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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 02:44

 

Pour conclure d'une manière générale, il en en résulte donc, de cette situation APOCALYPTIQUE manifestée par D.H.P., que l'Histoire est finie-n-i-finie, y compris (et même surtout !) l'Histoire de l'Église, je veux dire dans son économie inhérente au Temps des Nations.

 

Voilà ce que nous apprend la Crise de l’Église vue dans la lumière très pure de la Foi. À condition, évidemment, d'en accepter le surnaturel éclairage

 

L'Église du Temps des Nations est finie, virtuellement depuis le 7 décembre 1965, et elle va finir effectivement dans et par le règne de l'Antéchrist qui ne saurait plus tarder à présent. Rien ne peut plus empê­cher l'aboutissement de cette dynamique mystique, face négative de l'accomplissement plénier de la Rédemption par la co-Rédemption personnelle et effective de l'Église, mais hélas aboutissement nécessaire de toute nécessité divine.

 

C'est pourquoi prévoir une conversion de l'église «vaticandeuse», dans l'Histoire et en corps d'institution, par exemple dans le cadre d'un Vatican III, est non seulement hors sujet mais surtout scandaleux au plus haut degré sur le plan mystique (cela prouve vraiment qu'on n'a spirituellement rien compris à rien ! C'est à ceux-là que Nôtre Seigneur dit comme au présomptueux saint Pierre : "Retire-toi de moi, Satan, tes pensées sont celles du monde, non celles de Dieu" !).

 

Et c'est ce point capital (Fin de l'Histoire, c'est-à-dire Fin des Nations et de l'Église romaine), que la plupart des théologiens traditionnels ne saisissent pas, ou ne veulent pas saisir, Dieu le sait je ne sais, comme dirait saint Paul...

 

Autrement dit, l'infaillibilité du Magistère ordinaire et universel, le caractère héré­tique formel de la doctrine de la Liberté Religieuse, liés ensemble dans un acte ecclésial authentique et autorisé, nous obligent formellement à croire de Foi divine et catholique que notre temps est celui du règne de l'Antéchrist devant précéder immédiatement le Retour du Christ. À partir de D.H.P., c'est "l'abomination de la désolation" qui com­mence, c'est la Passion, puis la Mort, puis, après, la Vie.

 

Nous sortons évidemment de la routine et du ronron de l'historicisme tant affectionné des traditionalistes, toutes tendances confondues, tous exceptionnellement d'accord sur ce seul point par lequel ils imagi­nent bourgeoisement un dénouement historique à la Crise de l’Église engendrée par Vatican II.

 

Et il ne faudrait surtout pas croire que s'il en est ainsi, il ne nous reste plus qu'à tomber dans le désespoir ou le lâchage honteux. Car une chose est certaine : le Chrétien, en quelque situation où il se trouve, a toujours droit à l'Espérance du Salut, fut-il, et c'est bien notre cas !, "plongé en enfer avec l'Amour", comme le demandait sainte Thérèse d'Avila à Dieu, dans ses transports extatiques..., fût-ce aussi spem contra spem "l'espérance contre toute espérance"294, comme disait saint Paul à propos de la Foi d'Abraham qui, à cent ans, a cru Dieu lorsqu'il lui annonçait, à lui et à Sara, un enfant...

 

Et c'est bien notre situation : la manière dont nous pouvons nous sauver de nos jours, c'est précisément CONTRE TOUTE ESPÉRANCE. Et il faut savoir que cette voie-là est une voie privilégiée, qui n'était connue que des âmes mystiques dans les Temps ordinai­res : en même temps qu'elle apporte la mort, elle apporte aussi la Vie divine, et une Vie divine supérieure.

 

Dieu est beaucoup plus présent dans l'âme qui vit la Passion, que lorsqu'elle est dans la voie ordinaire... alors que, dans l'extérieur de notre être, c'est l'inverse que l'on ressent, un atroce abandonnement de Dieu ("Eli, Eli, pourquoi m'as-Tu abandonné ?").

 

En fait, ce qui est demandé au catholique contemporain, c'est l'acte de Foi le plus divin que les siècles chrétiens eurent jamais à poser. C'est, derrière les apparences mortel­lement honteuses, ignobles, quasi invivables, vraiment exaltant. Et puis, le Christ, miséricordieusement, donne, dans certains éclairs (hélas, trop rapides !), de grandes consolations que n'eurent pas nos pères dans la Foi : ces éclairs-là, prodigieusement illuminés de la Force du Saint-Esprit, vraiment divins, réparent soudainement en nous les affres de la mort mystique, en nous surprenant délicieusement à chaque fois, pour nous permettre de continuer dans notre voie crucifiée.

 

Car, bien sûr, Dieu est au-des­sus de la mort. Dux vitse mortuus, Régnât vivus ! (L’Auteur de la Vie est mort, et, vivant, Il règne !). Cette Prose de la liturgie pascale est en vérité un admirable raccourci ! La mort mystique de l'Église que nous vivons, en effet, n'est pas la mort définitive : elle est au contraire l'assoupissement mystérieux, la Dormition, préparant une Vie supérieure, et combien éclatante, précisément pour réparer l'opprobre total.

 

Elle n'est pas un péché ni un anéantissement définitif, une défaite sordide et méprisable de Dieu et du chrétien qui Lui a fait confiance, atrocement désespérante, elle est au contraire le moment où l'Église, comme son Époux le Jeudi Saint, prouve qu'elle aime le Christ "infinem dilexi", et cela veut dire non seulement jusqu'à la fin de l'Amour, mais jusqu'à l'EXCÈS de l'Amour. Et ici, ô combien les vers de la Prose de la Messe du saint jour de Pâques, Victimae pascali laudes, prennent tout leur sens plénier ! "Mors et Vita duello, Conflixere mirando ; Dux vitse mortuus, REGNAT VIVUS". La mort et la Vie ont engagé un duel mer­veilleux ; l'auteur de la Vie est mort, et vivant, Il règne. Certes, à vue humaine, le conflixere n'est pas tellement mirando !

 

D.H.P. est formellement infaillible ; son contenu doctrinal est formellement hérétique. Ce sont pourtant ces faits ecclésiaux authentiques et incontournables qui nous montrent la Crise de l’Église. C'est-à-dire, que nous montre le Saint-Esprit. Précisément parce que Paul VI était pape ; parce que l'acte posé était doté de l'infaillibilité ; parce que l'hérésie y contenue est formelle. En posant cet acte ecclésial par la main inconsciente et utopique du pape Paul VI (... et on ne saurait lui faire porter le chapeau de la Crise de l'Église sans le faire porter en même temps à tous les papes depuis Pie VII...), le Saint-Esprit a voulu nous montrer que, pour l'Église, l'heure était venue, dans les insondables Décrets divins, où elle devait être "faite péché pour notre salut" (saint Paul) comme le Christ le fut sur la croix, sans cesser d'être PARFAITEMENT SAINTE.

 

294    Rom. IV, 18.

 

A suivre

 

Extrait de : L’IMPUBLIABLE (2005)

                   Autoédition Vincent MORLIER

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 07:39

C'est en tous cas, une situation apocalyptiqueque, nous en sommes certains, a fini par comprendre et vivre Paul VI, le Pape de la Passion de l'Église, dénommé pour cela par la prophétie de Malachie "FLOS FLORUM", la Fleur des fleurs, c'est-à-dire la fleur des papes289... appellation qui serait autrement bien mystérieuse si l'on suit certains traditionalistes intégristes en mal de bouc émissaire…

 

Autre aspect de la question. De Vatican II, infaillible mais hérétique, il résulte, comme d'une cause à conséquence très immédiate et inéluctable, l'avènement du règne de l'Antéchrist personnel. Parce que, pour paraître en ce monde, il avait précisément besoin de l'obscurcissement complet de l'Église. "Que seulement disparaisse ce [ou ce­lui] qui fait obstacle présentement, alors se manifestera l'inique que le Seigneur Jésus fera disparaître par le souffle de sa Bouche et qu'il anéantira par l'éclat de sa Venue"290, prédit magistralement saint Paul.

 

Or, selon les meilleurs exégètes, "ce" ou "celui" qui doit disparaître, c'est l'Église, c'est le pape291. Or encore, depuis l'hérétique D.H.P., la légitimité de l'Église, du pape, est invinciblement obscurcie sous le manteau de péché matériel.

 

Donc, l'obstacle est levé. Et notez bien dans cette prophétie paulinienne, le "seulement" suivi du "alors", indiquant clairement l'intime et simultanée connexion des deux faits : dès que l'Église sera décapitée, et c'est le 7 décembre 1965, l’Antéchrist aura le terrible pouvoir de se manifester, de paraître à tout moment, dans le monde.

 

Par une pres­que étonnante suspension que nous vivons depuis quarante ans à présent, il n'est pas encore paru depuis lors, cependant que les signes de l'avènement de son règne maudit s'affermissent de plus en plus, dans les jours même où nous écrivons ces lignes.

 

Mais, pour notre encouragement, ne notons pas moins que saint Paul prophétise qu'il sera quasi immédiatement précipité dans l'Abîme par le souffle du Seigneur... comme de quelque chose d'aussi insignifiant qu'il se croit tout-puissant293 (enfin, disons que cette "immédiateté" scripturaire correspond aux fameux «3 ans et demi» ou «1260 jours» annoncés si précisément dans l'Apocalypse, et que le Christ promet d'abréger en faveur des élus, dans l'Évangile...). Puis suivra le Règne de la Gloire du Christ.

 

 

289 Surtout si on l'éclairé par ce verset du Cantique des cantiques, II, 1 : "Je suis la fleur des champs, et LE LYS de la vallée". Quelle liaison de la papauté, tout soudain, avec la royauté française symbolisée elle aussi par cette fleur de lys, au moment même où le pape devait être châtié COMME le roi de France, selon la pro­phétie de Notre-Seigneur à Sœur Lucie de Fatima...! Or, Montini était LE SEUL cardinal dans le Conclave de 1963 à posséder non seulement la fleur de lys dans son blason, mais il en possédait... TROIS en chevron, tels... LES ROYS DE France.  Et le 21 juin 1963, jour de son élec­tion, "c'est la fête du Sacré-Cœur du Christ PERCÉ DE LA LANCE" (Le nombre, langage de Dieu, Claude Peignât & cf. le missel Feder de 1955)…

 

Paul VI est toujours pape, c'est même la fleur des papes, c'est Flos Florum, quoique cela semble contradic­toire puisque c'est le pape... qui signe D.H.P. (mais justement : comme cette devise illustre magnifiquement notre thèse !). Après lui, "l'Église sera éclipsée", dit Notre-Dame à La Salette), com­mence…

 

290 II Thess. II, 1-12. Lire à ce sujet, notre chapitre Le mystère d'iniquité — l'avènement de l'Anté­christ, dans Actualité de la Fin des Temps, pp. 329-387.

 

291 Certains veulent faire consister cet obstacle à l'avènement de l'Antéchrist principalement dans la Rome antique christianisée depuis Constantin, dont les tout derniers successeurs étaient les empereurs d'Autriche-Hongrie, lesquels disparurent définitivement en 1917, année eschatologique entre toutes. Ceux-là nous sem­blent trop "politiser" la question : si saint Paul vise bien effectivement Rome, le VRAI successeur de cette Rome-là, principe de civilisation c'est-à-dire d'humanité prédestinée au Christ, c'est, en première interpréta­tion, non pas tant les Empereurs très chrétiens que le pape et l'Église, qui sont la véritable Rome. Les Empe­reurs très chrétiens ne viennent qu'en seconde et subalterne interprétation de "l'obstacle" paulinien.

 

293

J'ai vu l'impie adoré sur la terre ; pareil au cèdre il portait dans les deux ; son front audacieux.

Il semblait à son gré gouverner le tonnerre ; foulait aux pieds ses ennemis vaincus.

Je n'ai fait que passer, IL N'ÉTAIT DÉJÀ PLUS".

(Esther, Racine, d'après ps. XXXV, 35-36)

 

A suivre

 

Extrait de : L’IMPUBLIABLE (2005)

                   Autoédition Vincent MORLIER

 

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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 06:00

           

 

 

D'une manière philosophique, on pourrait dire que la gloire de l'Être, c'est d'aller jusqu'à se donner l'apparence du non-être tout en restant l'Être. Autant pour l'Amour. Infinem dilexi.

 

Au fond, vous le voyez, cher lecteur, l'affaire de la Crise de l’Église est loin d'être une question de Théologie, elle est surtout une question de Mystique, et de Mys­tique de la Passion.

 

La Théologie peut nous servir pour bien comprendre ce qui se passe, c'est d'ailleurs son rôle, elle sert principalement à poser les garde-fous, puis à tirer les conclusions formelles... et puis doit se retirer comme une humble servante qui n'a pas le droit ni la puissance de pénétrer plus avant, dans le Saint des Saints.

 

Après, c'est le Sacré-Cœur qui, dans l'Amour Charité, guide l'âme dans la Passion de l'Église pour lui faire porter sa Croix jusqu'à la Mort mystique, mais encore pour la faire parti­ciper à la Résurrection.

 

Ce n'est pas rien de vivre la Sainteté de l'Église dans l’apparence du péché... c'est le lot du catholique contemporain. Si onze Apôtres sur douze ont fuit la Passion lorsque le Christ "s'est fait péché pour notre salut", on comprend que lorsque l'Église doit également "se faire péché" à l'instar du Sauveur, une prodigieuse défection se produise, comme hélas elle se produit, et pas seulement chez les... modernistes.

 

Seul saint Jean ne s'est pas laissé déborder par les événements, c'était l'Apôtre mystique (ce n'est pas un hasard...) ; en notre temps, seuls ceux qui sauront s'élever dans la Mysti­que de la Passion ne se laisseront pas déborder... pour leur plus grande gloire dans le Christ.

 

Face à cette situation certes crucifiante pour la vertu, les chrétiens authentiques disent après le Christ : "Mon âme est triste jusqu'à la mort", mais ils n'hésitent pas à rentrer dans le Jardin des Douleurs, ils acceptent ce chemin spirituel qui les crucifie dans leur vie quotidienne ; et surtout, ils ne cèdent pas à la suprême tentation d'appe­ler mal ce qui est bien et bien ce qui est mal.

 

En effet, faire le Bien, depuis que l'Église est rentrée dans sa Passion, est invinciblement recouvert d'une apparence de péché ! Et à l'inverse, le pécheur véritable ne semble-t-il pas faire ce qui est bien et légitime à la gloire de l'homme ?

 

Il viendra même un temps affreux où le bien extérieur de l'homme, sous couleur de haute spiritualité, sera fait naturellement, sans l'aide du Saint-Esprit, et ce sera le temps de l'Antéchrist.

 

La glose du Cal Journet, quand il commente la dernière Parole du Christ en Croix, ne saurait mieux convenir à notre propos : "Il se peut, que l'ère dans laquelle nous entrons connaisse une nouvelle forme de martyre, moins fréquente aux âges antérieurs, très pauvre, très dépouillée, sans rien de spectaculaire pour la foi des communautés chrétiennes (tout le spectaculaire, au contraire, aura passé dans les camps de la Bête Apoc. XIII, 3-5), et où il sera demandé aux martyrs, avant de mou­rir corporellement pour Jésus, d'accepter, pour l'amour encore de Jésus, d'être avilis, et de renoncer à la joie de pouvoir, à la face du monde, confesser Jésus"288 ( Les sept Paroles du Christ en Croix, Charles Journet, p. 170, écrite en 1952.)

 

À ce tournant de notre méditation, quelle résonance, soudain, prend cette lapidaire prophétie de Mme Guyon, cette âme mystique: "Après les martyrs de Jésus-Christ qui ont été des «martyrs glorieux», viendront, viennent déjà, les «mar­tyrs du Saint-Esprit», martyrs de confusion et d'opprobre". Oh, alors, ce martyr-là, que cer­tains traditionalistes choisis de Dieu, fervents et prédestinés, vivent déjà dans leur âme dans l'attente de leur mort mystique qui sera pour l'humanité l'Apocalypse,

 

(... quand d'au­tres s'illusionnent encore bourgeoisement dans un "retour de Rome à la Tradition"... à  moins que ce ne soit dans un "retour de la Tradition à Rome", on ne saisit pas trop bien le sens de la formule !),

 

combien il faut de courage pour l'embrasser, pour y persévérer dans la Foi jusqu'à la Fin contre les humiliantes apparences !Comme était judicieuse la dernière recommandation de la très sainte Vierge Marie aux petites voyantes de Garabandal : "MÉDITEZ LA PASSION DE JÉSUS"...!

 

Tout est là, en effet, depuis 1965, c'est effectivement la seule "recette" pour tenir bon dans le "martyr de l'opprobre" : quelques mois seulement après que cette dramatique parole était prononcée, les Pères conciliaires signaient D.H.P. et faisaient rentrer par cet acte même l'Église dans la Passion !

 

Or donc, une fois cet acte ecclésial infaillible, mais hérétique authentiquement po­sé, comme il le fut à Vatican II, c'est une sottise impie, ou à tout le moins une irré­flexion superficielle, de dire qu'on doit l'effacer, le réparer par un... Vatican III, comme l'espère et le veut par exemple l'inénarrable abbé Georges de Nantes, puisque son ca­ractère formellement infaillible nous montre, justement, que c'est le Saint-Esprit qui l'a posé et voulu pour l'Église, précisément pour l'amener à son achèvement de perfection d'Amour sur cette terre !

 

En vérité, rien ne peut ni surtout ne doitecclésialement le ré­parer, car, comme le Christ, l'Église pourrait bien dire : "C'est pour cette Heure que je suis venue sur la terre, que j'y ai été engendrée par le Christ".

 

En vérité, après Vati­can II, il ne reste plus que la Parousie. Et en attendant, à vivre le plus saintement possi­ble la Passion du Christ revécue dans l'Église.

 

Bienheureux qui le comprenne et surtout qui le vive !

 

Bienheureux qui ne se scandalise pas de cette Passion du Christ revécue en son Église !

 

A Suivre

 

Extrait de : L’IMPUBLIABLE (2005)

                   Autoédition Vincent MORLIER

 

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 02:13

 

 

Mais surtout, surtout, comprenons bien : d'un autre côté, une telle attitude, cruci­fiante pour l'Église comme elle le fut pour la France réelle, était non seulement permise mais voulueprovidentiellement par le Saint-Esprit, parce que l'heure du suprême don était arrivée. D.H.P. infaillible, c'est donc le Saint-Esprit qui, par tous les évêques una cum le pape, signe un acte hérétique, non pas, faut-il le préciser !!! , pour ce qu'il est, le péché, c'est-à-dire la coulpe formelle, mais pour ce qu'il représente extérieurement : la malédiction, qui en soi n'est pas péché quoiqu'elle soit la peine et l'effet du péché286.

 

Et comme il est toujours et à jamais le Saint des Saints, il faut conclure qu'il veut indiquer par-là à tout fidèle catholique, que, sans pécher, il doit non seulement accepter de voir sa Mère prendre sa part de malédiction extérieure, de péché non formel, c'est-à-dire de crucifixion, aux fins supérieures et divines de la Rédemption, mais surtout en prendre sa part lui-même (chose d'ailleurs impossible à la nature humaine déchue, sans l'aide très expresse de Dieu). Comme le Christ l'a fait sur la Croix, en son temps. Il est im­portant de se rappeler, pour éviter le scandale pharisien de nos âmes, réflexe hélas comme instinctif et naturel, que "la gloire de l’homme, c'est le juste persécuté", c'est-à-dire sous l'invincible apparence de mal faire alors qu'il veut le Bien, qu'il est même en train de l'opérer. C'est... Platon qui le disait, dans un célèbre banquet où il avait réuni la crème des philosophes de son temps. Se levant solennellement à la fin du repas, il leur posa à tous la question : "Quelle est la plus grande gloire de l'homme ?" Les uns ré­pondirent : "Mourir pour la patrie !" ; d'autres : "Vivre honoré dans sa famille et sa ci­té !", etc. ; et lui, Platon, de répondre après eux tous : "Vous n'y êtes pas : la gloire de l'homme, c'est le juste persécuté". Voilà, à notre connaissance, la plus haute parole de sagesse qu'a produite l'Antiquité, sortie de la bouche d'un de ses meilleurs sages, celle qui a le plus mérité le christianisme au monde gréco-romain287.

 

Les catholiques de notre temps, surtout les seuls qui ont su garder la profession publique de la Foi, nous voulons dire les traditionnalistes, seront-ils à la hauteur de Platon ?

 

Au fond, bien compris, ce suprême opprobre de l'Église manifesté par D.H.P. est notre plus grand triomphe et la plus grande Gloire de Dieu sur cette terre.

 

Car péné­trons-en bien la raison mystique : c'est en étant terrestrement recouvert d'un manteau de péché, ainsi, et ainsi seulement, que Dieu vainc PARFAITEMENT Satan et le péché sur cette terre, "dans l'Absolu" (Léon Bloy), et que la Rédemption s'opère eschatologi-quement et non plus seulement spirituellement, c'est-à-dire par les Mérites du Christ appliqués à l'Église : à partir de là, l'Église participe au Mystère de la Rédemption par des mérites qui lui sont propres, elle devient vraiment co-rédemptrice. Pour cela, un seul chemin, que lui fait présentement emprunter le Saint-Esprit : la Passion du Christ revécue jusqu'à sa Mort sur la Croix, par laquelle "Il a été fait péché pour notre salut". Aller jusqu'à donner une apparence de victoire à Satan, de défaite à l'Église. C'est seulement après que Satan pourra être précipité enfin dans l'Abîme dont parle saint Jean dans l'Apoca­lypse, enchaîné par la chaîne du péché dont s'est revêtue prophétiquement la très sainte Vierge dans l'Apparition de La Salette, et que pourra commencer le Règne de Gloire plénier et total, les fameux Mille Ans de la Gloire de l'Église...

 

À nous de com­prendre le Plan divin, et surtout, d'y correspondre pour notre part, le plus courageu­sement possible. On parle présentement beaucoup de la gloire et de la dignité de l'homme, dans le camp de l'ennemi des âmes. Eh bien, mais précisément, chers amis : c'est nous qui en avons la clef, ET NOUS SEULS, nous, les fidèles du Christ et de l'Église véritable, humiliés dans la Crise de l’Église, que dis-je, piétines et foulés aux pieds par la Bête. Nous l'avons dans les mains et, pour peu qu'on veuille la glisser dans la serrure du portillon de Gethsémani pour y entrer, il nous est communiqué gratuitement cette gloire et cette suprême dignité de l'homme, par surcroît de notre participation à la Pas­sion...

 

De nos jours, tout homme qui veut la gloire humaine doit impérativement épou­ser ce Plan divin, participer à la Passion de l'Église, celle qui se déroule à présent, qui réplique de manière immaculée celle du Christ. C'est la meilleure et d'ailleurs la seule façon d'être prodigieusement glorifié quand Dieu viendra pour régner sur cette terre.

 

286 Les manichéens voulaient tirer de Amos III, 6 ("Arrivera-t-il quelque mal dans la ville qui ne vienne pas du Seigneur ?") et de divers autres passages similaires de la Ste-Écriture, une preuve formelle de l'existence d'un Dieu du mal. Saint Augustin leur répond, dans le "Liv. contre le manich., Adimante, c. 26 : «Il faut entendre ici, par mal, non pas le péché, mais le châtiment. Il y a deux espèces de maux : celui que l'homme fait, et celui qu'il éprouve. Celui qu'il fait, c'est le péché ; celui qu'il endure, c'est le châtiment... Ainsi, l'homme fait le mal qu'il veut pour éprouver le mal qu'il ne veut pas»" (cité par Perrone, 1.1, p. 440, note 3). C'est la même chose pour D.H.P. : à cause des péchés des hommes, mais encore parce qu'il faut que le mysterium iniquitatis s'accomplisse selon que la Ste-Écriture l'a prédit, le Bon Dieu a permis que D.H.P. soit dûment promulgué par un vrai pape, et même qu'il l'a voulu, dans le cadre de la Rédemption. Gardons-nous bien, cependant, de faire comme les antiques manichéens dualistes ici réfutés par saint Augustin, qui voulaient voir la cause efficiente du mal moral en Dieu : le Saint-Esprit ne veut D.H.P. qu'en tant que malédiction, c'est-à-dire comme la peine du péché qui elle-même n'est pas un péché, dans un mystérieux dessein de co-rédemption pour l'Église, autrement dit pour un Bien supérieur (que certes l'on ne peut saisir si l'on en reste à une vue strictement humaine).

 

287 "Quand Platon peint son juste imaginaire couvert de tout l’opprobre du crime, et digne de tous les prix de la vertu, il peint trait pour trait Jésus-Christ ; la ressemblance est si frappante, que tous les Pères l’ont sen­tie, et qu'il n'est pas possible de s'y tromper" (J.-J. Rousseau, Emile, liv. TV, t. III). .

 

A SUIVRE

 

Extrait de : L’IMPUBLIABLE (2005)

                   Autoédition Vincent MORLIER

 

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 00:01

 

D.H.P. nous montre donc vraiment l'Église recouverte du péché, sans faute réelle de sa part.

 

Le Bon Dieu s'est servi pour cela principalement de l'aveuglement u topique de Paul VI 283 prenant la suite de Pie XII et plus généralement de l'obscurcissement dans lequel, par rapport au monde, on voit les papes se plonger dès le Concordat de Pie VII, favorisant pratiquementla démocratie parmi les chrétiens (car cette erreur dans le Poli­tique, issue des scolastiques notamment de saint Thomas d'Aquin, était très grave : c'est elle qui, en moins de 200 ans, a finalement amené les papes et l'Église à se retrou­ver pieds et poings liés face au monde... et cette fois-ci plus sur la question politique, mais sur la question religieuse ! Le libéralisme politique amène en effet obligatoirement, tôt ou tard, au libéralisme religieux au niveau des États, qu'a consacrée officiellement la doctrine de D.H.P.284).

 

D.H.P. nous oblige à comprendre, d'une compréhension cette fois-ci spirituelle, mystique, et non plus intellectuelle ou théologique, que le Saint-Esprit se devait de mener l'Église à la Mort mystique, à la fin de ses jours terrestres, pour que l'Épouse soit parfaitement configurée à l'Époux. Et donc, en ne supprimant pas l'ignorance invincible de l'erreur dans laquelle les Chefs de l'Église post-ré­volutionnaire se sont plongés et tragiquement fourvoyés, il faut finalement compren­dre que c'est le Saint-Esprit qui a mené LUI-MÊME l'Église à... D.H.P. Car là aussi, il fallait que l'Écriture s'accomplisse.

 

Autrement dit, bien que dirigés par le Saint-Esprit, ou plutôt en dernière analyse mystique du problème PARCE QUE dirigés par Lui, les papes ont infailliblement mené l'Église à une impasse à laquelle Paul VI donna le coup fatal et final, avec l'affreux brio que l'on sait... à la terrible manière de Louis XVI cédant de plus en plus au mal quoique sans mauvaise intention personnelle, tout au contraire même, en voulant utopiquement le bien. Souvenons-nous bien, nous l'avons déjà dit plus haut, de la déclaration de Paul VI faite le jour même où il signa D.H.P.

 

("Nous, plus que quiconque avons le culte de l'homme, etc."), qui a tellement scandalisé les sédévacantistes et les nantistes, a été faite par Paul VI dans le cadre de la Parabole du bon Samaritain. En fait, cet homme  représentant l'humanité moderne, dont Paul VI disait avoir le culte, il se le représentait dans le fossé, blessé, parce que, bien qu'honnête, il n'avait plus la Foi extérieure, et lui, pape moderne, trompé par l'utopie démocratique, voulait, pour lui prouver son amour ré­dempteur et celui de l'Église dont il était le chef, aller jusqu'à faire semblant de ne plus voir son athéisme ou son égarement, pour mieux le ramener à Dieu285 (en sublimant simplement les vertus morales, comme disait Pie XII en ses sept incroyables messages de Noël 39-45 !) : d'où la Liberté Religieuse qu'il a accepté de signer. C'est-à-dire que la motivation de Paul VI était extrêmement bonne, si son utopie le faisait aller trop loin, jusqu'à l'apparence du mal. S'il a signé D.H.P., c'est pour cette raison... pastorale on peut bien dire très édifiante en soi (il n'en reste pas moins que si la motivation est pastorale, la notation théologique de l'acte posé, nous l'avons vu plus haut, ne saurait, elle, être pastorale !), et non point pour cautionner une doctrine cependant formellement héréti­que.

 

Comme Louis XVI acceptait de se coiffer du bonnet phrygien, ou commandait aux gardes suisses de déposer leurs armes pour éviter la moindre effusion de sang français (... les malheureux gardes, martyrs de l'Ordre Très Chrétien auxquels on n'a guère songé dans les procès de canonisation, furent tous massacrés pour avoir suivi cet or­dre...), non par complicité de doctrine avec les révolutionnaires, loin s'en faut, mais par miséricorde et excès d'Amour pour son peuple (in finem dilexi), peuple français qu'il ai­mait, on peut bien le dire, aussi utopiquement que Paul VI aimait l'homme moderne.

 

283

«Le pape Paul VI, humainement, est un malheureux libéral écartelé par son libéralisme avec lequel il a choisi son entourage pire que lui... dominé par les imprudences qui lui ont fait choisir des démons. Il endure un martyre qui lui coûte ce que tout le monde devine comme emprisonnement moral et physique. Il l'a voulu, miséricorde pour lui ! Puisse son martyre lui obtenir de Dieu l'avènement de sa libération... laquelle ? C'est le secret de Dieu. Prions beaucoup pour lui. Si antipathique qu'il soit, fourvoyé dans ses erreurs libérales, il EST le successeur de Pierre. Pour cela, il mérite notre pitié et notre pardon. Ceci dit, je proteste contre tout ce qu'il a lancé de faux et hérétique dans l'Église » (R.P. de Chivré, lettre écrite dans les années 1972, dans les cahiers spiri­tuels n° 2, novembre 2004, pp. 38-39).

 

284 Ce n'est pas bien difficile à comprendre : si l'on se permet, comme Pie VII l'a fait en 1801 avec Napoléon, de signer un concordat avec un État qui, publiquement, ne reconnaît pourtant pas l'origine divine du pouvoir politique dans sa Constitution fondamentale, c'est, au moins de facto, lui reconnaître une légitimité (en effet, c'est un présupposé juridique que les signataires d'un concordat reconnaissent ipso facto, par le fait même de signer, la validité de l'autre parti signataire). Or, si l'Église, par ses mandataires autorisés, reconnaît la validi­té d'un tel État sans Dieu, elle est obligée, bon gré mal gré, de reconnaître que la vie publique des hommes, dans cet État, n'appartient plus au Christ, le Christ n'y régnant plus de par la constitution politique même de l'État en question : ce qui signifie qu'elle reconnaît en pratique que toutes les religions, y compris l'absence de religion, ont égale valeur dans la vie publique des hommes de cet État. Il ne reste plus alors qu'à poser en principe doctrinal (Liberté Religieuse) ce qu'on a imposé cléricalement au niveau des mœurs, sous peine d'anathème (car ceux qui ont refusé le Concordat ont été excommuniés...) : LA LIBERTÉ RELIGIEUSE DE VATICAN II N'EST JAMAIS QUE L'ULTIME ET LOGIQUE ABOUTISSEMENT THÉORIQUE DE LA PRATIQUE DES CONCORDATS MODERNES QUE L'ÉGLISE, PAR LA VOLONTÉ DES VICAIRES DU CHRIST, S'EST PERMIS DE SIGNER AVEC DES ÉTATS CONSTITUTIONNELLEMENT NON-CHRÉTIENS, RIEN DE PLUS... MAIS, HÉLAS !!!  RIEN DE MOINS.

 

 

285 Paul VI, l'a dit Jean Guitton, il se représentait l'homme moderne comme se dirigeant vers Dieu à recu­lons, à l’envers... En fait, il aimait Dieu mais sans le savoir, et il suffisait de le tourner à l'endroit pour qu'il soit chrétien. L'image est très belle, et bien sûr, souhaitons de tout cœur qu'il en soit ainsi, que l'homme mo­derne se dirige, à travers tous ses égarements extérieurs, vers Dieu, mais... en est-on sûr ? Et surtout, en est-on sûr... pour tous ? En faire un système a priori pour tous les hommes est une utopie, qui, hélas, hélas, était déjà le fait de Pie VII, dont Crétineau-Joly disait, dans une des pages de L'Église romaine face à la Révolu­tion, qu'il "ne croyait pas au mal"...

 

A suivre

 

Extrait de : L’IMPUBLIABLE (2005)

                   Autoédition Vincent MORLIER

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 05:32

 

Dans la vie du Christ, la Passion Le voit en effet être "fait péché pour notre Salut"  282comme dit saint Paul dans son énergique, verte, brutale et presque choquante formule.

 

Nous sommes en train de mettre très précisément ici le doigt sur la raison pour la­quelle onze Apôtres sur douze ont fui, ce qui, humainement parlant, est parfaitement incompréhensible, vue leur sincère ferveur pour Jésus, saint Pierre seulement quelques heures après avoir fait cette magnifique proclamation : "Quand tous viendraient à T'abandonner, moi, Seigneur, jamais je ne T'abandonnerai !" Et bien entendu, il était parfaitement sincère. Mais il ne savait pas ce que c’était que la Passion, il ne savait pas qu'il s'agissait de vivre un triomphe extérieur du mal sur la Personne du Messie, ce qui exige de l'âme fidèle un don TOTAL de soi à Dieu, et pas dans la gloire mais tout au contraire sous le triomphe apparent du Méchant. On a beau se dire que le Christ de la Passion, l’Ecce Homo, quoique recouvert du péché ne pèche pas, étant toujours la Sainte­té même, et pas plus de nos jours l'Église qui est SAINTE quoique recouverte du péché de D.H.P., c'est humainement abominable, intenable, à fuir aux cent mille diables, tout lâcher le plus vite possible...

 

 282 "Celui [le Christ] qui n'a point connu le péché, IL [Dieu] L'A FAIT PÉCHÉ POUR NOUS, afin que nous devenions en Lui justice de Dieu " (II Cor. V, 20-21, trad. Crampon). La Vulgate a une traduction identique : "Celui qui ne connaissait point le péché, Il L'a rendu péché pour l'amour de nous, afin que en Lui nous devinssions justice de Dieu", elle est même plus complète en ce sens qu'elle nous révèle la motivation de Dieu à vouloir ainsi, d'une manière si renversante, configurer son Fils Unique Bien-Aimé, le plus beau des enfants des hommes, au péché : l'Amour qu'il a pour nous (Dieu ne pouvait certes pas aller plus loin pour nous témoigner l'authenticité et surtout la dimension infinie et parfaite de son Amour ! Comment ne pas être édifié, bouleversé, convaincu, vaincu d'amour par l'Amour de Dieu ? Même les impies ne peuvent s'empêcher d'en être frappé. Voyez par exemple Talleyrand, rétorquant à son compère franc-maçon La Révellière-Lepaux qui, en 1792, avait fabriqué de toutes pièces une religion toute philosophique, la Théophilantropie : "Mon cher, il ne te reste plus qu'à te faire crucifier pour ta religion, et j'y croirai"). Par contre, la traduction de la bible de Carrières est nettement insuffisante, et même fautive : "Pour l'amour de nous, Il a traité Celui qui ne connais­sait point le péché, comme s’Il eût été le péché, afin qu'en Lui nous devinssions justice de Dieu" ; le "comme", rajouté à la traduction littérale, atténue, lénifie, voire trahit, ce que dit merveilleusement bien saint Paul, for­mule paulinienne qui est justement la divine clef, magistralement simple, pour bien comprendre le fond de notre Crise de l'Église, et qui d'ailleurs, le lecteur l'a sûrement déjà compris, constitue toute la solution théologique exposée dans cette étude. Cette doctrine du " Christ fait péché pour que nous devenions en Lui justice de Dieu" est d'ailleurs confirmée par d'autres passages de saint Paul, par exemple dans son Épître aux Hébreux où il souligne la contradiction infernale et insoluble à laquelle a été soumise le Christ : "Pensez donc en vous-mêmes à Celui qui a souffert une si grande contradiction des pécheurs contre Lui, afin que vous ne vous découragiez point, et que vous ne tombiez point dans l'abattement. Car vous n'avez pas encore souffert jusqu'au sang en combattant contre le péché" (XII, 3-4). Étant le Messie Dieu gouvernant en Roy tous les hommes de tous les temps, il s'est soumis dans sa Passion à tout homme pécheur de tous les temps : peut-on imaginer plus grande contradiction ! L'aboutissement, c'est la Sainte-Croix, spes unica, que le Christ n'a pas refusé : Il n'a pas cherché à composer avec le mal pour éviter la Croix, comme les tradis qui prostituent la doctrine catholique pour esquiver la conclusion théologique vraie de la Crise de l'Église. Cette doctrine pauli­nienne, et comment s'en étonner, est celle de tous les Apôtres. Saint Pierre venant à exposer la mort du Christ a une formule similaire à celle de saint Paul, quoique moins forte, moins lapidaire que la sienne : "C'est Lui [le Christ] qui a porté nos péchés en son corps sur la croix, afin qu'étant morts au péché, nous vivions pour la justice : c'est par ses meurtrissures que vous avez été guéris" (IPierre II, 24). Du reste, cette signification mystique ultime et profonde de la Passion de Notre-Seigneur, phare lumineux de notre Crise de l'Église, est formellement bien prophétisée dans l'Ancien Testament, par l’imprécation rituelle que les grands prêtres juifs, en suivant les prescriptions mosaïques, faisaient sur deux boucs, les chargeant au nom de Yahweh de tous les péchés que le peuple et le clergé avaient commis dans l'année écoulée, dont l'un, tiré au sort, était envoyé mourir dans le désert quand l'autre était sur le champ sacrifié à l'autel des holocaustes. Saint Paul ne manque pas de faire le rapprochement dans l’Épître aux Hébreux : "Pour les animaux dont le sang, expiation du pé­ché, est porté dans le sanctuaire par le grand prêtre, leurs corps sont brûlés hors du camp. C'est pour cela que Jésus aussi, devant sanctifier le peuple par son sang, a souffert hors de la porte. Donc, pour aller à Lui, sortons hors du camp, en portant son opprobre" (XIII, 11-13) ; et Crampon de commenter : "Dans la fête de l'Expia­tion, le sang des victimes était porté par le grand prêtre dans le Saint des Saints ; mais les corps étaient brûlés hors du camp. C'est une figure du sacrifice de Jésus-Christ non seulement dans les victimes immolées, mais aussi dans le rite qui accompagnait cette immolation. Ce rite signifiait que le péché, dont on avait comme chargé la victime, était banni de la communauté et détruit. Jésus-Christ, véritable victime expiatoire pour les péchés du monde, a été crucifié hors de la porte de Jérusalem" (en note, sur ce passage). Sur cet humainement déroutant Christ fait péché pour notre salut (d'où sa crucifixion hors de la porte, c'est-à-dire banni et mau­dit de toute la communauté humaine), quoique ne connaissant pas le péché, on pourra également lire avec fruit l'intéressante glose du Cal Journet, dans Les sept paroles du Christ en croix, à : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?".

 

A suivre

 

Extrait de : L’IMPUBLIABLE (2005)

                   Autoédition Vincent MORLIER

 

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 00:16

 

LA SOLUTION THÉOLOGIQUE DE LA CRISE DE L'ÉGLISE, C’EST QUE L'ÉGLISE EST EN ÉTAT DE PÉCHÉ MATÉRIEL DEPUIS D.H.P., DEPUIS VATICAN II.

 

Mais l'Église ne peut être recouverte d'un manteau de péché ou péché simplement matériel que lorsqu'elle vit la Passion de son Époux,  le Christ, ce qui prophétiquement, est annoncé pour la grande et dernière Crise eschatologique de la Fin des Temps : Cette Crise vatican-deuse de l'Église est donc la dernière Crise avant la Parousie.

 

En langue mystique, cette ultime déduction théologique et prophétique que je viens de faire dans ce paragraphe révélateur, étymologiquement « apocalyptique », où je pose la conclusion formelle de mon étude, s'énonce ainsi :

 

Il y a un moment dans la vie terrestre du Messie où il est configuré au péché dans tout son extérieur, revêtu d'un vêtement de péché qui le fait invinciblement voir comme un pécheur, Lui, pourtant toujours le Saint des saints, précisément pour opérer par-la le Salut universel des âmes, la Rédemption du monde.

 

C'est ce qu'on appelle «LA PASSION DU CHRIST». Cette Passion du Christ est suivie de la Mort du Christ (car la configuration au péché, même simplement matériel; entraîne la mort), puis de la Résurrection.

 

AINSI DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE, CETTE ÉPOUSE IMMACULÉE OUI DOIT EN TOUT IMITER LE DIVIN ÉPOUX SUR CETTE TERRE, AVANT D'ÊTRE CONSOMMÉE ÉTER­NELLEMENT DANS L'AMOUR DU CHRIST GLORIEUX À LA FIN DU MONDE.

 

A suivre

 

Extrait de : L’IMPUBLIABLE (2005)

                   Autoédition Vincent MORLIER

 

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