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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 21:05

Il n'y a pas de vrais malheurs en ce monde, il n'y en a que dans l'autre. Il y a du bonheur dans l'autre, et il y en a aussi, dès maintenant, au titre de présage et d'espoir.

 

L'alternative est donc de nous diriger vers le vrai bonheur, conformé­ment au vœu d'une conscience fidèle, ou de nous jeter vers le bonheur immédiat et apparent, fût-il au prix du suprême malheur.

 

Du côté de Dieu, ce choix dépasse le temps. Le Livre de vie où tout est inscrit n'attend pas le choc des heures. De notre côté à nous, pour autant que nous sommes unis à Dieu, collaborant à la pensée et à la providence de Dieu, on peut dire que le choix est intemporel aussi. De toute éternité nous décidons en Dieu de notre propre destin, et quand l'horloge du temps en donnera le signal, chacun de nous ira « en son lieu », comme Judas ou comme saint Paul. Ainsi se clôt l'alternative.

 

Il faut être bien grand pour devenir un élu. Il faut être bien grand pour faire un damné. Il fallait être bien grand aussi pour provoquer toutes les merveilles et tout le drame du plan créateur, du plan rédempteur, pour éveiller le cosmos, dans le cosmos la vie, dans la vie la pensée, dans la pensée la grâce, en faveur de la grâce et pour sa réparation : la crèche, la croix et le prodige permanent de nos autels et de nos tabernacles.

 

Il y a dans la vertu une sorte d'infinité, celle que suppose et implique un choix inconditionné appuyé de la grâce. Il y a dans le péché la sorte d'infinité contraire. Dans les deux cas se révèle notre vraie taille, que nous sommes empressés à méconnaître.

 

Qui nous dira ce qu'est en nous l'esprit, ce qu'est en nous le Saint-Esprit! Il faut bien que nous soyons au plan de Dieu et quasi « de son monde », pour pouvoir l'offenser, et il faut que nous en soyons aussi pour l'aimer comme il veut qu'on l'aime, en fils et en commensaux de sa table, A l'avilissement du pécheur correspond la hauteur d'où il tombe et réciproquement. Som­met. Abîme.

 

L'alternative a de quoi épouvanter, ou exalter, suivant le cœur. On nous propose un combat de chevaliers, où il s'agit de la vie et de la mort. Le héros dit : « C'est beau !» ; le lâche grince ; la pauvre âme se confie. Mais ne devrions-nous pas avoir honte de demander qu'on nous traite en peureux, quand on nous traite en princes?

 

«Le destin est l'excuse des faibles et l'œuvre des forts», dit un contemporain. Ne cherchons pas d'excuse. Avec Dieu nous pouvons toujours être forts et faire notre destin.

 

Extrait de : RECUEILLEMENT. Œuvre de A. D. Sertillages O.P. (1935)

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

 

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commentaires

S
Bonjour ! Tenez bon, le Retour est proche ! Et merci pour vos articles ! Un prêtre survivantiste qui vous bénis...
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