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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 03:46

La  tentation   de  désespoir,   et  les  moyens de la repousser…             

La seconde tentation au moyen de laquelle le démon s'efforce de nous vaincre, c'est la frayeur qu'il excite en nous au souvenir de nos péchés, pour nous précipiter dans l'abîme du désespoir.

En présence de ce danger, tenez toujours comme infaillible le principe suivant : Le souvenir de vos péchés vient de la grâce, et il peut contribuer à votre salut, quand il produit en vous l'humilité, la douleur d'avoir offensé Dieu, et la confiance en sa bonté. Mais, au contraire, toutes les fois qu'il jette votre âme dans le trouble, dans la défiance et dans la pusillanimité, alors qu'il vous présente­rait toutes les raisons possibles pour vous convain­cre que vous êtes damné, et qu'il n'y a plus de salut pour vous, regardez ce souvenir comme une tentation, humiliez-vous et redoublez de confiance en Dieu. Ce sera le moyen de vaincre votre ennemi avec ses propres armes et de rendre gloire à Dieu.

Je ne blâme pas la vive douleur que vous pour­riez ressentir au souvenir de vos fautes ; mais je veux qu'en même temps vous en demandiez très-humblement pardon à Dieu, avec une grande con­fiance dans les mérites de la passion du Sauveur Jésus.

J'ajoute qu'alors même qu'il vous semblerait que Dieu vous rejette du nombre de ses élus, vous ne devriez pas encore cesser de mettre en lui votre confiance ; il faudrait alors lui dire avec humilité : « Seigneur, si vous considérez mes péchés, vous avez bien raison de me réprouver ; mais moi, j'ai encore bien plus raison de m'en rapporter à votre miséricorde : j'ai donc confiance que vous me par­donnerez. Et maintenant, je vous en conjure, sau­vez-moi, pauvre créature que je suis ! C'est vrai que mes péchés ne méritent que la damnation, mais j'ai été racheté au prix de votre sang. Pour votre gloire, ô mon Rédempteur ! Je veux sauver mon âme, et je me jette tout entier et avec une pleine confiance entre les bras de votre infinie miséricorde. Faites de moi tout ce qu'il vous plaira, car vous êtes seul mon maître. Oui, alors même que vous me donneriez la mort, je ne veux pas cesser de mettre en vous ma plus ferme espérance. »

A  suivre avec : La tentation de vaine gloire…

Extrait de : LE COMBAT SPIRITUEL. Laurent Scupoli. c.c.-.r. (1946)

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 02:15

Quatre tentations, au moment de la mort …      

Voici les quatre tentations principales et plus dangereuses que nos ennemis doivent faire subir au moment de la mort :

1- la ten­tation contre la foi,

2- le désespoir,

3- la vaine gloire,

4- les illusions avec les transformations des démons, qui se présentent à nous comme des anges de lu­mière.

(Ils seront traités lors des trois prochains articles)

Aujourd’hui nous traiterons, de la tentation contre la foi et la manière dont nous devons lui résister.

Aussitôt que le démon vous présente sa première tentation avec ses fausses maximes, passez de votre intelligence à votre volonté, et dites : « Retire-toi, Satan, père du mensonge ; je ne veux pas t'écouter, et je ne croirai jamais que ce qu'enseigne la sainte Eglise Romaine. »

Autant que possible, ne vous arrêtez point, dans la tentation, aux pensées de la foi, quelque bonne qu'elles vous paraissent ; regardez-les com­me autant de pièges que le démon vous tend pour vous surprendre.

Si ces pensées préoccupent votre esprit, malgré tous vos efforts pour les éloigner, tenez ferme pour ne point céder, soit aux raisons que le dé­mon vous donne pour vous convaincre, soit même à l'autorité de l'Écriture dont il vous rappelle les textes. Défiez-vous-en : car, tout clairs et tout évidents qu'ils vous parussent, ils seraient tron­qués, mal appliqués ou mal interprétés.

Si le rusé serpent vous demandait ce que croit l'Eglise Romaine, ne lui répondez pas ; mais, en voyant avec quelle malice il voudrait vous sur­prendre dans vos paroles, contentez-vous de faire un acte de foi plus vif ; ou bien, si vous voulez faire crever votre ennemi de dépit, répondez-lui que la sainte Eglise Romaine croit la vérité. Et si l'esprit malin ajoutait : « Mais quelle est donc cette vérité ? — Cette vérité, lui diriez-vous, c'est pré­cisément ce qu'elle croit. »

D'ailleurs, appliquez-vous surtout à tenir votre cœur étroitement uni à Jésus crucifié, et dites-lui : « O Dieu, mon Créateur et mon Sauveur, hâtez-vous de me secourir ! Ne vous éloignez pas de moi, et ne permettez pas que je m'écarte jamais de la vérité de votre sainte foi catholique. C'est à votre grâce que je dois d'être né dans son sein ; pour votre gloire, Seigneur faites que j'y demeure constamment attaché jusqu'au dernier jour de ma vie. »

(A suivre avec : La tentation du désespoir…

Extrait de : LE COMBAT SPIRITUEL. Laurent Scupoli. c.c.-.r. (1946)

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26 novembre 2017 7 26 /11 /novembre /2017 09:38

Manière de se préparer à résister aux ennemis…      

Manière dont il faut se préparer à résister aux ennemis qui nous attaquent au moment de la mort.

Sans doute, notre vie tout entière est un com­bat continuel sur la terre ; mais le moment princi­pal, l'heure décisive est dans la dernière journée de notre grand passage de la vie à la mort : il n'y a plus moyen de se relever alors pour celui qui tombe.

Ce que vous avez à faire pour bien vous pré­parer à cette heure solennelle, c'est de combattre généreusement dès maintenant, pendant le temps d'épreuve qui vous est accordé : car celui qui aura contracté l'habitude de résister avec courage à ses ennemis pendant sa vie, obtiendra plus facilement la victoire au moment de la mort.

Méditez aussi bien souvent sur la mort : elle vous inspirera moins de terreur lorsque vous la verrez en face, et votre âme sera plus libre alors et mieux disposée au combat. Les mondains fuient la pensée de la mort, parce qu'ils craignent de trou­bler les jouissances qu'ils se procurent dans l'usage des créatures. Ils y sont attachés si volontairement et avec tant d'ardeur, que ce serait pour eux une grande peine que de penser seulement à y renoncer. Aussi, non-seulement leurs affections désordonnées ne diminuent pas, mais elles se fortifient au con­traire. Et quand il faut ensuite dire adieu à la vie, et se séparer de tant d'objets chéris, ils en éprou­vent une peine inexprimable, et d'autant plus, amère que leurs jouissances ont été plus longues.

Une chose que vous pourriez faire encore, afin de mieux vous préparer à cette dernière heure, ce serait de vous imaginer quelquefois que vous vous trouvez seul et sans secours dans les étrein­tes de la mort. Alors, vous vous représenteriez les circonstances dont je vais vous parler dans le cha­pitre suivant, et qui pourraient vous éprouver à cette dernière heure ; et vous penseriez ensuite aux remèdes que je dois vous indiquer aussi, afin de mieux vous en servir au moment de votre mort, Il est de la plus grande  importance de bien se préparer à recevoir le coup décisif, qui ne doit vous frap­per qu'une seule fois, et de vous éviter une erreur qui serait irréparable.

Extrait de : LE COMBAT SPIRITUEL. Laurent Scupoli . c.c.-.r. (1946)

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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 10:57

Obligation  de combattre jusqu'à la mort…            

Obligation où nous sommes de combattre jusqu'à la mort les ennemis de notre âme.                 

Entre autres conditions attendu de nous, c’est de mettre en pre­mière ligne, la persévérance. Nous ne devons jamais cesser de mortifier des passions qui ne meurent pas pendant cette vie, et qui croissent même à cha­que instant, comme de mauvaises herbes.

Ce combat ne finissant qu'avec la vie, il nous est impossible de l'éviter.

Un sort inévitable attend celui qui refuse de combattre : la captivité ou la mort.

Il faut bien se rappeler encore que nous avons affaire à des ennemis qui nous portent une haine éternelle : il n'y a donc pas lieu d'espérer d'eux ni paix ni trêve. Je dis plus, c'est qu'ils frappent avec plus de cruauté ceux qui cherchent à se rendre leurs amis.

Et cependant, n'ayez pas peur de leur puissance ni de leur nombre : car il n'y a de vaincu dans cette guerre que celui qui le veut. C'est dans la main du Capitaine pour l'honneur duquel nous combattons que se trouve la force de nos ennemis.

Non-seulement il ne permettra pas qu'on vous fasse violence, mais il prendra les armes pour votre défense ; et, plus puissant que tous vos adversaires, c'est lui qui vous donnera la victoire, si vous savez combattre généreusement avec lui, et si vous ne mettez votre confiance que dans sa toute-puissante bonté.

Quand Dieu ne vous accorderait pas la victoire aussi promptement que vous l'attendiez, ne perdez pas courage ; vous pouvez être certain, qu'à la con­dition que vous serez fidèle et généreux au combat, il saura bien faire tourner à votre profit toutes vos contradictions, et même celles qui paraissent s'opposer plus directement à vos succès et vous en éloigner davantage.  Cette pensée est assurément bien propre à ranimer votre confiance.

Ainsi, mon enfant, marchez à la suite du divin Capitaine qui a vaincu le monde et qui s'est sacrifié jusqu'à la mort pour vous ; combattez avec une grande magnanimité de cœur, et ne déposez pas les armes que vous n'ayez détruit jusqu'au dernier de vos ennemis. Un seul que vous auriez épargné serait pour vous comme un brouillard devant vos yeux, comme une lance enfoncée dans vos flancs, et il vous empêcherait de poursuivre le cours de la glorieuse victoire à laquelle vous prétendez.

Extrait de : LE COMBAT SPIRITUEL. Laurent Scupoli . c.c.-.r. (1946)

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 03:40

 

NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST…             

Nous sommes si habitués au texte de nos prières que nous finissons par en oublier le sens. A plus forte raison nous nous soucions fort peu de leur origine. Ne serait-ce pas le cas pour cette expres­sion « le Seigneur », si souvent employée dans les psaumes, en référence à Dieu, Créateur de toutes choses, et qui, de nos jours, est devenue le terme le plus habituel pour désigner le Fils de Dieu incarné, Jésus-Christ ? Nous disons tout naturelle­ment « Notre-Seigneur », en parlant de lui; mais il n'est pas sans intérêt de rechercher dans le passé l'histoire de cette appellation.

Les Juifs de l'Ancien Testament, vous le savez, donnaient à Dieu un nom spécial : Jéhovah, ou plus exactement Yahvé. Peu à peu, la révérence due à ce nom trois fois saint avait fait naître en eux un tel sentiment de leur indignité qu'ils en étaient venus à ne plus oser le prononcer. Le trouvant trop sacré pour être articulé à haute voix, ils y substituèrent le mot « Adonaï » ou « Sei­gneur ». D'un usage moins strictement réservé, c'était tout de même un terme de respect que l'on employait à l'égard du souverain et dans les occa­sions solennelles de la vie; les femmes appelaient leur époux « Seigneur »; on disait « Seigneur » aux prophètes ou aux autres personnalités de marque, les serviteurs le disaient aussi à leur maître, et souvent les fils à leur père.

Quelque chose de cette signification révérencielle est parvenue jusqu'à nous, avec ceci de particulier que le mot est presque exclusivement réservé, de nos jours, à la Personne de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ. En parlant de Dieu Créateur ou Provi­dence, nous disons : le bon Dieu; mais nous appe­lons Jésus « Nôtre-Seigneur », et si spontanément que le nom propre de Jésus semble plutôt réservé à la prière; on l'emploie assez peu dans le lan­gage courant. Nous trouvons en quelque sorte « Nôtre-Seigneur » plus respectueux que « Jésus » tout court, mais nous n'avons peut-être jamais réfléchi à la signification vraiment profonde de ces deux petits mots.

Nous le disions que pour les anciens Juifs, le mot de « Seigneur » impliquait toujours le respect; il était de mise partout où l'autorité était, ou tout au moins le rang et la dignité, en cause. L'Évangile en fourmille d'exemples. C'est le jeune homme prié par son père d'aller travail­ler à la vigne et qui répond : « Oui, Seigneur. » (Entre parenthèses, il ne s'y rendit pas.) C'est Marie-Madeleine interpellant celui qu'elle prend pour le jardinier : « Seigneur, si c'est vous qui l'avez enlevé, dites-moi où vous l'avez mis et je l'emporterai. » (JN, XX, 15.) Elle veut s'insinuer dans ses bonnes grâces en l'appelant Seigneur.

Pour le juif religieux de l'époque et pour le chrétien des premiers temps, commencer sa prière par « Seigneur », c'était donc tout simplement transposer dans le domaine spirituel une formule habituelle de respect. On trouvait normal de s'adresser au Maître de toutes choses par un titre en usage auprès des grands de la terre; à l'Époux des âmes, par un titre qui convenait aux époux; au Père Éternel, par le titre que les fils donnaient à leur père; au bienfaiteur universel, par le titre usité envers un homme de marque dont on espé­rait une faveur. Ce mot « Seigneur » était donc autre chose qu'une simple formule de politesse; il était riche de sens.

Avouons que nous-mêmes nous ne savons pas trop ce que nous disons lorsque nous parlons du « Seigneur ». A peine voyons-nous là un rappel à l'humilité de notre condition, devant un grand personnage, quand nous sommes en prière. Le mot n'évoque rien qui soit en rapport avec la vie con­crète du XXe siècle. Notre mentalité d'Occiden­taux, passablement démocrates, est pour beaucoup dans ce quasi impossibilité d'admettre au-dessus de nous un Seigneur qui le soit véritablement et en toute rigueur de terme. On prétend qu'en Angleterre, au temps de la première Élisabeth, un grand de la cour étendit son vêtement flambant neuf sous les pieds de la reine, pour lui évi­ter de ternir ses fines chaussures. Elle était la reine, lui le sujet; le geste paraissait naturel à l'un et à l'autre. De nos jours un respect peut-être égal n'inspirerait plus les mêmes gestes... Autres temps, autres mœurs. L'Inde, sans doute, nous fournirait encore des exemples de ce genre, parce que l'Inde, précisément, a gardé quelque chose des mœurs antiques. La poésie indienne célèbre une femme qui, pour rehausser l'honneur de son époux, se déclare « plus vile que la pous­sière soulevée par son char ». Est-il une femme en Occident qui irait jusque-là dans la louange de son Seigneur et Maître ?

Tout cela pour en arriver à définir le sens du mot « Seigneur », adressé à Jésus. Nous venons de voir qu'il implique une relation de roi à sujet, d'époux à épouse, mais il y a plus fort encore. Le mot latin « Dominus », que nous traduisons par « Seigneur », désignait littéralement le pro­priétaire d'esclaves. L'idée que se formaient de Jésus les premiers adeptes du christianisme c'était, avant tout, celle du maître auquel ils apparte­naient, qui les possédait en propre et aussi réel­lement, sinon plus, qu'un propriétaire ne possède son troupeau. Il ne nous est pas facile de reconsti­tuer, après coup, cette atmosphère d'un ancien monde où le maître avait droit de vie et de mort sur son esclave, il pouvait le tuer pour un dîner mal apprêté !  C'est pourtant ce que signifiait le mot Dominus, Seigneur, quand on com­mença à l'appliquer à Jésus-Christ.

Dans l'oraison « Fidelium », de l'Office des morts, l'Église nous fait demander à Dieu sa pitié pour l'âme de ses serviteurs et de ses servantes; mais le sens obvie est que la grâce soit obtenue du Maître pour ses esclaves. On sait quels étaient les châtiments réservés à ceux-ci : les fouets, les fers rouges, la crucifixion; le maître était en droit d'user de tout cela à l'époque où la Bible fut écrite. Il faut nous le rappeler si nous voulons réaliser un peu ce que comporte cette simple affirmation : « Je crois en Jésus-Christ Nôtre-Seigneur. »

Un fait est certain : Il nous possède comme son bien propre. Sa bonté nous ferait facilement oublier ses droits de maître et de possesseur, mais la réalité est là. Il nous a rachetés, c'est-à-dire payés, et nous lui appartenons.

Ni vous ni moi, nous n'avons probablement jamais vu d'es­claves. Mais la chose était encore courante il y a une centaine d'années. Aujourd'hui, grâce à Dieu, on ne trouverait plus qu'exceptionnellement des êtres livrés totalement à d'autres êtres humains pour la vie et pour la mort. Et cela nous rend mal­aisé de comprendre ce qu'est une appartenance totale. Nôtre-Seigneur a sûrement tenu compte, d'avance, de cette difficulté de notre époque, et pour nous rendre plus familière une notion aussi éloignée de notre conception du XXe siècle, il a inspiré à la liturgie maints passages où nous som­mes comparés à des troupeaux dont Dieu gérait le Maître. « Nous sommes son peuple et les bre­bis de son pâturage », dit le Psaume 92. C'est d'ailleurs un écho de cette même allégorie que nous retrouvons dans la bouche même de Nôtre-Seigneur : « Je suis le Bon Pasteur » (JN, X, 11), dit-il dans la plus touchante de ses paraboles. Il s'y peint lui-même sous les traits du berger, mais du berger propriétaire des brebis. Il est notre possesseur, comme un fermier l'est de son trou­peau, et c'est pourquoi nous devons porter sa marque. Si vous avez tant soit peu habité la cam­pagne, vous aurez remarqué avec quelle facilité les moutons se faufilent au travers des haies pour le plaisir d'aller se mêler aux troupeaux voisins. C'est pourquoi le propriétaire leur fait une marque sur le dos, bien visible, rouge ou bleue, afin de, les retrouver aisément. Aussi le mal ne sera pas grand, s'il y a un peu de mélange. Chaque berger aura vite fait de retrouver son bien, Le baptême, c'est un peu cela : la marque du Christ sur notre âme. Nous ne la voyons pas, parce qu'elle est surnaturelle, mais elle est visible aux esprits angéliques. Un ange peut voir immédiatement si vous êtes baptisé ou non. Et ce signe est indélébile : rien au monde ne peut l'effacer. Ce n'est pas, vous le pensez bien, que Nôtre-Seigneur ait besoin de ce signe pour reconnaître ceux qui sont à lui, lui qui nous connaît individuellement et par notre nom, notre nom de baptême ! Lui qui connaît très exactement notre histoire. Un berger qui saurait utiliser ses longues heures de loisir arriverait assez vite à distinguer les uns des autres ses moutons; il est probable qu'il ne leur donnerait tout de même pas un nom à tous indi­viduellement. Pour Jésus, chacun, parmi les millions de chrétiens qui composent son troupeau, est une unité, ayant son nom propre. C'est le mouton ce un tel « ou ce une telle » et il n'y a pas à craindre qu'il y ait jamais confusion.

L'ennui, avec les moutons qui franchissent la barrière ou la haie, c'est qu'ils risquent de brou­ter une herbe qui ne leur convient pas du tout. S'ils entrent dans un champ de trèfle, par exemple, il y a des chances qu'ils en broutent à se rendre malades. Vous les voyez alors enfler, puis s'étendre à terre sans bouger, cela peut mal finir !... Ne riez pas ! C'est un peu notre histoire à tous. Soyez sûrs que ce n'est pas pour rien que Nôtre-Seigneur dit vouloir mener lui-même ses brebis aux pâturages; c'est lui qui leur donnera ce qu'il leur faut ; il sait distinguer ce qui est bon pour elles et ce qui ne l'est pas.

Ceci mous amène à dire un mot de ceux qui aident le pasteur, le Bon Pasteur, à garder son troupeau. Vous pensez bien qu'il ne court pas lui-même après les brebis ou les moutons auxquels il prend fantaisie de s'échapper. Que fait-il ? Il siffle son chien et aussitôt celui-ci part en cou­rant en aboyant aussi, et sur quel ton ! Et il con­tinuera son manège jusqu'à ce qu'il ait ramené le  fugitif ou la fugitive à l'alignement du trou­peau. La prochaine fois que vous verrez une scène de ce genre, rappelez-vous ce que je vous dis aujourd'hui. Pensez que Dieu a établi au-des­sus de vous, dans l'Eglise, des prêtres pour vous avertir : « Il faudrait faire ceci, ne pas faire cela... » Ce sont les messagers de Jésus-Christ, le vrai Berger. Ceux-ci ne parlent pas en leur pro­pre nom, mais en son nom à lui; ils n'inventent pas de nouvelles règles, de nouveaux commande­ments, mais ils vous transmettent ce que le Ber­ger veut de vous, ce qu'il interdit ou commande, et à ce Berger-là vous devez obéissance parce que vous êtes à lui.

Autre chose : un troupeau ne vit pas dans les champs à longueur d'année, ni même de journée. C'est au berger à pourvoir à sa nourriture, qu'il soit dehors ou dedans. Et voyez avec quelle solli­citude notre divin Pasteur y a pourvu ! Il sait bien que la vie surnaturelle, que nous tenons de lui, ne peut s'entretenir que par un aliment sur­naturel. Alors il nous donne sa Chair et son Sang dans la Sainte Eucharistie.

Revenons, avant de terminer, sur l'image que Jésus a voulu nous laisser de lui-même dans la parabole de la brebis égarée. (JN, X, 11.) Le bon Pasteur ne peut supporter qu'elle soit perdue sans retour, et nous savons la peine qu'il se donne pour la ramener au bercail. Mais il est un aspect de la parabole auquel on ne pense guère : je veux par­ler de la résistance de la brebis à son propre sau­vetage. Elle s'est laissé prendre aux ronces d'un buisson; le berger accourt et se met en devoir de la dégager, patiemment, doucement. Croyez-vous qu'elle va se laisser faire. Bien au contraire. Elle se débat, se démène comme une petite folle ! A peine commence-t-elle à se sentir libre qu'elle tente de fuir de nouveau. Elle voudrait échapper à son sauveteur... Il faudra que celui-ci la sauve malgré elle !

Eh bien ! C'est tout simplement notre histoire, l'histoire de l'âme humaine tombée dans le péché grave. La grâce qui la délivrerait est quelque chose dont elle se méfie, qu'elle ne veut pas accepter, qu'elle essaie même de refuser positivement. Quel artiste a jamais pensé à peindre cela : le bon Pas­teur venant délivrer sa brebis qui s'efforce de lui échapper ? Ce serait un beau et triste sujet... trop vrai hélas !

Extrait de : LE CREDO  Mgr Ronald KNOX. (1959)

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 23:28

Non, non et trois fois non, que toutes les religions sont vraies… Pourquoi y a-t-il trois croix sur le Calvaire…

Un pacte fut conclu avec Abraham et il y a quelqu'un  qui l’a pris au sérieux. Il y a, au centre du Calvaire, la Sainte Croix. Il y a Dieu le Fils qui y est attaché. Et sous cette croix, il y a une femme debout. Il y a une femme tout droit, debout, qui regarde son fils. Et qui ne cessera pas pendant tous les siècles des siècles de le regarder.

Et à l'arrière-plan, comme sur les vieilles gravures, on voit le Saint-Esprit qui descend sur les apôtres, on voit Damas et le Chemin de Damas et saint Paul les jambes en l'air foudroyé par un éclair en zigzag; et encore les apôtres, chacun un bissac sur le dos où il y a de quoi dire la messe, qui se dirige vers la province qui lui est assignée; et dans le ciel, deux anges qui déploient une longue banderole sur laquelle sont écrits ces mots :

«Ce n'est pas vous qui M'avez choisi, c'est Moi qui vous ai choisis.»

La mer est là aussi, paisible, toute à son rôle décoratif, avec un certain nombre de petits bateaux sur elle qui s'en servent honnêtement.

Non, non et trois fois non, il n’est pas vrai, mais pas du tout vrai, que toutes les religions sont vraies. Il y a le vraie et il y a le faux,  il y a le oui et il y a le non, il y a le bien et le mal, il y a le blanc qui est blanc et il y a le noir qui est pas autre chose que tout noir!

Tous les esprits éclairés, tous les faux pasteurs de toutes les fausses églises du monde, auront beau me passer en long et en large sur la figure une langue rassurante, ils ne m'empêcheront pas de constater sur le Calvaire le fait sérieux, le fait solennel, le fait redoutable, le fait formidable, le fait irrécusable, de la Croix, de cette Croix au milieu et de ce Bon Larron qui est à droite et de ce Mauvais Larron qui est à gauche!

Ces faux pasteurs ne m'empêcheront pas de faire attention à ce Jugement Dernier qui n'a pas cessé de commencer au milieu de nous! Ils ne m'empêcheront pas d'entendre cette Voix qui dit : Venez! Les bien-aimés de Mon Père! Et, mais oui, parfaitement! Allez! Allez, maudits! Allez, maudits, au feu éternel qui a été préparé au démon et à Ses anges!

Toutes les religions sont vraies, c'est exactement comme si on disait : toutes les religions sont fausses. Il est possible que la vérité pour l'atteindre soit supérieure à ma capacité de comprendre.

Mais je réclame au moins le droit et le moyen de me trom­per. Je réclame le droit de ne pas tout adorer en même temps. Je demande le droit au jugement, le droit au choix et le droit au refus, un choix à mes risques et périls.

Je demande le droit de croire à quelque chose de toutes mes forces! Le droit d'espérer quelque chose de toutes mes forces! Le droit de préférer quelque chose de toutes mes forces! Je demande le droit au désir! Je demande le droit à l'horreur! Oui, l'horreur du mal, l'horreur de l'esclavage, l'horreur du péché, l'horreur du pas vrai et l'horreur de l’à moitié vrai!

Et ne me dites pas que c'est bien assez pour moi d'un peu de vérité! Je n'en ai que faire de votre un peu de vérité ! Elle me dégoûte plus que l'erreur totale!

Et d'abord, il n'y a pas un peu de vérité, il n'y a de vérité que la vérité totale. C'est elle que je réclame, c'est elle seule dont j'ai besoin! Et c'est précisément parce qu'elle est entièrement hors de ma prise que je n'ai absolument pas besoin d'autre chose!

Ce ne serait pas la Vérité, si ce n'était que ma Vérité! J'ai besoin de quelque chose à ma mesure, hors de toute mesure! Quelque chose pour me faire du bien qui ne m'entre qu'en me faisant mal, quelque chose pour me faire du bien qui me fasse mal tout le temps et partout!

Vous pouvez la garder pour vous, votre Vérité humaine!  J'ai besoin de quelque chose que je n'aie pas fait moi-même! J'ai besoin de quelque chose hors de moi comme le soleil, à la mesure de cet œil nouveau en moi qu'est devenu mon cœur!

Et d'ailleurs, qu'est-ce que vous voulez dire avec toutes  vos religions? Il y en a tant que ça, des religions? Pour moi, il n'y en a qu'une qui est la religion chrétienne, catholique, apostolique et romaine. Tout le reste n'est qu'œuvre de l'homme. Point de mains en elles qui soient capables de m'étreindre, point de profondeur qui soit capable de rendre et de redemander à mes narines la respiration.

Et d'ailleurs, puisque l'homme est lui-même l'œuvre de Dieu, qu'il reste dans toute œuvre de l'homme un peu de Dieu, oui, oui, bien sûr, ça va!

Ça va! C'est possible, c'est certain et ça m'est tellement égal ! Vous me raconterez tout cela quand j'aurai le temps et pardonnez-moi si je bave un peu!

Inspiré du livre: EMMAÜS (Paul Claudel)

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 07:48

MÉDITATION SUR  JUGEMENT FINAL DE DIEU… 

Préparation

1. Mettez-vous devant Dieu.

2. Suppliez-le qu'il vous inspire.

Considérations

1. Enfin, après le temps que Dieu a marqué pour la durée de ce monde, et après une quantité de signes et présages horribles pour lesquels les hommes sécheront d'effroi (Luc., XXI, 26), de crainte, le feu venant comme un déluge brûlera et réduira en cendre toute la face de la terre, sans qu'aucune des choses que nous voyons sur elle en soit exempte.

2. Après ce déluge de flammes et de foudres, tous les hommes ressusci­teront de la terre, excepté ceux qui sont déjà ressuscités, et à la voix de l'Archange comparaîtront en la vallée de Josaphat. Mais hélas ! Avec quelle différence ! Car les uns y seront en corps glorieux et resplendissants, et les autres en corps hideux et horribles.

3. Considérez la majesté avec laquelle le souverain Juge comparaîtra, envi­ronné de tous les Anges et Saints, ayant devant soi sa Croix plus relui­sante que le soleil, enseigne de grâce pour les bons, et de rigueur pour les mauvais.

4. Ce souverain Juge, par son com­mandement redoutable et qui sera soudain exécuté, séparera les bons des mauvais, mettant les uns à sa droite, les autres à sa gauche ; sépa­ration éternelle, et après laquelle jamais plus ces deux bandes ne se trouveront ensemble.

5. La séparation faite et les livres des consciences ouverts, on verra clairement l’état  de  méchanceté  des mauvais et le mépris dont ils ont usé contre Dieu ; et d'ailleurs, la pénitence des bons et les effets de la grâce de Dieu qu'ils ont reçue, et rien ne sera cachés.

O Dieu, quelle confusion pour les uns, quelle consolation pour les  autres !'

6. Considérez la  dernière  sentence des mauvais : Allez, maudits,  au feu éternel qui est préparé au  diable et à ses compagnons. (Matt., xxv, 41)   Pesez ces paroles si pesantes. Allez, dit-il : c'est un mot d'abandonnement perpétuel que Dieu fait de tels malheureux, les ban­nissant pour  toujours  de  sa  face. Il les appelle maudits : O mon âme, quelle malédiction ! Malédiction générale, qui comprend tous les maux ; malédiction irrévocable,  qui  comprend   tous   les temps et l'éternité.  Il ajoute,  au feu éternel : regarde,   ô   mon  cœur,  cette grande éternité. O éternelle éternité des peines,   que tu es effroyable !

7. Considérez la sentence  contraire des bons : Venezdit le Juge ;   ah ! c'est  le  mot  agréable  de  salut,  par lequel  Dieu  nous  tire  à  soi et nous reçoit  dans  le  sein  de  sa  bonté ; bénis de mon Père : ô chère bénédiction, qui comprend toute    bénédiction ! Possédez le royaume qui vous  est préparé dès la constitution du monde. (Matt., xxv, 34)

O Dieu, quelle grâce, car ce royaume n'aura jamais fin !

Affections et résolutions

1. Tremble, ô mon âme, à ce souve­nir. O Dieu, qui me peut assurer pour cette journée, en laquelle les colonnes du ciel trembleront de frayeur (Job, xxvi, 11).

2. Détestez vos péchés, qui seuls vous peuvent perdre en cette journée épouvantable.

3. Ah ! Je me veux juger moi-même maintenant, afin que je ne sois pas jugée. (I Cor., xi, 31) ; je veux examiner ma con­science et me condamner, m'accuser et me corriger, afin que le Juge ne me condamne en ce jour redoutable : je me confesserai donc, j'accepterai les avis nécessaires, etc.

Conclusion

1. Remerciez Dieu qui vous a donné moyen de vous assurer pour ce jour-là, et le temps de faire pénitence.

2.  Offrez-lui votre  cœur  pour  la  faire.

3. Priez-le qu'il vous fasse la grâce de vous en bien acquitter.

Pater noster, Ave. Faites un bouquet.

Extrait de : Introduction à la VIE  DÉVOTE  -  St. François de SALES  (1948)  Texte Intégral

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