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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 03:03

Ce qu'on appelle des richesses, ce sont des biens dont on jouit, des biens extérieurs; mais ma richesse à moi est en moi-même, et je ne suis vraiment riche que des biens que je possède quand je suis dépouillé et seul.

 

Il importe moins d'avoir quelque chose que d'être quelqu'un. Une tête et un cœur bien meublés font pardonner aisément des mains vides. L'argent et ce qu'il représente ne sont que des serviteurs lointains.

 

Comment peut-on voir une vraie richesse dans ce qui est appelé à s'évanouir et à disparaître, tandis que nous restons? Tels sont Une vraie richesse ne doit-elle pas nous accroître, nous, et nous accom­pagner jusqu'au terme de notre destinée pour l'accroître elle-même? les biens de l'âme; mais tels ne sont pas les biens de la for­tune ou les biens du corps.

 

La vraie richesse est dans le développement de nos facultés et la satisfaction de nos légitimes sentiments, avec le concours des facultés et des sentiments de beaucoup d'autres, mais surtout de ce que Dieu met à la disposition de tous les humains.

 

Oh! Que ma richesse est grande, si je le veux et si je sais en apprécier l'abondance ! Tout l'uni­vers est à Dieu et à moi. Chacun peut le possé­der à lui seul, dans le dénuement comme dans la solitude. Toute la richesse du monde appartient à l'homme qui vit en esprit la vie de l'Esprit créateur et se tient uni à la nature et à l'huma­nité, ses deux filles.

 

Dans le réel, n'a-t-on pas dit bien des fois que les meilleurs biens de ce monde sont ceux qui ne coûtent rien? La nature regorge de biens; la famille, l'amitié, le travail intelligent, la lecture, les spectacles de choix nous en offrent à la mesure de nos capacités et dans toutes leurs formes. Ces biens-là ne demandent qu'à être appréciés pour être donnés. A mesure qu'on les recherche, on les goûte; à mesure qu'on les goûte, on se rend plus capable de les rechercher et de les goûter encore. Telle est la vraie richesse. Mais la vraie richesse sera à jamais impossible au monde tant que les hommes aspireront aux faux biens.

 

Quant à la vraie pauvreté, elle est l'envers de ces authentiques trésors; elle en est la négation ou l'absence, la négligence ou le mépris.

 

L'homme qui ne sait pas admirer un lever de soleil peut-être parce qu'il ne se lève jamais avec le soleil; qui ne lit pas ou ne choisit pas ses lectures; qui est incapable d'amitié; qui trouble sa maison de ses caprices ou de son égoïsme; qui n'a pas de tâche ardente, obligée ou choisie; qui ignore l'art, la réflexion solitaire, prière et le culte en esprit et en vérité: c'est celui-là, le pauvre homme. Donnez-lui de l'ar­gent, c'est de l'argent enfoui et très probablement corrupteur.

 

Donnez-en à l'homme de bien qui mène une haute vie, vous ne faites que por­ter de l'eau à la fontaine ; elle n'en a pas besoin ; mais elle peut s'en accroître, et l'Évangile a dit : « On donnera à celui qui a, et il abondera, et à celui qui n'a pas, même ce qu'il a sera enlevé. »

 

 

Extrait de : RECUEILLEMENT. Œuvre de A. D. Sertillages O.P. (1935)

 

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