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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 08:40

Dieu a pour chacun de nous un Amour unitif. Dieu est si immense, si puissant, si élevé au-dessus de nous, ses infimes créatures tirées du néant et toujours voisines du néant, que nous avons tous, dans les débuts des études du divin en nous, de la peine à réaliser l'amour de Dieu, comme nous réalisons ses autres perfections.

Nous savons qu'il nous aime, et on nous a assez répété, qu'il nous aime immensément, mais sans savoir de quelle sorte d'amour il nous aime, c'est ce que nous soupçonnons peu à l'entrée de la vie spirituelle. Les chrétiens, en général, s'ima­ginent que Dieu nous aime de cet amour que seul on peut attendre de l'infiniment grand pour un infiniment petit : un amour de compassion et de bienfaisance envers ces pauvres mendiants que nous sommes, un amour général et qui em­brasse d'une façon indistincte tous les hommes.

Même les plus grands bienfaits de l'amour de Dieu sont interprétés de cette façon. La Passion, ce chef-d'œuvre de la charité divine, n'est pour eux que l'amour compatissant du Dieu infini­ment bon, voulant d'un seul coup sauver le genre humain d'une épouvantable damnation.

Il faut s'être adonné quelque temps, à la vie spirituelle, pour comprendre que l'amour de Dieu est un amour qui me concerne personnellement, qui concerne chacun de nous. Il faut avoir entendu la voix de Dieu au fond de son cœur, avoir causé quelque peu familièrement avec lui, savouré les joies de l'amour d'intimité pour réaliser que c'est bien moi que Dieu aime, que Jésus est mort pour moi, qu'il s'intéresse à moi en particulier, qu'il songe continuellement à moi et veut mon amour ( newman).

Puis, plus tard encore, on commence à entre­voir que Dieu nous aime chacun en particulier non seulement d'un amour de compassion et de bienfaisance, ni même d'un simple amour d'amitié mais de cet amour le plus parfait de tous, l'amour unitif.

Il m'aime d'un amour immense, il est épris de mon âme et ce qu'il veut, ce à quoi il travaille inlassablement et mystérieusement, c'est l'union parfaite et finale avec lui, l'union idéale de la vision béatifique et aussi, dès cette vie, l'union de la sainteté.

L'amour unitif, l'amour du Dieu infiniment grand et infiniment parfait voulant et poursui­vant, sans jamais se lasser, l'union de sa très petite et très misérable créature avec lui : voilà la très grande vérité autour de laquelle toute notre vie gravite. Mystère, oui. Étrange mystère, dé­passant infiniment et éblouissant notre très petite intelligence humaine, comme la lumière trop vive du soleil éblouit les yeux trop faibles-des oiseaux nocturnes.

Que Dieu dans sa bonté s'intéresse à ses petites créatures, qu'il aime l'ouvrage de ses mains, qu'il veuille nous faire du bien, qu'il nous montre son amour bienfai­sant par mille dons divers, cela se conçoit encore à la rigueur. Mais que lui, l'infinie perfection, nous aime du plus grand et du plus parfait amour qui soit, qu'il veuille nous unir à lui, à l'infinie beauté, notre immense laideur, à l'infinie sainteté ces souillures que nous som­mes, à l'infinie grandeur notre extrême peti­tesse, voilà ce que nous ne saurions concevoir ici-bas. L'amour suppose toujours quelque éga­lité, quelque proportion entre ceux qui s'aiment, et Dieu et la créature ne sont-ils pas des incom­parables ?

Et pourtant, cette chose inouïe, incroyable, ce paradoxe par excellence est vrai : Dieu m'aime. Il veut non seulement me donner les mille présents que l'amour suggère, il veut en­core et surtout se donner lui-même à moi, autant que possible ici-bas et parfaitement là-haut. « Amor est diffusivus sui. » L'amour est pro­digue de soi. Dieu, l'amour par excellence, veut se communiquer, se donner à nous et si pour cela il doit nous diviniser, eh! bien, il le fera. « Amor aut similes invenit aut facit. » L'amour trouve des semblables ou bien en fait. Ne trouvant que disproportion et obstacles à l'union entre lui et nous, Dieu nous rendra semblables à lui pour pouvoir consommer l'union.

Voilà la sublime fin à laquelle Dieu nous a appelés. La sainteté ici-bas, la béatitude éternelle la haut, cela veut dire en termes plus palpables, plus concrets, l'union intime avec Dieu sur terre et l'union parfaite avec lui dans le ciel. L'union du tout et du néant, de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, voilà le chef-d'œuvre impossible imaginé par son amour et dont l'apparente impossibilité nous fait toucher un peu du doigt l'infini de l'amour divin. Ne nous étonnons pas trop. L'infini amour ne doit-il pas dépasser immensément notre pauvre «compréhension humaine et l'amour divin peut-il être comparé à quelque amour créé, peut-il trouver ici-bas quelque chose qui soit, même un tant soit peu, son rival?

Deus caritas est. Dieu est la charité même, dit saint Jean. Amour éternel et par essence, il se donne totalement et d'une façon immanente, au Fils. Mais il désire aussi se donner en dehors de lui-même et comme rien n'existe à quoi il puisse se donner, il donne l'être aux créatures, il crée l’homme et l'élève à l'ordre surnaturel. Il me crée ainsi, me conserve par une création; continuelle de chaque instant, me remplit de sa grâce et me demande mon cœur et mon amour car il veut se donner et pour qu'il puisse se donner, il faut aussi que je me donne. Notre vie entière est un drame d'amour.

C'est l'amour divin voulant se donner à moi, m'unir ineffablement à lui, et mendiant, poursuivant, re­cherchant, par mille moyens, l'amour de son infime créature. Voilà la vie. Voilà le but su­blime de Dieu en me créant.

A suivre

Extrait de : CONFIANCE – Méditation Paul De Jaegher, S.J. (1935)

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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 09:47

Les quatre dernières demandes

La seconde partie du Pater est non moins admi­rable ; elle est composée de quatre demandes qui con­tiennent cinq actes d'amour parfait du prochain. Voici le sens de ces quatre demandes :

1. — «Donnez-nous aujourd'hui notre pain quo­tidien»

L'expression « pain quotidien » ne doit pas être prise dans le sens restreint de « nourriture ». De l'avis des meilleurs commentateurs, elle signifie tout ce qui est nécessaire pour notre vie naturelle : nourriture, logis, vêtement, etc., et aussi pour notre vie surnaturelle : grâce sanctifiante, inspirations divines, sacrements et particulièrement le Pain céleste que Nôtre-Seigneur a institué pour la nourriture de nos âmes.

Remarquons que ces moyens nécessaires à la vie temporelle et éternelle, Nôtre-Seigneur nous les fait demander au pluriel, c'est-à-dire pour chacun de nous et pour les deux milliards d'hommes, de femmes et d'enfants qui vivent actuellement dans cette vallée de larmes. Cette première demande contient donc un acte de charité parfaite qui embrasse d'un seul coup toute l'humanité.

2. — «Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés»

Cette demande est évidemment un acte de contrition dont l'efficacité est infaillible. En effet, Nôtre-Seigneur ne nous fait pas demander pardon seulement pour nos péchés personnels; il nous fait demander miséricorde au pluriel, pour les deux milliards d'hommes dont se compose l'humanité actuelle.

Or le pardon des péchés est une grâce incomparable qui comporte non seulement l'effacement de la tache que le péché imprime dans l'âme, mais encore la divi­nisation du pécheur par la production de la grâce sanctifiante et surtout le bienfait incroyable par lequel Dieu se donne Lui-même à son offenseur en lui confé­rant un droit véritable de propriété sur la Trinité tout entière. Il faut en conclure que demander à Dieu de pardonner à tous les hommes, c'est leur vouloir le plus grand des biens, le bien infini. La formule de contrition que Nôtre-Seigneur nous apprend à réciter est en même temps un acte de charité parfaite qui obtient in­failliblement à celui qui le fait le pardon de ses fautes.

« Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. »

Voilà un nouvel acte de charité d'un mérite spécial, puisqu'il nous fait pratiquer le commandement parfait qui nous oblige à aimer même nos ennemis et à rendre le bien pour le mal.

3. — « Ne nous laissez pas succomber à la tentation »

D'après l'interprétation générale, cette demande si­gnifie : «Ne permettez pas que nous succombions à la tentation» ou, en d'autres termes : «Accordez-nous le secours de votre grâce pour nous aider à éviter le péché.»

Il s'agit donc ici d'une formule de ferme propos qui contient encore un acte de charité parfaite, puisque la grâce d'être préservé du péché n'est pas une faveur que nous demandons seulement pour chacun de nous personnellement, mais pour tous les hommes.

4. — « Mais délivrez-nous du mal »

De quel mal s'agit-il dans cette demande ?

Les théologiens distinguent trois catégories de maux : Il y a, d'abord, les maux d'ordre physique : souf­frances de toute sorte, du corps et de l'âme, qu'on désigne sous le nom d'épreuves et qui sont le lot com­mun de tous ceux qui vivent dans cette vallée de larmes.

On peut évidemment demander à Dieu de nous épargner ce genre de maux, mais personne ne peut

raisonnablement espérer être complètement à l'abri dans ce domaine. Il y a des épreuves inévitables aux­quelles toute personne sensée doit se résigner : telles sont, entre autres, les séparations, les deuils, la mort, etc.

Ces souffrances font d'ailleurs partie des maux que les philosophes appellent «accidentels», parce que, s'ils sont un mal sous un rapport, ils peuvent être un très grand bien sous un autre rapport. Il suffit, par exemple, de les accepter de la main de Dieu pour en faire un bien qui dépasse en valeur toutes les richesses d'ordre naturel. C'est précisément cette soumission à l'adorable volonté de Dieu que Notre-Seigneur nous enseigne à faire lorsqu'il nous fait dire : «Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel

Il y a, en second lieu, le mal moral, c'est-à-dire le péché. Mais il ne peut s'agir de ce genre de mal dans la demanda présente, puisque, dans les deux demandes précédentes, nous avons déjà imploré Dieu d'en être délivrés eu le suppliant de nous pardonner nos pé­chés passés et de nous en préserver à l'avenir par le secours de sa grâce.

Reste enfin le mal suprême : la damnation éternelle, mal que les théologiens qualifient d'«essentiel», car il ne peut être un bien sous aucun rapport.

C'est évidemment de ce mal de la damnation éter­nelle qu'il est surtout question dans la quatrième de­mande et nous supplions « Notre Père qui est aux cieux » d'accorder à tous ses enfants la grâce d'une bonne mort afin de les préserver du sort terrible de l'enfer éternel.

La deuxième partie de l'oraison dominicale se ter­mine donc par un cinquième acte de charité parfaite.

Résumons. Dans le Notre Père, qu'on peut réciter en quelques secondes, Nôtre-Seigneur nous apprend d'abord à nous adresser à Dieu avec la confiance filiale d'un enfant envers son père; il nous fait faire ensuite trois actes d'amour de Dieu, dont deux sont en même temps des actes d'amour du prochain; et la prière se termine enfin par cinq actes de charité parfaite envers le prochain. Le pécheur qui récite cette prière atten­tivement et avec sincérité recouvre infailliblement l'état de grâce et celui qui a le bonheur de posséder déjà la grâce sanctifiante obtient une augmentation de plusieurs degrés de cette même grâce.

L'on est donc en droit de conclure que le Notre Père est une prière vraiment divine, un chef-d’œuvre de simplicité et de concision. Ici, aucune prétention à la littérature, aucun raisonnement savant; l'on va droit au but. Les actes d'amour jaillissent du cœur à coups ré­pétés, comme les explosions d'un feu d'artifice.

Il est à remarquer que Nôtre-Seigneur, dans la se­conde partie du Pater, nous fait prier uniquement au pluriel. Par là, l'oraison dominicale diffère d'un trop grand nombre de prières savantes et éloquentes, où le «moi» et le «je» émaillent toutes les phrases.

Malgré l'extraordinaire perfection de sa formule, la récitation du Notre Père ne produit pas toujours les effets salutaires que nous avons signalés au cours de cet article.

Deux défauts surtout contribuent à en dimi­nuer l'efficacité ou même à la rendre stérile.

° Il y a d'abord le manque d'attention

Le Notre Père est une des premières prières que nous avons apprises par coeur. On nous l'a enseigné à un âge où il nous était impossible d'en saisir le sens; nous l'avons ensuite récité pendant des années d'une façon toute machinale et sans penser au sens des paroles.

L'habitude prise au cours de notre enfance de mar­motter nos prières, sans penser à rien ; cette tendance na­turelle peut durer toute la vie et elle est fort difficile à dé­raciner. Pour la combattre, les maîtres de la vie spiri­tuelle conseillent de réciter de temps en temps quelques-unes de nos prières lentement, en laissant quelques secondes entre les groupes de mots qui forment un sens complet, afin de pouvoir ainsi réfléchir suffisamment au sens de la prière. C'est ce que l'on devrait faire chaque jour pour le Notre Père; et le temps qui semble le plus approprié pour cet exercice, c'est le matin, immédiatement après le réveil. On est sûr ainsi de commencer la journée en état de grâce et le cœur rempli d'amour de Dieu et de charité envers notre prochain.

° Il y a ensuite l'égoïsme

Le second défaut qui vicie notre récitation du Pater, c'est la tendance instinctive que nous avons tous de faire au singulier les demandes que Nôtre-Seigneur nous fait faire au pluriel. En effet, nous sommes tous égoïstes par nature; nous sommes portés à penser d'abord ou uniquement à nous-mêmes; notre salut nous intéresse et le salut des autres nous laisse indifférents. Il arrive donc que quand nous disons : «Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien», dans notre intention et notre pensée, ces mots ont le sens de : «Donnez-moi»; « pardonnez-nous nos offenses » devient : «Pardonnez-moi...»

Il faut réagir contre cette tendance égoïste et se rap­peler que le moyen le plus efficace d'obtenir beaucoup pour soi, c'est de demander beaucoup pour les autres. Nôtre-Seigneur, en effet, nous a avertis expressément qu'on nous traitera avec la même mesure que nous aurons traité les autres.

Extrait de : LES PLUS BELLES PRIÈRES. Léon Lebel S. J. (1950)

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 03:25

(1 Cor. 13, 1-13) — Mes frères, quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis comme un airain son­nant ou une cymbale retentis­sante. Et quand j'aurais le don de prophétie et que je connaî­trais tous les mystères et toute la science; et quand j'aurais toute la foi jusqu'à transpor­ter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour nourrir les pauvres, et quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien. La charité est patiente, elle est pleine de bonté. La charité n'est point témérité, elle ne s'enfle pas d'orgueil, elle n'est pas ambi­tieuse, elle ne cherche pas ses propres intérêts, elle ne s'irrite pas, elle ne pense pas le mal, elle ne se réjouit pas de l'in­justice, mais elle se réjouit de la vérité; elle souffre tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

La charité ne finira jamais; pas même lorsque les prophéties dispa­raîtront, que les langues cesse­ront, et que la science sera détruite. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie; mais quand ce qui est parfait sera venu, tout ce oui est partiel disparaîtra. Quand j'étais enfant, je par­lais comme un enfant, je jugeais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; mais lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant. Nous voyons maintenant à travers un miroir, en énigme; mais alors nous verrons face à face. Maintenant je connais en par­tie; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

Maintenant, ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance et la charité! mais la plus grande est la charité.

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 12:09

OH! SI J'AVAIS SU !

Pour mieux comprendre tous les bienfaits de la révélation, mettons-nous à la place d'un jeune homme qui n'en a jamais entendu parler — par exemple à la place de ce petit soldat dont le Père Lenoir, aumônier militaire de la guerre 1914-1918, nous raconte l'histoire émouvante :

On m'appelle en toute hâte. Dans une grange, à côté, un enfant râle, un pauvre gosse de dix-sept ans, la poitrine maculée de sang. La position du fusil, la ficelle prise dans la gâchette, la chemise ouverte laisse voir la criminelle tentative. Le malheureux n'a plus sa connaissance.

Rapidement, — et combien anxieux! — je lui donne l'absolution, l'extrême-onction...

La balle n'a pas touché le cœur, mais elle a dû le frôler : impossible de transporter ce reste de vie, on le laisse là.

Or voici que, peu à peu, les yeux s'ouvrent, de grands yeux étonnés. Puis l'orientation se fait dans cette âme renaissante et, bientôt, nous pouvons causer.

Il me parle de sa douleur... Simplement, il me raconte le coup :

« J'étais à bout de forces... j’étais certain que ce soir je n'aurais pas même pu faire la route. J'ai essayé de mettre mon sac, ce matin, pour voir ; ça me prenait dans la poitrine et dans les jambes, je serais tombé dans les tranchées... Alors, pourquoi gêner le monde !... Ce n'est pas pour ça que je me suis engagé! Je ne croyais pas que ce serait si dur et que j'aurais moi aussi, la force de servir le pays...

Puisque je ne suis plus bon pour être un bon soldat, vaut mieux me détruire. Alors j'ai préparé mon affaire dans la grange. Mais j'ai mal visé, c'est idiot! »

Je lui demande alors ce qu'il faisait avant de s'engager... Je suis sorti d'une maison de correction, que depuis dix mois où j’avais été enfermé à l’âge de treize ans.

« Voyez, lui dis-je, comme c'est heureux que vous ayez mal visé ! Au lieu de vous punir, le bon Dieu va vous pardonner cette faute-là, ainsi que toutes les autres. »

Il me regarde d'un air de quelqu’un qui ne comprend pas.

« Au fond, mon petit, vous l'aimez bien, le bon Dieu ! »

Dénégation de la tête, et toujours l'air de ne pas comprendre.

« Voyons, vous êtes chrétien ? »

Nouvelle dénégation.

Je lui montre mon crucifix :

« Vous savez ce que c'est que cela ! »

Toujours la dénégation et l'étonnement.

« Vous n'avez jamais été à l'église ?

— Oh ! Non ! proteste-t-il, comme si je lui parlais d'une mauvaise action. Quand J'étais petit, un jour que je passais avec ma mère devant une église, elle m'avait dit : « Vois-tu, faut jamais entrer dans ces grandes machines-là : il y a là dedans, des curés qui mangent les enfants. »

Alors vous n'avez jamais entendu parler du bon Dieu ?

— Non, jamais.

Savez-vous que nous ne mourons pas comme les chiens, qu'il y a quelque chose après la mort ? »

Il me regarde ahuri.

Je lui explique, tant bien que mal, l'existence d'un Dieu rémunérateur, la vie future, le péché, Notre-Seigneur Jésus-Christ, les sacrements…

Et le divin Maître, qui sait bien que le temps presse, éclaire miraculeusement l'âme de ce pauvre petit, victime de l'ignorance. Rien ne lui fait difficulté. Sur la perspective du ciel, il ouvre ses yeux tout grands : « Oh! Vrai ?... » Et voici qu'un mot, spontanément, monte à ses lèvres, qui revient sans cesse à mesure que se déroulent devant lui les beaux dogmes de l'Eglise catholique : « Ah! Si j'avais su! »

Séance tenante, il veut le baptême, que je lui confère... Il rayonne, il veut aussi la sainte Eucharistie, qu'il a comprise comme le reste. « Oh! Si, monsieur, faites-moi faire ma première communion! Je me rappelle que mes camarades m'avaient parlé de ça, un jour... Et, puisqu'il est si bon, le bon Jésus, je veux l'avoir : faites-moi faire ma première communion ! »

Mais les circonstances ne s'y prêtent pas... Il est prudent de patienter jusqu'à demain.

De bonne heure, je reviens le voir. Son regard guettait la porte. Il s'illumine. « Ah! J'ai cru que vous ne viendriez pas! J'avais si grande peur de mourir sans faire ma première communion! J'y ai pensé toute la nuit! »

Ensemble, nous faisons une petite préparation, bien facile, et, sur ses lèvres décolorées, je dépose le Tout-Puissant. Alors ses yeux se ferment, et, sur sa figure de mourant, se dessine un sourire divinement beau... il avait dit : SI J'AVAIS SU !

Dieu lui laissa encore quelques heures pour se mieux préparer à rencontrer la Miséricorde Divine. Ce fut sa dernière et unique préoccupation, maintenant qu’il savait pourquoi il avait été crée…

Note du blog : J’espère que ce récit va vous amener vous aussi, à réfléchir à cette dernière préoccupation qui devrait être celle de tous les hommes de bonne volonté… Oui SI J'AVAIS SU. Maintenant vous, vous ne pourrez pas avoir cette excuse là…

Extrait de : JÉSUS, LUMIÈRE DU MONDE –II (1952)

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 11:00

Prenons nos croix, portons-les sans rougir puisque la Croix nous procurera un jour le bonheur de voir Dieu;

Le comprendre et de L'aimer.

Portons la Croix!

Il y a des croix partout.

Le bonheur d'aimer la Croix nous procure, dès cette vie, une délicieuse attente de bonheur de voir et de posséder Dieu. »

Paroles de Saint Grégoire -19 août 1878

sanctuairedelacroix.over-blog.com/2015/06/prier-avec-5.html

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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 19:21

On entend par véritable point de vue la limite conve­nable, nécessaire, sur laquelle on doit se placer pour apercevoir les objets tels qu'ils sont et pour bien les juger.

Cette règle ne s'applique pas seulement à tous les objets de la nature, à la science et aux arts ; elle convient aussi, dans le plan religieux, à tout ce qui concerne les vérités de la foi. Un mot d'abord sur les objets naturels. Vous prenez en main un télescope ; la première opération que vous faites, c'est d'étudier avec soin ce qu'on appelle le véritable point de vue, c'est-à-dire le point le plus propre à découvrir et à observer attentivement l'astre qui vous occupe.

Vous regardez, à l'œil nu, une tour qui se montre dans le lointain, et vous ]a jugez ronde. Vous vous trompez, c'est que vous êtes trop loin ; votre œil n'a pas assez de puissance pour saisir la dimension et les angles de cette tour. Mais rapprochez-vous jusqu'à ce que vous ayez atteint le vérita­ble point de vue, alors la tour vous apparaîtra ce qu'elle est en effet, une tour carrée.

Tous les objets d'art, en peinture, en sculpture, en archi­tecture, exigent également le point de vue dont nous parlons, pour être justement appréciés. Ainsi en est-il de ce qui a rapport à la religion, mais en se conformant néanmoins à l'or­dre établi par la Providence. Cet ordre, le voici :

Le monde matériel a été donné en spectacle à vos re­gards.

Le monde purement intellectuel est du domaine de notre esprit.

Et c'est au cœur qu'il appartient de connaître et d'ex­plorer le monde surnaturel et divin.

Avec cette différence que l'œil de l'homme n'aperçoit les objets extérieurs qu'à l'aide de la clarté du jour.

L'esprit de l'homme a besoin, pour pénétrer dans les sciences, d'être guidé par les lumières de la raison.

Et le cœur de l'homme ne peut connaître les choses supé­rieures, s'il n'est éclairé des lumières de la foi.

Nous disons le cœur et non pas l'esprit, car c'est par le cœur qu'on croit véritablement, dit l'apôtre saint Paul dans son épître aux Romains.

Et de même que les beautés de la création échappent à l'organe de notre vue, si cet organe est vicié ou malade ; de même qu'il est impossible de sonder les profondeurs de la science, si l'on n'a qu'une intelligence bornée et rétrécie; ainsi est-il impossible que le cœur puisse s'élever à la connais­sance des objets divins, si ce cœur n'est pas sain, pur, libre, dégagé de tout ce qui pourrait détruire ou diminuer en lui l'influence de la lumière divine.

La pureté du cœur, voilà donc le véritable point de vue pour étudier le monde surnaturel. Voilà la condition essen­tielle, indispensable, pour entrer en communication avec Dieu.

Chose admirable et touchante tout à la fois ! Il n'est pas nécessaire d'avoir de la science, des talents pour connaître et pour aimer Dieu ; combien de gens qui auraient été privés de cette connaissance et de cet amour s'il avait fallu cela ! Il suffit d'avoir un cœur, et plus ce cœur se purifie, plus il connaît les perfections de Dieu et plus il l'aime.

Qu'on soit sur la terre ou dans le ciel, c'est toujours la pureté du cœur qui nous met en possession de la science divine.

La pureté du cœur est le vrai thermomètre spirituel. On se rapproche ou l'on s'éloigne de Dieu, à proportion que cette pureté augmente ou diminue en nous.

Sur la terre la pureté commencée, et par conséquent encore bien imparfaite, ne voit Dieu qu'à travers un voile et comme dans un miroir. Dans le ciel, la pureté consommée voit Dieu face à face, tel qu'il est. Ce sont les divers degrés de pureté qui établissent les divers degrés de hiérarchie dans la cité céleste.

Ainsi s'accomplit la sublime parole de Jésus-Christ sur la montagne : « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu'ils verront Dieu !

On s'étonne quelquefois de rencontrer des hommes éclai­rés, instruits, des hommes qui jouissent d'une certaine ré­putation dans le monde, et qui cependant demeurent étran­gers aux croyances et aux pratiques religieuses.

La raison en est toute simple, et se déduit naturellement des principes que nous venons d'établir : c'est que ces mêmes hommes ne remplissent pas les conditions voulues ; ils n'entrent pas dans la voie que la sagesse divine elle-même nous a tracée. Au lieu de baisser la tête et d'accepter hum­blement les révélations de la foi, ils se renferment dans leurs propres idées, et ne consultent que la raison humaine qu'ils regardent comme un oracle.

Mais il ne s'agit pas ici de raisonnement ni de science humaine. La foi de l'humble charbonnier qui croit sans raisonner, est mille fois préférable à la science de l'orgueilleux penseur qui raisonne pour ne pas croire. Dieu n'a pas voulu soumet­tre les vérités de la foi à notre esprit ; il ne nous demande pas des explications, il nous commande de croire.

Vous voudriez arriver à la foi à force de raisonnements, vous vous trompez.

Que penseriez-vous d'un homme qui, en plein midi, à l'heure où l'astre du jour inonde la création des flots de sa lumière, entrerait dans sa chambre dont il fermerait avec soin la porte et les fenêtres, et là, à la lueur d'une petite lampe s'occuperait à calculer la grandeur du soleil, sa hauteur, son éloignement de la terre: cet homme, à force de calculs et de raisonnements, parviendrait-il à jouir de la lumière du soleil ?...

Philosophes, savants du siècle, vous êtes cet homme dont nous parlons. La petite lampe, c'est la raison humaine ; le grand soleil qui éclaire le monde, c'est la foi. Cette lumière \divine luit dans les ténèbres; et les ténèbres ne l'ont point comprise. Voulez-vous en jouir ? Ce ne sont pas des raisonne-ments que Dieu vous demande, mais des sacrifices. Éteignez (votre petite lampe qui vous est inutile en ce moment ; laissez-là toutes les subtilités de l'esprit qui ne vous servent de rien ; ouvrez, ouvrez largement la porte de votre cœur au rayon divin en écartant soigneusement tout ce qui pourrait mettre obstacle à son influence, nous voulons dire les mauvaises passions et l'habitude du vice. Alors la foi vous illuminera, elle vous consolera, elle vous fortifiera, et tant que votre cœur restera pur, vous goûterez et vous verrez combien le Seigneur \est bon de vous avoir fait chrétien.

L'abbé layet.

Extrait de Lectures Méditées (1933)

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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 14:49

Dans le plan original du Bon Dieu, la mort ne faisait pas partie du scénario.  C’est à cause du péché de nos premiers  parents que les hommes furent condamnés à ce passage obligatoire.

 

L’être humain étant composé de deux natures, la nature humaine qui doit nécessairement mourir et la nature divine qui est immortelle.

 

La vie sur terre est devenu un esclavage, à cause du péché d’Adam et Ève.

 

Nous devions dans notre jeunesse apprendre par cœur, ce que nous appelions, notre petit catéchisme.  La quatrième question était la suivante : Pourquoi le Bon Dieu nous a-t-il créé ?

 

«Dieu nous a créée, pour le connaître, l’aimer et le servir en ce monde, et pour être heureux avec lui dans le Ciel pendant toute l’éternité.»

 

Si on passe notre vie à le servir par amour, il sera alors normal d’avoir a la fin de notre vie la récompense promise et partager son bonheur éternel.

 

Si vous ne voulez pas de Lui comme ami de votre vivant, comment pourrait-il être votre ami pendant toute l’éternité ?

 

Pour avoir le Bon Dieu comme ami, nous devons vivre selon ses Dix commandements.

 

A l’heure de notre mort, c’est sur ces commandements que nous serons jugés.

 

Ayant agis selon ces commandements, nous aurons alors le droit, selon les Promesses de N. S. J.-C., de partager le bonheur du Ciel avec tous ceux qui y ont cru et travaillé pour cette grande récompense.

 

Y a-t-il une raison d’être triste lors de la mort d’une personne qui a fait une bonne vie et qui vient de terminer cette période d’esclavage, pour enfin cesser de souffrir et partager avec nos frères et sœurs un bonheur sans fin.

 

Savez-vous comment bien prier ?   

 

Savez-vous comment vous préparer a une bonne mort ? 

 

Savez-vous comment prier pour vos défunts ?     

 

Visitez mon blog sur rubrique : Méditations et prières - elogofioupiou 

 

http://elogofioupiou.over-blog.com/330-categorie-12423864.html

 

 

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