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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 22:47

 

 Les remèdes que, de tant de côtés, on cherche à apporter à la crise actuelle de la Foi, sont souvent fallacieux. Cer­tains, pour redonner crédit au contenu de LA FOI, la réduisent à quelques pro­positions fondamentales, qu'ils pensent être le sens authentique des sources du christianisme et de la Sainte Écriture elle-même.

 

 Inutile de préciser combien un tel procédé est arbitraire, même quand on le déguise sous des apparences scientifiques. Il y en a qui, au contraire, employant des critères d'un déconcertant empirisme, s'arrogent le droit de faire un choix parmi l'ensemble des vérités ensei­gnées dans notre CREDO, en rejetant celles qui leur déplaisent, et en en con­servant quelques-unes, qu'ils estiment plus acceptables.

 

 Il y a aussi ceux qui veulent adapter les doctrines de la Foi à la mentalité moderne, faisant souvent de cette mentalité, qu'elle soit profane ou spiritualiste, peu importe, la méthode et l'étalon de la pensée religieuse.

 

 L'ef­fort en soi digne de louange et de compréhension, accompli de la sorte pour exprimer les vérités de LA FOI en termes accessibles au langage et à la tournure d'esprit de notre temps, en est venu parfois à céder au désir d'un succès plus facile en passant sous silence, en atté­nuant ou en altérant, certains dogmes difficiles.

 

 …La doctri­ne doit toujours conserver son exacte inté­grité, de manière à exclure toute ambiguïté artificieuse.

 

 Notre Seigneur dit: "Que votre parole soit oui, si c'est oui, et non, si c'est non" (Matt., 5, 37).

 

(S.S. Paul VI, à l'audience  générale  du  30 octobre 1968.)

 

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 19:34


Les moucherons qui voltigent dans un dernier rayon de soleil, au crépuscule, peuvent s'i­maginer qu'ils pourront ainsi tournoyer sans fin. Cependant, le soleil ne cesse de décliner à l'horizon; peu à peu l'obscu­rité grandit, le froid se fait sentir :"assez de valses, assez dit cette farandole et de votre musique" Voici la nuit"'.

A quelque chose près, n'est-ce pas là l'avertissement que la nature adresse chaque jour aux humains qui, pour la plupart, ne réfléchissent pas plus que les moucherons, tant ils sont absorbés par leurs occupations, préoccupations, quand ce ne sont pas par leurs plaisirs.

Quant aux pé­cheurs, au milieu des délices que leur apporte le mal, ils oublient que toute fête ici-bas est courte, et qu'il faut la payer, au début, quand on se présente pour y prendre part, ou dans le dernier quart d'heure.

Les avertissements pourtant ne leur manquent pas. Chaque matin le journal of­fre à discrétion des récits d'accidents et de catastrophes. De temps en temps, une lettre bordée de noir nous annonce qu'un ami, un proche, ont quitté ce monde...

 

Telle est la loi promulguée par Dieu en sanction du péché originel : "Les hommes mourront, écrit St Paul, et leur mort sera suivie du jugement" (Hébr. lX, 27). C'est alors que retentira à l'oreille de chacun l'ordre que le Maître adressait à son économe in­fidèle : "Rendez compte de votre gestion". Scène terrible sur terre et dans l’éternité !

 

LA MORT

Le moribond vient de rendre !e dernier soupir. Les parents et les amis en pleurs s'empressent autour de la couche funèbre. On écoute s'il n'y a pas un ultime batte­ment de coeur, un léger souffle, une vibration du pouls Non ! C'est bien fini!... On presse les lèvres du défunt, on baisse ses paupières pour toujours. Et tandis que se fait la lugubre et ultime toilette, des voix feutrées évoquent la vie du Mort : "II était courageux, dur à la peine; il fut héroï­que dans sa souffrance; tout de dévouement pour sa famil­le..." Tel est le jugement des hommes qui ne veulent retenir, quand ils ne les imaginent pas, que les mérites du Défunt.

N'est-ce pas là une façon parfaitement in­consciente, chez ceux qui publient les louanges du Défunt, de se bercer d'illusions sur leur propre vie; car cette mort a laquelle ils viennent d'assister est un rappel cruel du juge­ment qui nous attend tous au seuil de l'éternité.

 

LE JUGEMENT

Et comment se passe ce jugement ? Voici : Durant sa vie terrestre, le Défunt a "écrit" sur la "toile de sa mémoire" des pensées, enregis­tré des paroles, des actions, laissé des "espaces blancs" d'omissions coupables... L'oeuvre est finie, fixée à jamais com­me la statue de plâtre humide que le soleil va durcir...

La volonté du Défunt est immuablement figée : dans le bien, s'il est mort en état de grâce; dans le mal, s'il est mort en révolté, c'est-à-dire coupable d'au moins un péché mor­tel.

Et cette volonté ainsi fixée, ne peut vouloir que ce que veut la justice souveraine de Dieu. Et de même que les corps plus lourds que l'air tombe, les morts, privés de la grâce, tombent dans les enfers.

Soulevés par la vie divine qui les anime, les Défunts en état de grâce, s'élè­vent vers Dieu, pour jouir du bonheur du Ciel s'ils se sont ici-bas purifiés de tout péché, et de tout reste de péché, même véniel...

Quant à ceux qui n'ont pas puri­fié complètement leur âme, bien qu'ils aient gardé l'ami­tié divine, ils vont au Purgatoire.

Les artistes se sont plu à imaginer te jugement particulier semblable à l'un de ceux de nos tribunaux hu­mains, Satan étant l'accusateur, notre ange gardien jouant le rôle de l'avocat. Pure fantaisie humaine de peintre !

Dieu n'a nul besoin de délibération; il n'a que faire d'avocat et accusateur !

Au nom de sa justice souveraine et infaillible, il décide et fixe le sort éternel du Défunt.  

La cause est définitivement entendue, il n’y a pas d’appel possible, le Trépassé prend lui-même le chemin du Ciel, du Purgatoire ou de l'Enfer.

Est-ce à dire que notre Ange gardien, notre Patron, la Sainte Vierge n’ait aucun rôle à remplir dans notre destinée éternelle ?

Le penser serait un blasphème.

Mais leur ac­tion bénéfique se situe au moment de l'agonie.

 

Extrait du B.C. no 109

 

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 21:05


Du Cambodge à l'Église « conciliaire »

Souffrez, mes Seigneurs, que je vous demande à quel moment ou à quelle étape de notre « renouveau » vous aurez la satisfaction de voir réalisées les intentions du concile. Vous me paraissez mettre en oeuvre, sur le plan spirituel, une conception analogue à celle dont le Cambodge a connu l'accomplissement physique. Dans ce pays, l'autorité décida que, pour les Cam­bodgiens, l'unique chance de « progrès » consistait à tout recommencer et à tout renouveler en adoptant le genre de vie le plus primitif.

A cette fin, on détruisit les villes, les temples et les écoles; on abolit brutalement les traditions ancestrales; on élimina tous les récalcitrants; on chassa de leurs habitations les petites gens; on les abandonna sans secours sur les routes ou dans la jungle, et c'est là que des millions périrent de maladie ou de faim. Résultat; on a fait du Cambodge une terre en friche. Horrible dévastation qui a décimé le peuple le plus heureux et le plus gai du sud-est de l'Asie. Tragédie d'autant plus douloureuse qu'elle eut pour complices des exécutants de l'intérieur, des concitoyens.

Je vous entends protester avec indignation contre ma comparaison entre le Cambodge et l'Église catholique. Eh bien, mes Seigneurs, n'avez-vous pas décrété notre « renouveau », que ça nous plaise ou non, même au prix du désespoir et de la perte d'une multitude d'âmes dont vous semblez vous préoc­cuper fort peu? A dessein d'opérer de force ce « renouveau » par un retour à des coutumes primitives, n'avez-vous pas, en somme, balayé toutes les traditions de notre Église et tout ce qu'on y respectait comme saint et sacré? N'avez-vous pas ravagé nos églises, devenues par votre industrie des lieux de rassemblement, dépourvus parfois de tout signe de la Présence eucharistique? N'avez-vous pas arraché de nos sanctuaires l'autel du sacrifice divin pour y substituer la « table du pain » (Inaestimabile Donum, n. 1) ?

N'avez-vous pas interdit sauva­gement la messe millénaire, la remplaçant par un simulacre très proche, pour qui sait voir, d'un office oecuménique de prière, avec son insistance non sur le divin, mais sur l'humain? N'êtes-vous pas en train de précipiter la ruine de nos écoles catho­liques par votre insouciance devant la désaffection à l'égard de nos valeurs traditionnelles?

Parallèlement, ne favorisez-vous pas une catéchèse étrangère à la plupart des parents qu'a instruits notre petit catéchisme ? N'avez-vous pas éloigné des postes d'influence et de commandement les personnes peu enthousiastes du « renouveau », écartant ainsi toute opposition à vos vues, soit dans les commissions diocésaines ou na­tionales, soit dans les organes catholiques de diffusion?

Et l'effet de ce prétendu « renouveau » ne fut-il pas d'évincer de nos églises des milliers de fidèles que rebute l'indigeste bavar­dage imposé à leur piété liturgique, au nom du nouveau rite et de la nouvelle messe? Et de la sorte, n'avez-vous pas créé dans l'Église un quasi-désert ?

A une nouvelle cruauté opposer une toujours neuve charité

Sous le prétexte cyniquement cuisiné d'une expurgation, vous avez inauguré dans l'Église une cruauté d'un genre inouï. N'avez-vous pas pour tâche fondamentale le souci et le soin de toutes vos brebis, et non pas seulement de celles qui bêlent d'approbation? N'avez-vous de charité que pour vos flagor­neurs? Il y a sûrement d'autres! Agneaux précieux dans vos bergeries. En ouvrant la quatrième session du concile, le 14 septembre 1965, Paul VI déclara;

Ce concile le dit: l'Église est une société fondée sur l'amour et gouvernée par l'amour. Elle aimait, l'Église de notre concile,... elle aimait avec un coeur missionnaire. (Cf. la Documentation catho­lique, 3 oct. 1965, n. 1456, col. 16580

Où est cet amour ?

Où est ce zèle missionnaire ?

Pour un très grand nombre de fidèles, il est clair qu'on a traité ces paroles avec autant de cynisme et de désinvolture que les documents mêmes du concile.

Vous connaissez la boutade d'Abraham Lincoln: « On peut tromper tout le monde un certain temps, certaines gens tout le temps, mais non tout le monde tout le temps. »

Dans l'Église catholique (pardon: conciliaire), cet aphorisme de Lincoln aide à comprendre les vingt dernières années. A n'en pas douter, presque tout le monde, aux heures capiteuses du concile, s'illusionna pendant un court laps de temps. Sans doute aussi, bien des gens ne cessent d'entretenir leurs illusions, devant ce « brave nouveau monde » conciliaire. Mais, dans une lumière désormais, aveuglante, presque tout le monde perçoit, depuis longtemps déjà, qu'on l'a trompé par de fausses promesses et comment le dire autrement? Par la duplicité, l'hypocrisie pratiquées à la suite de Vatican II.

Cependant, même à cette heure démoralisante pour l'Église, il y a moyen de redresser la situation. N'avez-vous pas remarqué la réaction du peuple au cours de la visite de Jean-Paul II en notre pays? ...

On l'applaudit quand il condamna l'avortement, le divorce, la promiscuité, le commerce de la drogue, matières sur lesquelles vous avez observé un silence notoire...

N'avez-vous pas entendu avec quel élan de joie on a, dans la cathédrale de Westminster, chanté le Kyrie, le Gloria, le Credo, etc.?

Démenti vigoureux de votre opinion selon laquelle personne ne veut plus du grégorien.

Il y a donc, mes Seigneurs, motif d'espérer que, profitant de cette occasion unique, vous saurez admettre votre erreur et restaurer la paix, l'harmonie une fois de plus dans notre Église.

Vos ouailles l'ont ouvertement affiché: elles ont le goût de la vérité du Christ que vous avez l'impérieux devoir de prêcher. « Celui qui demeure en moi, avec moi, assure Jésus, porte du fruit en abondance. »

Quelle garantie plus merveilleuse pouvez-vous escompter?

Ici, l'avenir de l'Église catholique est dans vos mains. Ne trahissez pas. Fidèlement vôtre,

(L. DARROCH.) Pseudonyme du Père Joseph D’Anjou

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 21:24


Le mauvais usage de la collégialité

Inutile, je pense, de vous rappeler que vous les êtes les successeurs des Apôtres: le dernier concile a fait de cette certitude un de ses thèmes préférés. Au coeur du schéma De Ecclesia, on avait placé le rapport des évêques au pape dans le gouvernement de l'Église. Pour ce qui concerne l'épiscopat, les Pères du concile ne cachèrent pas leur volonté d'affermir leur action: il fallait reconnaître au collège des évêques un pouvoir nouveau, une force nouvelle.

Or, qu'avez-vous obtenu? Il appert aux yeux du plus humble fidèle que non seulement vous n'avez pas acquis par collégialité une majoration de pouvoir, vous avez même perdu, en fait, le meilleur de l'autorité personnelle que vous possédiez au départ. Chacun de vous se trouve aujourd'hui lié par des décisions qu'il désapprouve cordiale­ment. Sous un tel joug, y a-t-il un seul évêque libre d'exercer, dans son diocèse, l'autorité qui lui appartient de droit? Illu­sions, rien d'autre: voilà en quoi consistèrent vos rêves de grandeur.

Vous réclamez de vos prêtres et du laïcat l'obéissance aux directives que vous votez « en collégialité ». Or, mes Seigneurs, l'autorité du collège des évêques a des limites bien définies. Hélas! Que de fois ne les avez-vous pas franchies, ces dernières années, par abus de pouvoir! J'offre ici deux exemples. Le collège des évêques, pape au sommet, a pris deux décisions qui, j'imagine, obligeaient chacun d'entre vous.

(1) L'usage du latin, sauf cas exceptionnels, doit être maintenu dans le rite latin. (Extrait des Principes généraux de la réforme approuvée par le concile.) (La même directive est consignée dans la constitution relative à la liturgie (Sacrosanctum Concilium, n. 36). Mais la traduction française en est fautive: elle dit que l'usage de la langue latine sera conservé, alors que l'original latin signifie: doit être conservé.

(2) Le Saint-Siège exhorte vivement les évêques, les prêtres et les fidèles à respecter attentivement la loi toujours en vigueur (de la réception de l'Hostie sur la langue) et qui se trouve de nouveau confirmée, en accord avec le jugement émis par la majorité de l'épiscopat catholique. (Instruction Memoriale Domini, 29 mai 1969; cf. la Documentation catholique, 20 juillet 1969, n. 1544, p. 670.)

Qu'est-il advenu depuis lors? Par groupes, — et vraisem­blablement à cause de leur interprétation de la collégialité (espèce de mini - collégialité, peut-être), — des évêques ont renversé ces décisions pour agir à leur fantaisie. Conséquemment, les malheureux laïcs que nous sommes ont enduré les grossières parodies du nouvel ordo en vernaculaire et constaté les innombrables profanations du Saint Sacrement chaque fois que les Saintes Espèces circulent de n'importe quelle main à une autre, sans même avoir, semble-t-il, passé d'abord par la main consacrée du prêtre.

Et ainsi, mes Seigneurs, vous ne pouvez ignorer que si, pour complaire aux extravagances d'une coterie (tout en invoquant, au besoin, la collégialité), vous enfreignez une directive de la majorité, c'est le principe de la collégialité que vous réduisez à une triste farce.

Comment oserez-vous encore nous prêcher l’obéissance, après avoir, par votre conduite, donné l'impression que vous méprisez l'enseignement du Saint-Père lui-même? N'auriez-vous pas pour maxime: « Faites ce que nous disons »? Plutôt que « Faites ce que nous faisons »? Peut-être avez-vous par opportunisme (ou) par vouloir délibéré), choisi d'oublier le texte suivant?

... le collège ou corps épiscopal n'a d'autorité que si on l'entend comme uni au pontife romain, successeur de Pierre, comme à son chef, et sans préjudice pour le pouvoir de ce primat qui s'étend à tous, pasteurs et fidèles. En effet, le pontife romain a sur l'Église, en vertu de sa charge de vicaire du Christ et de pasteur de toute l'Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu'il peut toujours exercer librement. — Vatican II, Lumen gentium (sur l'Église), n. 22; traduction du cardinal Garrone, Édit. du Centurion, Paris, 1967, p. 48.

Note : Sur le problème de la collégialité, rendu complexe par les équivoques conciliaires et les mésinterprétations régionales, on lira avec profit la savante étude composée par le canoniste Raymond Dulac, prêtre, la Collégialité épiscopale au deuxième concile du Vatican (Édit. du Cèdre, 13, rue Mazarine, 75006 Paris, 1979).

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 20:25

L'article qu'on va lire, écrit par un laïc catholique du nord est de l'Angleterre et intitulé « Letter to the Bishops of England and Wales », elle paru dans le mensuel anglais Christian Order, 65, Belgrave Road, Londres, S.W. IV, 2BG, oct 1982 pages 493-500. Le R.P. Paul Crâne, S.J., directeur, a gracieusement autorisé la traduction et sa publication.

Le 5e dimanche de Pâques, (La liturgie traditionnelle, on le sait, mentionne les dimanches non pas « de » Pâques, ce qui n'a aucun sens, mais « après » Pâques.) j'assistai à la messe avec (je l'avoue) le peu de ferveur que m'inspire habituellement le nouveau rite de la célébration dominicale...

Cette semaine-là, toutefois, les mots de l'évangile m'impres­sionnèrent formidablement: J'y découvris l'explication du désarroi qui affecte l'Église. Nous avons fait fausse route, parce que nous n'écoutons plus la vérité de Jésus-Christ. Jusqu'à la fin de la messe, je n'ai pu avoir en tête que le souvenir
des paroles de l'évangile, et il ne me quitta point durant les quinze jours qui suivirent. Je résolus alors d’écrire mes idées dans un genre d'épître à l'épiscopat d'Angleterre et de Galles.

On jugera peut-être que ma critique des évêques est trop sévère. Mais serait-on excusable de ménager quiconque s'ap­plique, par action ou par omission, à détruire l'unique vraie Église de Jésus-Christ ? Je pense que non. Vous estimerez que je n'apporte rien de neuf ou d'original et que ma lettre ne mérite aucune attention particulière. Libre à vous. Mais je peux affirmer que mon sentiment est partagé, en plus ou en moins, par nombre de mes amis et connaissances, tous profondément écoeurés de la situation actuelle, surtout dans les écoles nominalement catholiques, où nos enfants subissent les plus affligeantes âneries sous couvert de doctrine catholique.

Mes Seigneurs,

II vous arrive peut-être, en privé ou en public, de déplorer l'inquiétante baisse de popularité dont a souffert l'Église catholique au long des années qui s'écoulèrent après le concile. Et ce déclin continue de s'accélérer. Peut-être avez-vous, occa­sionnellement, réfléchi aux causes qui en rendent compte. Permettez-moi quand même de vous communiquer une propo­sition.

Si vraiment vous considérez avec souci :

a) l'angoissant abandon de l'observance dominicale, 

b) la chute catastrophique de la relève sacerdotale et reli­gieuse, 

c) le surplus de parents unanimes à réprouver l'insondable médiocrité de l'enseignement religieux à l'école catholique, veuillez méditer à fond l'évangile du 5e dimanche de Pâques, emprunté à (Jn 15: 1-8) : Il contient remède à votre souci.

Jésus dit à ses disciples:

Je suis la vigne véritable et mon Père est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l'enlève. Et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde pour qu'il porte encore plus de fruit... 

Je suis la vigne, vous, les sarments. 

Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit, car hors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, on le jette dehors comme le sarment, et il se dessèche.

Plusieurs dignitaires de notre hiérarchie semblent avoir, depuis Vatican II, rompu leur attachement à la vérité du Christ; ils adhèrent aux fables et au culte de l'homme. Exami­nons de près le discours de Jésus-Christ:

Note : Dans la liturgie traditionnelle, ce passage de l'évangile (Jn 15: 1-8) se lit à la messe d'un martyr au temps pascal.

Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit, car hors de moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, on le jette dehors comme le sarment, et il se dessèche.

Des questions et un contraste

Et voici les questions qui surgissent à l'esprit. Pourquoi nos séminaires et noviciats sont-ils ou presque vides ou fermés? Pourquoi la fréquentation de la messe du dimanche s'effondre-t-elle à un rythme alarmant? Pourquoi les parents catholiques retirent-ils leurs enfants des écoles dites catholiques? Et, problème non moins grave, pourquoi ces incongruités ne rencontrent-elles aucune contestation, comme si les chefs officiels s'en désintéressaient ?

Ne serait-ce pas, comme je l'ai suggéré, parce que, ces dernières années, vous avez, mes Seigneurs, rompu votre lien avec la vérité du Christ, avec la vigne de l'Évangile ? Au lieu de nourrir votre troupeau du fruit de la vraie vigne, ne lui avez-vous pas servi du « vin ordinaire », voire, souvent, un imbuvable vinaigre?

N'est-ce pas jusque là que, dans les messes du nouvel ordo, condescend votre tolé­rance ? Le fruit de la vigne n'y est-il pas assimilé à « l'oeuvre du travail humain » ? Un fléau s'est abattu, et la vigne est dénudée. On ne saurait le taire, c'est vous, les évêques, gardiens de la vigne, les seuls responsables du gâchis.

Par contraste, je vais faire allusion à un certain archevêque, et j'ai besoin, mes Seigneurs, de votre bienveillance. Il a piètre renommée parmi vous, mais — réalité indéniable — ses séminaires regorgent de candidats, au point qu'il doit en ouvrir davantage pour accueillir les jeunes hommes désireux de s'y former à la prêtrise. Loin d'emprunter le ton de l'Église « post­conciliaire » pour gémir sur la pénurie des vocations, il cherche, au contraire, à canaliser seulement le flot courant des sollicita­tions qu'il reçoit. Cela ne démontre-t-il pas qu'il y a quantité de jeunes ardemment disposés à consacrer leur vie au service du Christ dans le sacerdoce ?

De toute évidence, ils répondent à l'attrait de la vérité qui rayonne manifestement de cet arche­vêque. Ne serait-ce pas parce qu'il demeure dans le Christ et le Christ en lui, avec la garantie normale d'une riche fécondité ? Je pose la question, sans rien ajouter.

A suivre

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 19:43

 

Ainsi disent d'ailleurs la plupart : « J'ai menti, j'ai manqué à la charité, j'ai été paresseux, j'ai été vaniteux, etc. » Cette forme est plus correcte, mais l'accusation n'est guère meilleure, j'entends : guère plus profitable à votre âme, guère plus susceptible de vous attirer des conseils utiles de la part de votre confesseur ? Pourquoi ? Parce qu'elle est incolore. Elle ne vous a demandé aucune réflexion particulière, aucun effort de mise au point. Elle n'apporte au confesseur aucun « signale­ment particulier » qui lui permette de voir en quoi votre âme diffère de celle qu'il a eue à juger et à conseiller avant la vôtre. Sur dix pénitents qui se succèdent, neuf au moins pourraient présenter la même liste – et, de fait, hélas ! La présentent... Pourquoi (à moins qu'il vous connaisse par ailleurs) voulez-vous que votre confesseur vous donne exactement les conseils dont vous avez besoin, vous et non pas un autre ? Votre cas particulier ne lui est pas révélé par cette accusation ; elle ne lui offre aucune prise. Il faudrait qu'il fût merveilleusement psychologue et intuitif pour deviner, à travers ce rapide défilé de fautes « standards », à travers cette grille où il ne voit même pas votre visage, les mots qu'il doit dire pour vous atteindre et vous inciter à l'effort que vous, personnellement, devriez entreprendre ! On ne peut demander à tous les confesseurs d'être des Curés d’Ars. Normalement, il ne vous rendra que ce que vous lui aurez apporté.

 

Si, par surcroît, le pénitent se lance, comme cela arrive, dans une énumération qu'il veut faire exhaustive, s'il prétend tout dire et débite à peu près tous les péchés véniels qui se peuvent commettre (qu'il a sans doute commis, en fait), de telle sorte que cette énumération, faite à un rythme accéléré, dure parfois plusieurs minutes, voilà le confesseur complètement noyé – « Qu'y a-t-il de caractéristique dans tout cela ? » se demande-t-il en vain ? Et, ne trouvant rien, il se contente d'une exhortation générale qui vous sert peu. À qui la faute ?

 

Alors, comment s'accuser ?

 

Soulignons tout d'abord que le péché véniel est matière libre de confession. On n'est pas tenu de l'accuser. Un acte de contrition bien fait, un acte vrai d'amour de Dieu, l'usage d'un sacramental avec foi et humilité suffisent à en obtenir le pardon. Une confession qui ne comporte que des péchés véniels est donc, non une démarche nécessaire au salut, mais un moyen de sanctification. C'est un recours au sacrement, c'est-à-dire au sang purificateur de Jésus, par lequel nous sommes assainis et fortifiés ; c'est aussi, secondairement, un exercice d'humilité fondée sur la connaissance de soi et l'aveu de ce qui gêne le progrès spirituel. Parmi les péchés véniels commis, on sera donc libre de choisir ceux qu'on veut accuser.

 

Est-ce à dire qu’on va choisir les plus anodins, en reléguant dans l'oubli ceux qui gênent ? Non ! Ce sera exactement le contraire. Un examen de conscience bien fait tendra à faire émerger de la foule des fautes quotidiennes celles qui, du fait de leur fréquence ou du fait de leur malice, sont les plus dangereuses pour la vitalité de l'âme. La physionomie propre de mon âme pécheresse n’est pas plus semblable à celle d'une autre âme que mon visage n'est semblable à un autre visage ; en gros, nous commettons à peu près les mêmes fautes, de même que nous avons tous un nez, une bouche, des oreilles… ; mais l'importance, pour moi, de telle faute, la place qu'elle tient dans ma vie spirituelle, son voisinage avec d'autres fautes de la même famille, voilà ce qui compose mon visage de pécheur. Voilà donc ce qu'un examen de conscience intelligent tendra à mettre en valeur. Inutile d'accumuler une multitude de péchés : cinq ou six, bien choisis, suffiront à se voir et à se montrer tel qu'on est sous le regard de Dieu.

Mais ces péchés (et cette remarque est sans doute la plus pratique de toutes), il s'agira de les faire émerger avec la couleur propre que nous leur avons donnée. – « J'ai menti... » : Cela ne signifie rien... Omnis homo mendax, dit le Psaume ; tout homme est menteur. De quelle manière ai-je menti ? À qui ? Dans quelles circonstances ? Pourquoi ? « J'ai menti à une amie malade qui comptait sur ma visite, parce que cela m'ennuyait daller la voir » : qui ne voit que cela constitue un mensonge d'une qualité spéciale ? « J'ai menti dans un salon en m'attribuant des relations que je n'avais pas ; j'ai menti à mes chefs pour obtenir un congé auquel je n'avais pas droit ; j'ai trompé un client sur la qualité de mon travail afin de pouvoir le lui compter plus cher... » : Autant de mensonges différents dont l'accusation « j'ai menti » n'aurait donné aucune idée. – « Manquer à la charité » : le péché le plus courant. Pourquoi employer cette expression qui n'a aucune couleur ? Dites plutôt : « J'ai dit une parole blessante à quelqu'un que je n'aime pas, avec l’intention de lui faire de la peine » ou « j'ai témoigné du mépris à un camarade peu intelligent » ; ou « j'ai refusé un secours que j'aurais pu donner à un dans le besoin » ; ou « je me suis moqué d'un infirme »... – Il y a cent façons d'être vaniteux. Quelle est la vôtre ? Est-ce de passer un temps exagéré à votre toilette ? Est-ce de vous regarder dans la glace à tout propos ? Est-ce de faire la roue dans les groupes où vous vous trouvez, en essayant de capter toute l'attention par votre brillante conversation ? – Et votre paresse, comment se manifeste-t-elle ? Par votre obstination à rester au lit quand l'heure est venue de vous lever ? Par votre négligence au devoir d'état, bâclé, a moitié fini ? Par votre nonchalance dans l'attitude ou un amour exagéré des fauteuils ?

 

On comprend par ces quelques exemples (qu'il serait aisé de multiplier) ce que nous voulons dire quand nous disons : accusez des actes précis, déterminez les circonstances dans lesquelles vous les avez commis, cherchez les mots les plus capables d'exprimer votre faute telle qu'elle a été dans le réel, en tant qu'elle fut votre faute à vous et non celle de n'importe qui. Ce sera tout profit pour vous. D'abord parce que cela vous obligera à vous voir tel que vous êtes ; ensuite parce que ce vous sera une salutaire humiliation (il est plus humiliant de dire : « J'ai passé chaque jour une demi-heure à me farder » que de dire : « J'ai été vaniteuse »...) ; enfin parce que, d’après ces données précises, votre confesseur pourra voir l'état de votre âme et en tirer des conseils appropriés.

 

Vous n'êtes pas invité pour autant au bavardage. S'accuser avec précision n'est pas « raconter des histoires ». La confession ne doit pas être noyée dans un flux de récits, d’explications, de digressions, où le pénitent perd de vue qu'il s'accuse et où le confesseur ne saisit plus ce que vous avouez être péché. Parfois on entend cette prétendue confession, se transformer en apologie, tout au moins en plaidoyer ; parfois en appréciations sur le compte d'autrui ; parfois en lamentations sur le malheur des temps... Que vous ayez besoin de décharger un cœur trop lourd et de recevoir quelques consolations, ou que vous désiriez certains éclaircissements pour la conduite à tenir, rien de plus légitime. Mais séparez donc nettement les deux ordres de propos : faites votre confession proprement dite en vous en tenant strictement aux fautes ; puis avertissez le confesseur que vous avez quelque chose d'autre à lui dire.

 

III

 

Ainsi ne risquera-t-on pas d'oublier, comme nous l'avons déjà noté en passant plusieurs fois, que, dans le sacrement de pénitence, la primauté de valeur revient à la purification par le sang du Christ, non à l'exhortation du confesseur. Et que cette purification est obtenue par le regret. Cette vérité engendre une conséquence pour la manière dont vous devez apporter vos fautes au tribunal de la pénitence : à savoir qu'il ne s'agit pas d'énumérer ses péchés, mais de les avouer.

 

Pourtant, tout prêtre qui confesse est frappé chaque jour par l'espèce d'indifférence, au moins apparente, avec laquelle nombre de pénitents énoncent leurs fautes. Ils font une énumération, ils dressent une liste : qu'elle soit bien au point, il semble qu'ils ont accompli tout ce que l’Église attend d'eux. Il n'y a plus qu'à recevoir l'absolution et à s'en aller, libérés désormais. La formalité est accomplie.

 

Or, il n'en est rien. Rien n'est « formalité » dans le domaine des actes religieux, pas plus la messe, dont il ne s'agit pas de « s'acquitter », mais à laquelle il faut participer, que la confession, qui est essentiellement rétractation, reniement du mal qu'on a commis, pour obtenir le pardon. Affaire d'amour, affaire de cœur (c'est-à-dire de volonté). On vient reconnaître qu’on a mal fait, qu'on a manqué à l'amour qu'on devait à Dieu en refusant d'accomplir l'une ou l'autre de ses volontés (volonté que nous soyons loyaux, ou justes, ou purs, ou aimants, etc.). Cela doit se traduire dans la manière dont on dit ses péchés. Confiteor..., dit la formule qu'il est recommandé de dire avant l'accusation : « Je confesse », je reconnais, j'avoue – c'est ma faute, je suis coupable, je me frappe la poitrine. Il faut que votre accusation soit dans la ligne de cette formule. Il ne s'agit pas de « constater » que vous avez été mauvais et de porter cette constatation à la connaissance du prêtre ; il s’agit d'exprimer un regret d'avoir été mauvais.

 

Il sera donc bon (et ce sera facile si on n'accuse qu'un nombre restreint de péchés) de répéter à propos de chaque faute : « Je m'accuse de… » Cela empêchera, pourvu qu’on y mette son cœur, de tomber dans la sécheresse indifférente de celui qui se contente de raconter ses fautes, au lieu de les avouer.

 

Convient-il d'accuser des péchés de la vie passée déjà pardonnés dans des confessions antérieures ?

 

Comme exercice d'humilité, il peut être bon, si cela n'apporte aucun trouble à la conscience, de se reconnaître coupable une fois de plus d'un péché ancien déjà absous. Et non seulement comme exercice d'humilité, mais parce que le sacrement portera sa grâce d'assainissement d'une manière spéciale sur le foyer d'infection d’où est sorti jadis ce péché et qui peut-être n'est pas entièrement nettoyé.

 

Aux mêmes titres, il peut être bon, en certaines circonstances graves de la vie (avant le mariage, l’entrée en religion, pendant une retraite, etc.) de faire ce qu'on appelle une « confession générale » portant, soit sur une année, soit sur une période plus longue. Mais à une condition : que ce ne soit pas en vertu d'une convention, mais d'un besoin ; qu'on s'y sente poussé par une nécessité intérieure, non par l'argument : « Cela se fait. » (Et cette remarque vaut surtout pour les confessions de retraites.)

 

Pourtant il y a des personnes qui devront s'abstenir de tout retour sur la vie passée : les scrupuleux. Les scrupuleux sont des malades, et leur maladie consiste précisément dans une inquiétude qui les rend incapables de juger s'ils ont fait ou non, s'ils ont bien fait ou mal fait telle ou telle action. Ils voudraient « être sûrs », et plus ils cherchent cette certitude, plus elle les fuit. Au confessionnal Ils veulent être sûrs d'avoir bien tout dit ou d'avoir bien eu une vraie contrition ; et n'étant jamais sûrs, ils répètent indéfiniment. Épuisante recherche, qui augmente leur maladie en prétendant l'apaiser. Un seul moyen leur reste de se guérir – obéir sans discuter au confesseur, qui leur donnera l'ordre de fermer les yeux d'une manière absolue sur tout passé proche ou lointain.

 

IV

 

Une forme d'inquiétude que ne connaissent pas seulement les scrupuleux mais les sincères, et qui porte sur la qualité de la contrition, s’exprime souvent ainsi : à quoi bon accuser tel péché ? Je n'en ai sûrement pas le regret puisque je sais que j'y retomberai.

 

Nous sommes là sur le chapitre du ferme propos.

Distinguons soigneusement : « prévoir qu'on retombera » et « vouloir retomber ».

Assurément, le pénitent qui veut retomber, qui est décidé, à la première occasion, à renouveler sa faute, n'est pas un « pénitent ». Il n'a aucune contrition. Il abuse du sacrement et se fait illusion sur Efficacité de l'absolution qui ne peut effacer un péché sans qu'il soit désavoué par son auteur. Mais ce n'est pas, Dieu merci ! Le cas habituel. La plupart ont simplement un sentiment aigu de leur fai­blesse, sentiment justifié par la malheureuse expérience des rechutes, Ils croient savoir que leur bonne intention, mise à l'épreuve une fois de plus, ne sera pas plus efficace à l'avenir qu'elle ne le fut dans le passé. Et ils concluent : je n'ai pas la contrition... C'est une erreur. Dans le fond, ils appellent « mal » le mal qu'ils ont fait ; ils voudraient bien ne pas l'avoir fait et être capables de ne jamais y retomber. Mais c'est cela, la contrition ! Dieu ne nous demande pas, pour nous pardonner, que nous soyons sûrs de ne pas retomber ! (Cette certitude ressemblerait fort à la présomption.) Il nous demande d'avoir l'intention de faire ce qui est en nous, avec l'appui promis de sa grâce, pour éviter le péché à nouveau. Cette intention est-elle en nous ? Alors nous n'avons pas à redouter l'hypocrisie et l'insincérité. Nos sombres pronostics ne la modifient pas. D'autant qu'ils reposent sur une défiance blâmable à l'égard de la grâce du sacrement. Si le sacrement de pénitence est un moyen de progrès, ce n'est pas tellement par l'effort psychologique qu'il demande de nous : c'est parce qu'il applique à notre âme malade le sang expiatoire et méritoire de Jésus-Christ qui est son remède. Non seulement Jésus nous accorde le pardon qu'il a obtenu à notre bénéfice par sa Passion, mais il nous donne des grâces d'assainissement et de force pour les luttes nouvelles à soutenir ; et précisément sur le plan des péchés que nous avons soumis à l'absolution. C'est en ces grâces qu'il faut mettre notre confiance, non dans les problématiques capacités de résistance de notre bonne volonté.

 

Ne vous inquiétez donc pas de « demain ». La grâce de demain suffira à demain, pourvu que vous restiez en confiance et en prière. Aujourd'hui, vous avez la grâce d'aujourd'hui, une grâce de contrition. Vouloir porter en imagination la tentation de demain, c'est vouloir porter un fardeau pour lequel vous n'êtes pas aidés : rien d'étonnant qu'il vous paraisse trop lourd et par avance écrasant.

 

Dire ainsi n'est d'ailleurs pas inviter à l'insouciance. L'accusation doit se compléter par une résolution. Une résolution dont on confiera l'exécution au secours divin, mais que la volonté travaillera à tenir. Pour qu'elle soit efficace, il la faut prendre précise, portant sur tel péché à éviter, non sur l'ensemble des fautes accusées ni même habituellement sur plusieurs. Mieux encore : on s'attachera à prévoir, d'après l'expérience du passé, les circonstances qui pourraient nous amener à la chute, les « occasions » au milieu desquelles, si nous nous y plaçons, nous risquons d'être entraînés à retomber. Et on fera porter la résolution sur ces occasions à éviter.

 

Nous savons que telle compagnie nous entraîne à la médisance, que telles lectures nous orientent vers l'impureté, que tel tiroir ouvert réveille des rancunes mal endormies, que tel genre de conversation excite notre bile : la résolution sera de fuir cette compagnie, de s'interdire ces lectures, de laisser fermé ce tiroir, d'éviter ce thème de conversation. Agir ainsi, c'est se prendre', tel qu'on est, capable de succomber là où un autre resterait fort ; c'est ne pas « tenter Dieu » en s'exposant présomptueusement ; c'est donc être logique avec sa contrition.

 

Pourquoi, de temps en temps, ne pas garantir sa résolution en la soumettant au confesseur à la fin de son accusation ? Cela aiderait certainement à la mieux tenir.

 

Ainsi pratiquée, la confession ne sera plus cette répétition fastidieuse de péchés « standards » qu'elle est trop souvent et qui est une corvée. Elle prendra place, comme un des plus puissants, dans les moyens de sanctification que l'Église du Christ met à notre disposition.

 

En quant au tribunal de la pénitence, nous aurons conscience d'aller au Christ en croix, qui tient en ses mains crucifiées le pardon qu'il a obtenu à notre bénéfice, le sang dont il veut nous laver.

 

 Conscients de notre misère, et d'autant plus que nous aurons été plus lucides dans le regard porté sur nos faiblesses quotidiennes, confiants dans sa miséricorde, et d'autant plus que nous l'aurons supplié de nous faire détester notre péché, nous franchirons le seuil du confessionnal dans l'humble disposition de l'enfant prodigue : « Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi : je ne suis pas digne d’être appelé ton fils. »

 

C'est pourquoi nous pourrons nous retirer avec une force nouvelle, fondée sur l'assurance libératrice : « Va en paix, mon fils, ta foi t'a sauvé. »

h. ch. chery, o.p.

 

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 19:34

 

Ces lignes ne s'adressent pas aux « grands pécheurs » qui viennent se décharger auprès du Christ d'un lourd fardeau. Et pas même aux catholiques de l'unique confession pascale. Mais peut-être pourront-elles offrir quelque utilité aux personnes qui ont « l’habitude » de la confession, hebdomadaire, bimensuelle ou mensuelle.

 

« L'habitude » : mot sans couleur s'il désigne simplement une louable régularité ; mot tristement gris s’il désigne une routine. Et malheureusement, chacun sait qu'une louable régularité dégénère facilement en routine. La plupart des pénitents se désolent sur la misérable banalité de leurs confessions, sur le peu de fruit qu'ils en retirent, et même parfois sur le peu d'intérêt de l'exhortation que le confesseur leur adresse quand ils viennent le trouver. Plusieurs en prennent le dégoût, ne se confessent plus que par coutume, ou, finalement, arrivent à espacer leur recours au sacrement de pénitence d'une manière qui est préjudiciable à leur progrès spirituel.

 

Ce dégoût et ses conséquences ne viennent-ils pas de ce qu'ils ne savent pas se confesser ? Il y a une manière, un « art », qui ferait de cet exercice régulier un sérieux moyen de sanctification. En écrivant ces lignes, nous avons songé particulièrement à cette nombreuse jeunesse – jeunesse d’action catholique, jeunesse des foyers nouveaux – qui cherche à vivre un christianisme vrai, dans un généreux effort de sincérité. Point encore « habituée » elle souffre de toute menace de sclérose, elle a horreur des routines et rejette les formalités. Elle a raison. Mais il faut qu'elle sache que le formalisme s'introduit par la faute des « usagers », si j'ose dire, et qu'il dépend d'elle de garder intacte sa vitalité religieuse ou de la laisser s'étioler, faute d'un effort personnel.

 

Les rites sont porteurs de vie, mais aux seuls vivants.

 

L'usage de la confession, si elle est bien comprise, peut être un sérieux appui pour le développement de la vie spirituelle.

 

*

*  *

 

Mais d'abord, puisque nous allons parler de la confession et rien que de la confession, il faut noter soigneusement qu'elle n'est pas tout le sacrement de pénitence, qu'elle n'en est même pas l'élément principal. Celui-ci comporte un regret, un aveu, une absolution, une réparation. Le sacrement est constitué essentiellement par une absolution effaçant la faute d'un cœur qui se repent. Qu'un pénitent – sur son lit de mort, par exemple – ne puisse exprimer son aveu, le sacrement peut se passer de cet aveu ; il ne peut se passer du regret. Dieu, de son côté, peut se passer du sacrement (en l'absence de tout prêtre qualifié pour le donner) : il ne peut sauver une âme malgré elle, remettre un péché qu'on refuse obstinément de regretter.

 

Feront bien de s'en souvenir ces personnes pour qui l’essentiel semble être leur accusation. Que le prêtre les exhorte à la contrition, aux moyens à envisager pour ne pas retomber dans leur faute, elles paraissent ne pas le suivre, distraites qu'elles sont, une fois leur accusation faite, par le souci d'énoncer encore tel ou tel péché qui n'est pas d'abord venu sur leurs lèvres. S'il s’agissait d'une faute grave, il serait normal qu'on ne voulût pas se retirer avant de l'avoir exprimée ; mais le plus souvent il s'agit de fautes vénielles. On s'inquiète surtout d'être complet ; il faut s'inquiéter surtout d’être contrit.

 

Et on en tirera cette conséquence que, dans les quelques instants que l'on consacre d'ordinaire à se préparer immédiatement à sa confession, on fera bien de ne pas tout donner à « l'examen de conscience », mais plus encore d'implorer la grâce de Dieu pour obtenir un sincère regret de ses fautes, d'exprimer par avance sa contrition, son intention de ne pas retomber.

 

I

 

À qui vais-je m'adresser pour me confesser ?

Première réponse : à un prêtre. J'emploie à dessein ce terme général pour souligner que l'importance primordiale, dans l'usage du sacrement de pénitence, doit être accordée, non aux qualités de l'homme qui entend la confession, mais à sa qualité de ministre du Christ. Parce que nous manquons de foi, nous nous attachons exagérément à la valeur humaine du confesseur, valeur réelle, objective, ou valeur que lui attribuent notre sympathie et notre confiance. Qu'elle soit à prendre en considération, c'est indéniable, Mais à un point de vue qui se situe pour ainsi dire en marge du sacrement. Elle va jouer pour les conseils qui suivront l'accusation et précéderont l'absolution. Mais le sacrement n'est pas constitué par ces conseils ; il peut même s'en passer totalement. L'important est d'avoir affaire au Christ qui détient le pardon, au Christ vivant et agissant dans son Église.

 

Tout prêtre ayant reçu de l’Église les pouvoirs de vous absoudre validement agit in persona Christi, au nom du Christ. Il ouvre pour votre âme la source du pardon qui est le sang du Christ Rédempteur et il la lave dans ce sang.

 

Erronée par manque de foi est donc l'attitude de ces pénitents qui diffèrent de se libérer d'un péché grave ou qui retardent indéfiniment une confession qui les sortirait d'un malaise grandissant (en les purifiant des foyers d'infection qui se propagent peu à peu) parce que « leur confesseur » n'est pas là. S'ils avaient la compréhension de ce qu'est le sacrement, souverainement valable dans son oeuvre purificatrice indépendamment de la qualité du prêtre qui l'administre, s'ils comprenaient que le confesseur est avant tout « ministre du Christ », c'est-à-dire oreille du Christ pour entendre l'aveu, sagesse du Christ pour juger, bouche du Christ pour prononcer l'effacement, ils s'attacheraient moins aux apparences humaines et ne différeraient point.

 

C'est le lieu de dire d'un mot pourquoi je dois avouer mes fautes à un prêtre, au lieu de me contenter d'un aveu directement exprimé à Dieu dans l'intime de mon cœur. C'est parce que je suis membre de l’Église.

 

Ma faute a offensé Dieu et m'a abîmé moi-même : manquement à l'amour que je dois à mon Créateur et au vertueux amour que je dois porter à cet enfant de Dieu que je suis. Mais elle a aussi porté atteinte à l'Église, au Corps mystique. « Toute âme qui s'élève élève le monde. » Tout chrétien qui déchoit contrarie la perfection de la communauté chrétienne. Le plus obscur des péchés cause une blessure à cet arbre dont je suis un rameau. Que je me détache de l'arbre complètement par le péché mortel ou que je m'en sépare un peu seulement, l'arbre entier souffre. Je relève de l’Église dans ma vitalité, car Dieu a confié pour moi ses grâces à l'Église, corps du Christ. J'en dois donc aussi relever pour sortir de ma faute. Aux premiers siècles, cette responsabilité devant l'Église apparaissait plus manifestement, lorsque l'accusation était publique, faite devant la communauté réunie. Actuellement, la discipline est adoucie, mais c'est toujours devant l'Église que je m’accuse en la personne du prêtre qui m'en­tend, de l'Église que je reçois la réconciliation par le ministère du prêtre qui m'absout.

 

Je me confesse donc au prêtre parce qu'il est prêtre. Cela ne m'interdit pas de le choisir humainement capable de me comprendre et de me conseiller. Ne parlons pas ici, puisque ce n’est pas notre objet, de ce qu'on appelle (un peu improprement, peut-être) la « direction ». Même en restant strictement sur le plan de la confession, il vaut sûrement mieux, pour les progrès de l'âme, qu'elle s'adresse habituellement au même confesseur. Au bout de quelque temps (pourvu qu'on ait suivi, dans la manière de s'accuser, les conseils que nous donnerons plus loin), il sait à qui il a affaire. Il connaît vos tendances, vos faiblesses habituelles. Même si vous avez peu de choses à dire, il sait sur quel point il est bon d'insister dans son exhortation. Vous avez dévoilé peu à peu les difficultés dans lesquelles vous vous débattiez, votre situation particulière : il ne risque pas, comme un étranger qui vous comprendrait mal, de vous dérouter par quelque remarque intempestive. À un moment difficile de votre vie, il peut vous arrêter à temps sur une pente dangereuse. Et à tout moment il est à même de vous suggérer les décisions opportunes, de vous tirer de votre torpeur si vous vous laissez endormir.

 

Comment le choisirez-vous ? Avant tout de sens droit, de jugement sûr. Saint s'il est possible, c'est bien clair, mais un prêtre équilibré et perspicace sera toujours préférable à un autre d'une vie plus fervente mais, d'un jugement moins pondéré. N’oubliez pas qu'il s'agit d'un conseiller, et que, tant vaut la sagesse du conseiller, tant vaut le conseil. Mais il s'agit aussi d’un entraîneur, et vous devez le souhaiter exigeant : un confesseur bonasse, qui se contenterait de vous bercer de paroles lénitives ou de vous renvoyer avec l'absolution et une exhortation générale, risquerait de vous laisser croupir dans votre péché ou vos graves imperfections. C'est pourquoi il faut, au besoin, provoquer le confesseur à cette exigence bienfaisante et accepter humblement ses invitations à l'effort. Vous vous souviendrez que la première condition à réaliser pour qu'il vous soit utile, c'est que vous lui fassiez confiance. Ayez le meilleur confesseur de la ville : s'il vous est impossible de vous ouvrir à lui franchement, il ne pourra rien pour vous. Vous le choisirez donc tel que vous ne vous sentiez pas paralysé en sa présence et que volontiers vous le considériez comme un Père, compréhensif, capable de réaliser votre cas et de s'y intéresser, ouvert aux réalités de la vie, sûr dans ses diagnostics, et d'une bonté ferme dans ses conseils.

 

Si vous ne le trouvez pas, ne vous désolez pas pour autant ; allez à un prêtre : il a grâce d'état, l'Esprit Saint se servira de lui quand même pour votre meilleur bien, pourvu que vous soyez à l'écoute.

 

Si vous le trouvez, n’en changez pas facilement. Tout en restant pleinement libre d'un autre choix, ne vous laissez pas démonter par quelques impressions, à plus forte raison par quelques froissements d'amour-propre ou par quelques exigences ; persévérez jusqu'à preuve évidente que vous ne faites aucun progrès à son école, malgré un effort loyal et constant de votre part.

 

II

 

Me voici auprès du confessionnal, commençant mon examen de conscience. Quels péchés vais-je accuser ?

La question se pose, c'est clair. Car je ne saurais prétendre accuser toutes mes fautes. « Le juste pèche sept fois le jour », dit l'Écriture. Moi qui ne suis pas juste, combien de péchés m'échappent chaque jour ? Être complet, faire un total aussi exact que possible : rêve irréalisable – et d'ailleurs inutile. Il faut choisir. Que choisir ?

 

Évidemment d'abord tous les péchés mortels. Refuser volontairement d'accuser un péché mortel, même si on en accuse d'autres d'une égale gravité, serait rendre la confession nulle et sacrilège. Cet acte par lequel nous nous sommes détournés de Dieu, notre fin dernière, en lui disant équivalemment et bien consciemment qu'il nous était égal de lui désobéir en une matière grave, pourvu que nous puissions satisfaire l'une ou l'autre de nos tendances désordonnées – comment pourrions-nous rentrer en grâce avec Dieu sans le renier et donc l'avouer ? Nous ne pouvons à la fois être en amitié et en hostilité avec Lui.

 

La difficulté, pour certains, est de savoir quand il y a péché mortel. Théoriquement, chacun sait : matière grave, pleine connaissance, plein consentement. Pratiquement, on se demande souvent : la matière était-elle grave ? Et plus communément encore : ai-je bien consenti ? Sur la première question, il est aisé de se renseigner auprès de son confesseur. Quant à la seconde, du fait qu'on se la pose « en conscience », loyalement, du fait qu'on n’est pas absolument sûr, elle est réglée : il n'y a pas eu plein consentement. Est-ce à dire qu'il ne faut pas accuser ce péché « douteux », ou plutôt « douteusement commis » ? Certes non ! On peut s'autoriser légitimement du doute pour s'approcher du sacrement d'eucharistie ; en rigueur de termes, on n'est même pas obligé de s'accuser de ce péché ; mais on aurait tort, si l'on veut progresser dans la vie spirituelle, de se réfugier derrière cette non obligation pour conserver une conscience douteuse. Pratiquement, la règle est bien simple. On ne vous demande pas de dire : je m'accuse d'avoir commis un péché mortel, mais : je m'accuse d'avoir commis tel péché, d'avoir accompli tel acte. Qu'on ajoute, si c’est le cas : je ne sais pas si j'ai pleinement consenti, et tout sera dans l'ordre. Nous serons toujours à temps de répondre selon notre conscience, si le confesseur nous demande : croyez-vous avoir, en agissant ainsi, péché mortellement ?

 

Que penser de la formule, si chère à certains qu'ils l'emploient constamment et quasi automatiquement : « Je m'en accuse comme Dieu m’en reconnaît coupable. » Utilisable à bon droit quand on hésite sur le caractère de sa culpabilité, elle me paraît trop facile et quelque peu hypocrite quand on sait fort bien à quoi s'en tenir.

 

Disons par contre, à l'usage de certaines âmes, qu'il ne faut pas voir du « mortel » partout... Un péché qui mérite, de soi, la séparation d'avec Dieu pendant l'éternité et les peines de l'enfer, cela ne se commet pas sans qu'on en ait une claire conscience ! Si cette conscience a besoin d'être formée, on demandera la lumière à son confesseur et l'on s'en tiendra strictement à ses indications. Cette formation de la conscience devrait être faite dans le jeune age. On est stupéfié, en entendant des confessions d'enfants, de leur aptitude à croire mortelles des fautes qui ne sont que des peccadilles... N'y a-t-il pas là (soit dit en passant) une responsabilité qui remonte aux éducateurs, qui ne savent pas proportionner leurs gronderies à la valeur réelle (morale) des fautes enfantines ? En tout cas, ce problème de la formation de la conscience chez l'enfant devrait faire l'objet d'un examen attentif et individuel de la part des parents et des confesseurs habituels, car il est aussi dangereux de laisser les enfants croire à la gravité de fautes légères que de les laisser commettre comme indifférents des actes gravement répréhensibles. Une conscience scrupuleuse, angoissée, dans le jeune âge, prépare un adulte faible, replié, sans virilité, ou, par contrecoup, un adolescent qui se « libère » brutalement d'une contrainte insupportable.

 

Mortels ou non, on fera bien de s'habituer à accuser d'abord, en tout premier lieu, les fautes qui pèsent le plus sur la conscience, au lieu de les glisser comme par mégarde au milieu d'une longue liste de péchés sans importance... Ainsi se libérera-t-on à coup sûr de fautes qu'autrement on risquerait, cédant à une crainte sotte, de ne pas dire finalement.

 

Mais c'est surtout sur l'examen et l'accusation des péchés véniels que je voudrais insister ici. N'est-ce pas là que la plupart des « habitués » de la confession sont le plus déficients ?

Quelle est la doléance qu'on entend le plus souvent dans la bouche de ceux qui se confessent fréquemment ? – « La confession m'ennuie, parce que j'ai toujours à dire la même chose... » Ou encore cette autre, qui vise le confesseur : « Il ne me dit rien... » Entendez : rien qui sorte de l'ordinaire et qui m'oblige à me secouer.

 

Or, à ces deux défauts qui rendent la confession psychologiquement fastidieuse, la cause est la même : vous ne savez pas vous accuser.

 

Comment s'accusent la plupart des pénitents ?

Les uns (le petit nombre, il est vrai) oublient que le péché est un acte, non un état, et ils présentent (ou croient présenter) la couleur de leur âme en disant : « Je suis menteur, le suis coléreux, je suis impatient, etc... » Cette manière de dire n'est pas celle qui convient. Vous signalez ainsi une tendance de votre âme ; mais la confession n'est pas un exposé de vos tendances : c’est l’aveu d'actes précis, résultats sans doute de vos tendances, mais différents d'elles comme le fruit l'est de l'arbre. On peut très bien avoir une tendance au mensonge (être menteur) et n'avoir pas commis de mensonges, de fait, dans les quinze jours qui ont suivi la dernière confession. Si on en a commis, c'est « j'ai menti » qu'il faut dire, et non « je suis menteur. »

 

A suivre 

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

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