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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 19:59

L'homme, au sortir des mains de son créateur, était juste saint, heureux et orné de dons excellents : son esprit était éclairé d'une lumière divine, qui lui montrait tout ce qu'il devait connaître. Il n'avait besoin, pour s'instruire, ni de livres ni de maîtres, sa volonté était droite et sans aucun penchant vers le mal ; rien ne troublait la tranquillité de son âme; il ne souffrait dans son corps ni douleur ni incommodité, et il ne devait point mourir.

Cependant, Dieu devait à sa majesté d'exiger de l'homme le dévouement de son coeur et des preuves de son amour et de son obéissance : c'est pourquoi, en le plaçant dans le paradis terrestre, il lui défendit de toucher à un fruit particulier, en lui accordant l'usage de tous les autres. Ce com­mandement, facile à observer, surtout en ce moment où l'homme innocent était naturellement porté au bien, fut accompagné de la plus terrible menace, qui est la peine de mort ; mais, malgré les bienfaits de Dieu et ses menaces, la femme se laissa séduire pur le démon, qui avait pris la forme d'un serpent ; et, après avoir mangé du fruit défen­du, elle en présenta à Adam et l'entraîna dans sa désobéissance.

A ce moment, tout fut changé pour eux ; ils perdirent tous les avantages que Dieu leur avait accordés en les créant. D'épaisses ténèbres se répandirent dans leur es­prit; leur volonté se dérégla, leurs passions obscurcirent les lumières de leur raison ; leurs penchants se corrom­pirent et les portèrent vers le mal. En perdant la justice et en se séparant de Dieu, ils devinrent sujets à la damna­tion éternelle. Leur corps fut assujetti à la douleur, aux maladies, à la mort.

Ces suites affreuses du péché d'Adam ont passé à toute sa postérité, pace que son péché même a passé à tous les hommes, qui sont nés de lui. En désobéissant à Dieu, il s'est perdu lui-même, et avec lui tout le genre humain, dont il est le père. Nous sommes les héritiers de sa faute et de sa disgrâce, comme nous l'aurions été de son innocence et de son bonheur.

Tous ont péché dans le premier homme, tous ont déso­béi en lui; son péché, étant ainsi devenu le nôtre, fait que nous sommes tous coupables même avant que de naître. Vérité incompréhensible, mais dont la Religion ne nous permet pas de douter : c'est le dogme fondamen­tal de la religion, chrétienne ; c'est à ce dogme qu'elle se rapporte toute entière, puisque ce péché, qui est la source de tous les maux, est aussi la première cause du besoin que nous avions d'un médiateur et d'un sauveur qui nous réconciliât avec Dieu, qui expiât nos péchés et qui nous rachetât de la servitude.

C'est un des dogmes qui sont le plus clairement conte­nus dans la sainte Écriture.

Le saint roi David dit lui-même qu'il a été formé dans l'iniquité et que sa mère l'a conçu dans le péché.

L'apôtre saint Paul dit que le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché et qu'ainsi tous les hommes ont été assujettis à la mort, parce que tous ont péché dans un seul.

Nous naissons tous coupables et enfants de colère : c'est pour cela qu'on appelle ce péché le péché d'origine ou de transmission.

Les philosophes païens eux-mêmes sont parvenus, par le secours de la religion seul, non pas à connaître cette vérité, mais à soupçonner que l'homme naissait coupable de quelque crime. La vue des misères auxquelles il est assujetti dès le berceau les avait conduits jusque-là. En effet, sans la foi du péché originel, l'homme est lui-même un mystère encore plus incompréhensible ; car, comment expliquer toutes les contradictions qui se trouvent en lui ? Tant de grandeur et tant de bassesse tout à la fois, tant de lumières et tant de ténèbres, un penchant si vif pour le bonheur et une si profonde misère. Il approuve le bien et ne le fait pas : il condamne le mal et il le commet.

Il n'y a que la foi du péché originel qui puisse expliquer ces difficultés et concilier ces contradictions.

Ce qu'il y a de l'homme de bonté et de lumière vient de Dieu et de la première institution de la nature : ce sont de beaux restes d'un grand édifice tombé en ruine. L'ignorance et les vices viennent du péché, qui a gâté l'ouvrage de Dieu et défiguré son image jusqu'à la rendre mécon­naissable.

Nous voyons un exemple de cette justice rigoureuse dans la conduite d'un roi qui punit un sujet rebelle en le dégradant lui et toute sa postérité ; mais les comparaisons tirées des choses humaines sont toujours imparfaites ; les règles de la justice des hommes ne sont qu'une ombre de celles de la justice divine; elles peuvent aider notre foi, mais elles ne peuvent pas découvrir le fond de ce mystère impénétrable.

Dieu avait créé l'homme pour le rendre éternellement heureux avec toute sa postérité. Il était juste et saint quand il sortit de ses mains : il ne tenait qu'à lui de conserver ces précieux avantages et de les faire passer à ses enfants ; il ne fallait pour cela que lui demeurer fidèle. S'il eût persévéré dans la justice, il aurait communiqué le même bonheur à tous ses descendants et leur aurait assuré une félicité éternelle ; mais sa désobéissance a tout perdu et les suites de son péché, c'est-à-dire l'ignorance, l'inclination au mal, les misères de la vie, la mort du corps et la perte de l'âme, ont passé jusqu'à nous. Ainsi, nous étions exclus du ciel, si Dieu, par une infinie miséricorde, n'avait préparé un remède à nos maux en envoyant un rédempteur.

Histoire : Le Seigneur appela Adam et lui dit : "Adam, où êtes-vous ?" Adam répondit : "Seigneur, j'ai entendu votre voix et j'ai craint de me présenter devant vous parce que j'étais nu et je me suis caché." Le Seigneur dit : "Qui est-ce qui vous a fait connaître que vous étiez nu, sinon parce que vous avez mangé du fruit défendu ? " Adam répondit : "C'est la femme que vous m'avez donnée pour compagne qui m'en a présenté et l'en ai mangé. " Dieu dit à la femme : " Pourquoi avez-vous fait cela ? " Elle répondit : "C'est le serpent qui m'a trompée et j'ai mangé de ce fruit" Le Seigneur dit au serpent : " Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux, tu te traîneras sur ta poitrine, tu mangeras la terre toute ta vie ; je mettrai une éternelle inimitié entre la femme et toi et en­tre sa postérité et la tienne ; elle t'écrasera la tête et tu tendras des embûches à ses pieds. " Puis il dit à la femme : "Je multi­plierai tes chagrins et tes maux ; tu enfanteras avec douleur et tu seras sous la puissance de ton mari, qui dominera sur toi." Enfin, adressant la parole à Adam, il lui dit : «Parce que, trop docile à la voix de ton épouse, tu as mangé du fruit défendu, la terre sera maudite en tes ouvrages ; tu ne pourras te nourrir de ses productions que par un pénible travail...

La terre produira des ronces et des épines, tu mangeras l’herbe de la terre et ton pain à la sueur de ton front, jusqu'à ce qu'enfin tu retournes dans la terre d'où tu es sorti ; car tu es poussière et tu retourneras en poussière.» Gen, III.

Extrait de : NOUVEAU TRAITÉ DES DEVOIRS DU CHRÉTIEN ENVERS DIEU. (1860)

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