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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 09:05

La volonté, est la seule chose au monde, qui nous appartienne de façon définitive et absolue. Santé, pouvoir, richesse et honneur peuvent nous être arrachés, mais notre volonté nous appartient irrévocablement, même en enfer. D'où il découle que rien n'importe vraiment dans la vie, sinon ce que nous faisons de notre volonté. C'est ce qu'illustre l'histoire des deux voleurs crucifiés de chaque côté de Nôtre-Seigneur, car c'est le drame des volontés.

Au début, les deux voleurs blasphémaient. Il n'y avait pas de bon larron au commencement de la Crucifixion. Mais quand le voleur de droite entendit l'Homme sur la Croix centrale pardonner à ses bourreaux, son âme connut un revirement,

II commença à accepter son malheur. Il considéra sa croix plutôt comme un joug que comme un gibet, il s'abandonna à la volonté de Dieu, et, s'adressant au voleur révolté de gauche, lui dit : « Tu n'as pas même la crainte de Dieu, toi qui subis la même condamnation ! Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons faites ; mais lui n'a rien fait de mal. » (S. Luc XXIII, 40-41.)

Alors, de son cœur déjà si soumis à son Sauveur, jaillit cette supplique : « Jésus, souvenez-vous de moi quand vous serez dans votre royaume. » (S. Luc XXIII, 42.) Et il lui fut immédia­tement répondu : « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (S. Luc XXIII. 43.)

« Tu. » Dieu considère chacun de nous individuellement. Il appela sa brebis par son nom. Ce fut le fondement de la démocratie chrétienne. Au regard de Dieu, toute âme est précieuse, même celles que l'État rejette et tue.

Au pied de la Croix, Marie fut témoin de la conversion du bon larron, et son âme se réjouit de le voir accepter la volonté de Dieu. La seconde parole de son divin Fils, promettant le paradis en récompense de cette soumission, lui rappela la seconde parole qu'elle avait prononcée trente ans auparavant, quand l'ange lui était apparu pour lui dire qu'elle serait la Mère de celui qui maintenant se mourait sur la Croix.

Dans sa première parole, elle demandait comment cela se ferait puisqu'elle ne connaissait point l'homme. Mais quand l'ange lui eût dit qu'elle concevrait du Saint-Esprit, Marie répondit immédiatement : « Qu'il me soit fait selon votre parole ! » (S. Luc 1, 38.)

Ce fut l'un des grands Fiat du monde. Le premier fut au moment de la Création quand Dieu dit : « Fiat Lux ; que la lumière soit ; » il y en eut un autre à Gethsémani, quand le Sauveur s'écria, en approchant de ses lèvres le calice de la rédemption : Fiat voluntas tua : « Que votre volonté soit faite. » (S. Matt., xxvi, 42.) Le troisième fut celui que Marie prononça dans une humble maison de Nazareth, et qui se révéla comme une déclaration de guerre contre l'empire du mal : « Qu'il me soit fait selon votre parole ! » (S. Luc I, 38.)

La seconde parole de Jésus sur le Golgotha et la seconde parole de Marie à Nazareth nous enseignent la même leçon: Sur terre, chacun a sa croix, mais il n'y a pas deux croix iden­tiques. La croix du voleur n'était pas la croix de Marie, car à l'égard de chacun d'eux la volonté de Dieu était différente. Le voleur devait donner sa vie ; et Marie accepter la vie. Le voleur devait être pendu à sa croix, et Marie se tenir debout sous la sienne. Le voleur devait aller de l'avant, et Marie rester en arrière. Le voleur recevait son congé, et Marie une mission. Le

voleur devait être reçu en paradis, mais c'est le paradis qui allait être reçu en Marie. (a suivre)

Extrait de : DU HAUT DE LA CROIX. Mgr Fulton J. Sheen

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