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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

13 mai 2017 6 13 /05 /mai /2017 08:44

La façon idéale de bien prier…                                    

Que le soir, où la réunion est plus facile, toute la famille, le père, la mère, les enfants, les domestiques, s'assemblent donc, et que les cœurs unis ensemble présentent par la voix de l'un d'eux les vœux et la prière de tous. Alors il se fera comme un apaisement de toutes choses ; les nuages de la vie quotidienne disparaîtront ; l'air deviendra plus serein, les nuits seront plus calmes, les jours suivants seront plus heureux. Dieu, selon sa promesse, descen­dra au milieu de cette famille réunie et apportera avec lui ses plus précieuses bénédictions. Puis les anges recueilleront, cha­que soir, ces prières toutes puissantes parce qu'elles seront fon­dues ensemble ; ils les porteront devant le trône de l'Agneau et formeront ainsi pour chaque famille, dans les hauteurs des cieux, une source toujours abondante qui suffira à tous les besoins et deviendra pour chaque membre comme une riche propriété à la fois indivise et particulière.

Cette pratique de la prière en commun est simple ; elle est facile ; elle demande seulement un peu de bonne volonté chez les chefs de la maison ; elle assure en retour un gage quotidien et toujours fécond des grâces du ciel ; et on peut lui appliquer ces paroles de l'Écriture : "Toutes sortes de bien s'introduiront avec elle dans l'intérieur de votre maison ; elle sera comme un berceau pour abriter votre famille ; elle donnera la joie et l'allégresse " (SAG. VII).

Que l'époux et l'épouse, que Dieu a unis pour partager les mêmes peines et les mêmes joies, prient ensemble. Sans la prière une union ne peut être vraiment heureuse et bénie du ciel.

Que les enfants prient avec les parents. Et l'enfant saura-t-il jamais prier, s'il n'a pas appris la prière sur les genoux de sa mère, d'abord, ensuite aux côtés de son père ? Le père et la mère ne doi­vent pas se contenter de dire à leurs enfants : allez prier, mais bien : venez, prions ensemble. Cette prière faite en commun dans la famille est une école sainte où les enfants apprendront la vénération qu'ils doivent aux auteurs de leurs jours. Ils entoure­ront de leur profond respect ce père qui sait découvrir son front et s'agenouiller humblement devant le Père qui est aux cieux ; ils vénéreront cette mère qui se prosterne avec foi devant le Seigneur qui a donné la vie à ses enfants. Ah ! Qu'elle est belle la famille, qu'elle est digne de l'admiration des anges la famille qui prie, qui voit chaque jour tous ses membres s'agenouiller sans exception devant Dieu comme elle va s'asseoir à la table pater­nelle ! La demeure de cette famille est alors un oratoire où l'on offre à Dieu un sacrifice de louanges par des prières et des hymnes sacrés. Tous les membres de la famille sont présents à ce pieux rendez-vous. Tous unissent leurs voix pour adorer et remercier l'Auteur de tout bien.

Les enfants prient pour les auteurs de leurs jours ; et la prière de l'enfant a une si grande influence sur le cœur de Dieu ! C'est pour cela que le poète a dit :

"Petits enfants à tête blonde,

Vous dont l'âme est un encensoir,

Priez ; la prière est féconde ;

Un enfant peut sauver le monde, en joignant ses mains chaque soir. "

Que les parents prient pour leurs enfants ; qu'ils suivent le conseil que leur donne le Prophète Jérémie : " Levez vos mains vers Dieu et Dieu bénira l'âme de vos enfants. " Il est certain que leur prière aura une efficacité toute particulière.

Qui nous rendra ces jours bénis où la prière du soir était, comme une fête quotidienne, pour toutes les familles ? Quand la journée était finie, le père assemblait ses enfants, ses domestiques ; tous s'agenouillaient humblement devant l'image du Dieu Sauveur, image qui souvent était une chère et pieuse relique léguée par les ancêtres dont elle avait entendu les vœux et béni les larmes. Ils adoraient ensemble la majesté souveraine et demandaient au Père céleste, avec le pain qui nourrit le corps, le pain plus pré­cieux encore qui nourrit l'âme. Ils saluaient avec amour la Vierge Marie qui les avait protégés tout le jour, puis récitaient avec une foi vive ce symbole qui aurait ravi d'admiration tous les sages de l'antiquité. Venait ensuite le décalogue, ce code parfait d'une morale sublime qui produit les saints.

Après avoir ainsi vivifié le souvenir de la loi qui devait les guider chaque jour, ils donnaient un souvenir aux morts longtemps pleures et imploraient la protection de l'ange gardien. Faisant ensuite un retour sur eux-mêmes, ils s'accusaient avec componction des fragilités de là journée et s'engageaient à éviter le mal, à faire tout le bien possible dans l'avenir. Le père bénissait l'assemblée et chacun se retirait heureux pour prendre un repos d'autant plus paisible qu'il n'était pas troublé par l'illusion ou par le re­mords.

De ce doux poème qui renfermait le culte domestique résultaient d'immenses avantages pour la religion et la société. Quelle pieuse et sainte pratique que celle qui existe dans un grand nombre de nos familles chrétiennes et qui devrait être répandue partout, tellement elle est légitime, je veux dire la prière avant et après les repas. N'est-il pas juste, puisque nous tenons tout de Dieu, n'est-il pas juste de le remercier de la nour­riture qu'il nous donne ?

Les riches, dont la table est chargée de toutes sortes de mets pendant que les pauvres meurent de faim à leur porte, ne seraient-ils pas ingrats de ne pas remercier le Seigneur qui se montre bon pour eux jusqu'à leur donner non seulement le nécessaire mais encore l'utile et l'agréable ?

Les pauvres des biens de ce monde mais riches des biens de l'éternité, selon la parole d'un Père de l'Église, n'ont peut-être qu'un pain arrosé de leurs larmes, mais c'est à Dieu qu'ils le doivent ; mais s'il le leur a donné en moindre abondance qu'à d'autres, s'il le leur fait gagner péniblement, à la sueur de leur front, c'est qu'il veut leur faire apprécier un autre pain, le pain qui leur fera oublier leur pauvreté ; car il apporte avec lui une douceur et une consolation toutes célestes.

Extrait de : La Prière - Olivier Elzéar Mathieu. Archevêque de Régina   (1925)

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