été qu'un homme, dans lequel, après coup, la divinité serait venue habi­ter, tout comme elle habite dans vos âmes de baptisés ou dans vos cœurs de communiants; avec cette différence toutefois que le Christ aurait été si pleinement possédé par Dieu et d'une façon ai particulière, qu'il aurait été possible de l'appe­ler fils de Dieu ? Là encore ce n'est pas la bonne solution, car un homme, si pleinement habité par Dieu qu'on le suppose, n'aurait pas été Dieu, et, en ce cas, les mérites de ses souffrances, quelque grands qu'ils aient pu être, seraient restés d'or­dre fini; or, ce qu'il .nous fallait, répétons-le, c'était précisément une satisfaction d'un prix infini, seule capable de réparer une offense infinie.

Mais voilà où vous m'attendez ! Vous vous rappelez nos précédentes causeries et vous allez m'objecter que Dieu ne peut pas faire l'inconce­vable, il ne peut pas faire qu'un rond soit carré, par exemple. Comment admettre donc qu'il puisse, à la fois, être Dieu et homme ? N'est-ce pas une flagrante contradiction ?

Je répondrai qu'il y a une distinction à faire : Jésus-Christ était à la fois Dieu et homme véritablement, mais il était l'un et l'autre de différente manière. Je m'explique : sa nature était humaine et sa Personne divine. C'est ce que signifie le terme d'Aaron Hypostatique. Vous avez remarqué, dans les litanies du Sacré-Cœur, cette invocation : « Cœur de Jésus, uni substantiellement au Verbe de Dieu. » Substantiellement ou hypostatiquement ont à peu près le même sens ici, et veulent dire que la nature humaine de Jésus appartenait, dépendait en quelque sorte (le mot grec hypo veut dire en-dessous) d'une Personne divine à laquelle elle était si étroitement unie qu'aucune autre union, sur terre, ne peut donner une idée de celle-là.

Une Personne divine possédant une nature humaine, ou plus exactement douée de deux natures, l'une divine et l'autre humaine, voilà ce qu'était Nôtre-Seigneur. Se faisant homme, il ne pouvait cesser d'être Dieu. Au moment même où la Sainte Vierge l'enveloppait de langes dans la crèche, il régnait au-dessus des Anges dans le ciel. Nous n'arrivons pas à réaliser ces choses : elles nous dépassent. Il n'y a même aucune com­paraison, aucune suggestion qui puisse nous les faire saisir, pour cette raison que l'Union Hypo­statique est d'un ordre absolument à part, qui transcende tout ce que nous pouvons imaginer en fait d'union. Pensez à l'amour qui unit à Dieu la Vierge Marie. Il est unique; c'est un lien incom­parablement plus étroit et plus fort que tout autre amour, semble-t-il.

Eh bien ! L'Incarnation nous montre une union plus étroite et plus forte à la fois que cet amour même, que tout amour quel qu'il soit. Sur la terre, il arrive que la même personne occupe simultanément des positions différentes, possède en même temps plusieurs titres. Mais dans l'In­carnation il ne s'agit ni de positions, ni de titres. Il s'agit de nature, de mode d'être. Vous avez entendu parler de possédés et d'exorcismes. Vous savez que, dans certains cas, le démon semble à tel point maître de sa victime qu'il parle par sa bouche, voit par ses yeux, comme si cette mal­heureuse victime n'avait plus de personnalité propre; cependant celle-ci existe, elle est seule­ment refoulée dans un coin pour ainsi dire. Dans le cas du Fils de Dieu Incarné, c'est autre chose; il y a un esprit humain, une âme humaine, mais pas de personnalité humaine. La Personne que l'on contemplait, soit à la Crèche, soit au Cal­vaire, était Dieu. Rien dans l'ordre de l'expé­rience humaine ne peut illustrer un tel mystère. Car c'est bien un mystère, mais pas une contra­diction.

Le Fils unique de Dieu, voulant faire de nos fautes une réparation complète, parfaite, a pris sur lui une nature humaine, parce que c'était le seul moyen de souffrir. Il a agi comme un homme riche qui prendrait à son compte les dettes d'un banqueroutier, parce qu'il saurait que ses dettes doivent être payées et qu'il est seul à pouvoir s'en charger. Il y a une différence toutefois, c'est que la condescendance de Dieu est infiniment plus grande, parce que le prix qu'il lui en a coûté de se faire caution pour les hommes est infiniment plus élevé : il lui en a coûté sa propre vie.

 « Personne, a-t-il dit, ne peut avoir de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (JN, xv, 13.)

Parmi les hommes, ce don de la vie est le plus grand qui puisse être fait. Mais Dieu, lui, est allé au delà : n'étant pas homme, il a voulu le deve­nir, prendre une vie humaine afin de pouvoir la sacrifier. Et ceci, alors que, loin d'être pour lui des amis, nous étions comme des ennemis.

Extrait de : LE CREDO  Mgr Ronald KNOX. (1959)

Elogofioupiou.over-blog.com

 

 

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2017 1 13 /11 /novembre /2017 01:52

ACTE D'ACCEPTATION DE LA MORT

PRÉCIEUSE INDULGENCE PLÉNIÈRE AU MOMENT DE LA MORT

«Seigneur mon Dieu, dès aujourd'hui, j'accepte de votre main, volontiers et de grand cœur, le genre de mort qu'il vous plaira de m'envoyer, avec toutes ses angoisses, toutes ses peines et toutes ses douleurs.»

Il va de soi que l'état de grâce, au moment de la mort, est une condition indispensable pour gagner cette indulgence. Il faut, de plus, que cet acte n'ait pas été expressément révoqué.

NOTA. — Aux fidèles qui renouvellent cet acte, indulgence de 7 ans chaque fois.

 

Elogofioupiou.over-blog.com

Partager cet article
Repost0