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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

25 mars 2017 6 25 /03 /mars /2017 11:04

L'Annonciation.

Le 25 mars, c’est en ce jour que le Ciel annonça à tous les hommes, dans la personne de Marie, la paix et le salut. Dieu, de toute éternité, avait résolu de sauver les hommes en revê­tant leur humanité, et avait désigné, dès le commencement, Marie pour être sa mère.

Lors donc que l'heure de la miséri­corde eut sonné, Dieu envoya son ange Gabriel à l'humble Vierge de Nazareth pour lui donner ce salut élogieux que la terre se plaît à répéter chaque jour : « Je vous salue, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ! »

Puis, à genoux devant la Vierge troublée de ces paroles, l'Archange la pria, au nom du Très-Haut, de consentir à devenir la mère du Rédemp­teur promis, la mère du Fils de Dieu.

Marie hésitait ; elle avait consacré à Dieu sa virginité ; elle la préférait à la digni­té même qui lui était offerte. Mais, assurée que la maternité divine ajouterait à sa virginité un nouvel éclat, bien loin de lui porter préjudice, Marie prononça ce fiât que Gabriel porta dans les Cieux et qui fit descendre du sein de l'Éter­nel le Verbe divin...

Remercions notre Père céleste de tous les biens qui nous ont été prodigués depuis ce jour, heureux et béni entre tous ! Que les femmes surtout comprennent à quelle dignité leur sexe est élevé aujourd'hui.

Depuis qua­tre mille ans la femme était réduite à un état d'abaisse­ment qui à ses yeux était irrémédiable : grâce à la sainte Vierge, la voilà à jamais réhabilitée : Oh ! Combien elles doivent l'aimer et la bénir !

Extrait de : LECTURES MÉDITÉES, (1933)

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 08:54

LE DÉTACHEMENT

La vie semble plate et assommante à beaucoup de gens : ils se demandent pourquoi ils ne croissent ni ne se développent, pourquoi ils ne s'améliorent ni ne s'instruisent. Ils se rendent compte qu'ils sont dans une ornière. Ils voudraient savoir comment s'en dégager.

La solution de ce problème est simple, encore que son application ne soit jamais facile. C'est de « déta­chement » que ces hommes et ces femmes ont besoin.

Le détachement consiste à couper tous les liens qui nous rivent au sol. On permet ainsi à l'âme de bondir vers Dieu. Nous sommes comme des ballons ; il se peut que nous soyons maintenus à terre par des câbles d'acier ou par des liens aussi minces que des fils de la Vierge, mais tant qu'ils ne sont pas rompus, nous ne sommes pas libérés de nos attaches avec la vie quotidienne qui nous collent à la terre, qui font de nous des esclaves.

Les âmes peuvent être captives d'un grand nombre de petites choses triviales et paralysantes du monde extérieur. Elles peuvent arriver à dépendre d'une cons­tante succession de plaisirs, de circonstances exci­tantes, de bulletins d'information, ou de toutes sortes de sorties, de telle façon que la vie intérieure finit par avoir à peine le temps d'exister. Chaque fois que nous nous rendons esclave du monde extérieur au point de ne pouvoir, sans lui, trouver le bonheur, notre vie intérieure en est réduite : tous les « extras » que le corps exige, c'est l'âme qui en règle l'addition.

Si nous avons « besoin » de choses extérieures, elles nous absorbent littéralement, de sorte que notre personnalité s'en trouve désagrégée. Nous sommes comme un puits qu'on a si obstinément pompé que toute son eau a été absorbée par un sol étranger. Certains individus se sont tellement abandonnés au monde extérieur que, privés de certains de leurs plaisirs ou de certains de leurs biens, ils ont l'im­pression de ne presque plus exister du tout. Ils ont appris à apprécier leur propre valeur en termes de possession plutôt qu'en termes d'existence. Dépouillées de leurs économies et de leurs richesses, de telles âmes arrivent facilement au suicide : leur subordination aux choses est si grande qu'elles ont perdu jusqu'à la connaissance de leurs rapports véritables avec Dieu.

Le remède à ce dangereux et malheureux état de subordination, c'est le relâchement progressif des liens qui nous attachent aux choses extérieures. Il nous faut cesser d'être la proie de l'alcool, du bruit,  du succès, du plaisir. Même dans une circonstance aussi simple que celle qui consiste à allumer une cigarette, il est sage de laisser la volonté humaine décider par oui ou par non, au lieu de céder machina­lement à l'envie chaque fois qu'elle se manifeste. On doit de temps en temps se refuser même les plaisirs licites et inoffensifs, afin de ne pas être leur esclave, ou l'esclave de nos fantaisies égoïstes. Car l'homme qui ne vit que pour satisfaire ses propres impulsions vit en bien mauvaise compagnie.

Certains indigènes d'Australie ne savent pas comp­ter au-delà de trois. Ils disent : « Un, deux, trois, assez. »

Leur philosophie économique limite ainsi les choses extérieures et les rend sans doute plus insouciants que nous qui comptons par milliards.

Les hommes vivent de leurs désirs, mais il nous est possible de choisir si nous voulons désirer les choses de l'esprit ou les choses du monde. L'homme ou la femme qui, en récapitulant sa journée, est assuré d'avoir refusé cinq fois de céder à quelque menue fantaisie, cet être-là est sur la voie de l'enrichisse­ment intérieur : il a pris le dessus et rejeté l'esclavage des choses.

L'attachement nous diminue ; le détachement nous grandit. Le matérialiste a une personnalité confinée, car il vit dans un univers fermé, pas plus vaste que les choses qui sont accessibles à ses sens. L'égotiste se meut dans un univers encore plus étroit : la cellule capitonnée de son propre égoïsme. Le croyant, lui, a brisé ses chaînes, il peut s'élever libre­ment jusqu'à un Paradis terrestre dans lequel sa nature s'épanouira jusqu'à un bonheur sans limites et sans regrets.

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 08:20

   LE  MOI ET LA  LOI  MORALE

Les plus grands psychologues de tous les temps ont universellement admis que la racine de tous nos malheurs est l'égoïsme ou l'égotisme. L'égotisme est le rejet des deux commandements qui nous enjoignent d'aimer Dieu et notre prochain, c'est l'affirmation du moi en tant qu'étalon de toute vérité et de toute moralité.

Ceux qui vivent emprisonnés dans leur moi passent par trois stades mentaux dont le premier est la satis­faction égoïste des appétits de l'individu. Dès qu'on a fait du moi un absolu, toutes les autres personnes, tous les événements, toutes les choses deviennent des moyens d'assouvir le moi. Pendant la jeunesse, le moi cherche à se satisfaire dans sa propre chair, sans considération de personnes ; pendant l'âge mur, il aspire à la puissance ; pendant la vieillesse, il se quintessencie souvent dans l'avarice et le besoin de « sécurité ». Ceux qui nient l'immortalité de l'âme lui substituent presque toujours l'immortalité des moyens de subsistance. Lorsqu'on se prive des plaisirs qui viennent de Dieu, on finit toujours par s'abandonner aux plaisirs des sens.

Comme il n'est pas possible de toujours satisfaire ses appétits, non seulement parce qu'on entre ainsi en conflit avec d'autres individus animés des mêmes intentions, mais aussi parce que le plaisir finit par s'émousser par sa répétition même, le moi dégringole finalement au deuxième stade mental qui est celui de la peur. La peur, c'est le narcissisme fossilisé. Celui dont la vie s'est surtout extériorisée, qui s'est obstiné à rechercher des plaisirs hors de sa personne, est plus qu'un autre vulnérable à la peur de tout perdre, car son existence est fondée sur des choses qui sont le moins susceptibles d'être dominées par sa volonté. Plus un homme s'appuie sur un bâton appartenant à un autre égotiste, plus il risque qu'on le lui retire, plus il risque de choir. Le désappointement est le lot de ceux qui vivent entièrement au niveau de leurs sens. Dans chaque pessimiste, il y a un hédoniste frustré.

Les déceptions et la satiété provoquent la peur. Plus l'égotisme est grand, plus la peur est grande ; plus l'individu est égoïste et plus noires sont ses craintes. Il semble que l'univers extérieur fourmille d'ennemis : « Tout le monde est contre moi. » Certains redoutent la vieillesse, d'autres la mort, d'autres le suicide jusqu'à ce qu'en définitive on sombre dans le désespoir qui n'est autre chose que le moi laissé à ses seules ressources dont il admet au bout du compte qu'elles sont nulles.

Le troisième stade est l'ignorance. Parce que l'égotiste a rompu tous les ponts avec Dieu et avec le prochain, il s'est privé, de ce fait, de toute connais­sance issue de ces sources. Le moi devient de moins en moins conscient de son destin et du sens de la vie. Il peut rassembler des faits, mais il est incapable de les coordonner. Cette sorte de connaissance ressemble à celle que l'on acquiert en suivant les cours d'une université moderne : on s'y instruit en vue de passer des examens et non d'accéder à une philosophie de la vie. L'ignorance se multiplie en fonction du nombre des connaissances qu'on accumule sans qu'on établisse entre elles de corrélation. L'homme sage ne sait qu'une seule chose, l'Amour de Dieu, et tout le reste s'y conjugue. Par contre, l'ignorance de l'égotiste le rend amer et fait de lui un cynique : d'abord parce qu'il ne parvient jamais à se débarrasser des aspira­tions au Bien que Dieu a implantées dans son âme ; ensuite parce qu'il sait qu'il n'a plus le pouvoir de le vouloir.

Ces tragiques effets du narcissisme ne sont pas sans remèdes. Assez curieusement, le Christianisme tient pour établi, pour commencer, que la plupart des hommes sont égoïstes. Le commandement de Dieu qui nous ordonne d'aimer Dieu et le prochain comme nous-mêmes découle de ce postulat que chaque homme s'aime soi-même. Ces simples petits mots du commandement « comme toi-même » soulèvent une question : comment l'homme s'aime-t-il ? Il y a toujours quelque chose que l'homme aime en lui-même et quelque chose qu'il n'aime pas. Il s'aime lorsqu'il est assis dans un siège confortable, lorsqu'il porte des vêtements qui lui vont bien, lorsqu'il se nourrit agréablement, etc. Mais il y a quelque chose qu'il n'aime pas en lui. Il ne s'aime pas lorsqu'il fait des bêtises, lorsqu'il insulte un ami. En d'autres termes, il s'aime en tant que créature faite à l'image et à la ressemblance de Dieu. Il ne s'aime pas lorsqu'il ternit cette image. C'est ainsi que le prochain doit être aimé. Il faut l'aimer en tant que personne, et même en tant que pécheur, car un pécheur est une personne. Mais son péché ne doit pas être aimé, car c'est la souillure de la divine ressemblance.

Il n'y a guère qu'un moyen d'essayer d'esquiver cette loi, c'est d'ergoter sur l'identité du prochain. Nôtre-Seigneur a tranché la question en répondant que le prochain n'est pas nécessairement l'homme qui habite la porte à côté. C'est celui que nous considérons comme un ennemi. Mais le Seigneur n'a pas exclu la possibilité que l'ennemi puisse également habiter la porte à côté !

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:56

    L'HOMME MODERNE EST-IL ÉLOIGNÉ DE LA  PAIX ?

Être malheureux ne met en danger que l'individu ignorant le sens du bonheur. La vie n'est intolérable que pour les hommes qui ne savent pas pourquoi nous sommes vivants ; dans cet état d'âme, ils confondent le bonheur et le plaisir (ce qui est pourtant bien diffé­rent) et identifient la joie à un chatouillement des extrémités nerveuses (ce qu'elle n'est pas). Pourtant, les choses qui nous sont extérieures ne nous apportent jamais la paix intérieure. Plus un être s'acharne à rechercher l'assouvissement et à poursuivre un but dans un domaine qui échappe à notre contrôle, plus il est sujet aux déceptions.

Deux démarches nous rapprochent du bonheur. La première consiste à nous effacer du monde extérieur, à éviter de nous laisser exagérément absorber par les soucis et les biens de ce monde. La seconde est autre­ment plus profonde : elle consiste, en partant de ce qui est inférieur en nous, à effectuer une ascension vers ce qui est supérieur, une ascension depuis notre égotisme jusqu'à notre Dieu. L'homme moderne est conscient des bienfaits de la première démarche : les soucis et les biens de ce monde sont devenus pour lui les causes d'innombrables misères. Les guerres, les crises économiques, l'insécurité et la vacuité de l'existence ont tellement épouvanté les hommes qu'ils ont essayé de rompre les ponts avec le monde extérieur, commencé à rechercher des satisfactions en deçà des limites propres de leur moi. C'est la raison de la vogue que connaît aujourd'hui la psychiatrie. L'âme moderne, alarmée par tout ce qu'elle trouve autour d'elle, a baissé les rideaux et entrepris de découvrir la paix dans l'analyse de son propre inconscient, de ses anxiétés et de ses terreurs, de ses idées noires et de ses frustations.

Mais cet auto refoulement peut se transformer en prison, si l'on s'enferme seul avec son moi, car il n'y a pas dans le monde de camisole de force plus rigou­reuse que celle du moi abandonné à lui-même. Le remède ne consiste jamais à recourir au scalpel psychanalytique pour libérer le pus moral intérieur et le regarder couler ; c'est là une action morbide tant pour le patient que pour le praticien. Le remède consiste plutôt à découvrir pourquoi l'individu se sent isolé et effrayé de sa solitude, car la plupart des gens sont terrifiés à l'idée d'être laissés seuls, sans d'ailleurs savoir pourquoi cette perspective les épouvante.

Le problème d'aujourd'hui, c'est la recherche de la paix intérieure, et c'est en ceci que le vingtième siècle se sépare du dix-neuvième. Il y a plus de cent ans, les hommes cherchaient dans le monde extérieur une solution à leurs problèmes : ils adoraient la science ou la nature, ils attendaient le bonheur du progrès, ou de la poli­tique, ou de leurs gains matériels. L'homme du vingtième siècle est préoccupé de lui-même : il est encore plus soucieux du problème de la sexualité que de la sexualité elle-même, il s'intéresse à l'attitude mentale qu'il doit adopter à cet égard plus qu'à la jouissance physique et à la procréation des enfants. Ses propres valeurs morales, ses propres états d'âme, ses propres attitudes l'absorbent entièrement.

Bien qu'on ait écrit énormément de bêtises sur la vie intérieure de l'homme d'aujourd'hui, il n'en est pas moins vrai que le vingtième siècle est plus près de Dieu que ne l'était le dix-neuvième. Nous sommes à la veille d'une des grandes renaissances spirituelles de l'histoire humaine. C'est parfois lorsqu'elles se sentent le plus éloignées de Dieu, au bord du désespoir, que les âmes sont le plus proches du Seigneur. Car une âme vide, le Divin peut la remplir, et une âme tourmentée, l'Infini peut la pacifier. Par contre, une âme orgueilleuse et pleine d'elle-même est inac­cessible à la Grâce.

L'homme moderne a été humilié : ses orgueilleuses anticipations en matière de progrès et de science n'ont guère tourné comme il l'espérait. Néanmoins, il n'en est pas encore arrivé au point de faire contrition. Il reste emprisonné dans son moi, et il est toujours incapable de rien voir au-delà. Pendant quelques années encore, le psychanalyste continuera sans doute à être autorisé à explorer les pensées ; mais le temps n'est pas éloigné où l'homme lancera à Dieu un appel déchirant pour qu'il l'arrache aux citernes vides de son propre moi. Saint Augustin le savait bien lorsqu'il disait : « Nos cœurs restent agités tant qu'ils ne reposent pas en toi. »

C'est pourquoi, même si nous sommes menacés d'une guerre catastrophique, l'époque n'est pas aussi mauvaise qu'elle en a l'air. L'homme moderne n'est pas encore revenu à Dieu ; mais il a fait, du moins, un retour sur lui-même. Plus tard, il se dépassera avec la grâce de Dieu qu'il recherche dès maintenant. Nul n'a jamais recherché quelque chose sans être conscient de son existence ; aujourd'hui, l'âme frustrée recherche Dieu comme la mémoire recherche un nom que l'on avait l'habitude de connaître.

La différence entre ceux qui ont trouvé Dieu et ceux qui continuent à le chercher est comme la diffé­rence entre une épouse heureuse de jouir de la compa­gnie de son mari et une jeune fille qui se demande si elle trouvera jamais un mari et qui s'efforce d'attirer les hommes d'une manière qui n'est peut-être pas la bonne. Ceux qui poursuivent le plaisir, la gloire et la fortune sont tous, en réalité, à la recherche de l'Infini, mais ces chercheurs sont encore dans les faubourgs de la Cité Éternelle. Ceux qui ont la foi ont trouvé leur véritable foyer au sein de l'Infini, ils ont trouvé « cette paix que le monde ne peut pas donner ». De même qu'il est possible d'apercevoir une silhouette lointaine sans distinguer du premier coup qu'il s'agit d'un ami perdu de vue depuis longtemps, de même on peut éprouver un besoin d'Infini, désirer des extases d'amour qui n'auraient pas de fin, sans se rendre encore compte qu'il s'agit de Dieu.

Peu importe le degré d'abjection auquel une âme est parvenue, il n'en est aucune qui se soumette à des plaisirs illicites sans avoir conscience de son asser­vissement, de son esclavage. C'est pour cela sans doute que les alcooliques sont si souvent des menteurs ; leurs lèvres nient un esclavage dont leur existence porte un si visible témoignage. Ces individus qui répugnent à admettre leurs fautes se refusent avec obstination à la Vérité divine ; mais la tristesse et la vacuité de leur existence les mènera, en définitive, au Dieu de Miséricorde.

Notre monde extérieur est aujourd'hui dans un état désespéré, mais le monde intérieur de l'homme est loin d'être sans espoir. Le monde des politiciens et des économistes reste à la traîne, bien en retard sur le développement psychologique des hommes. Le monde est loin de Dieu, mais les cœurs humains ne le sont pas. C'est pourquoi la paix viendra moins

des bouleversements politiques que de l'homme lui-même, qui, contraint de chercher refuge contre les tumultes extérieurs dans son âme même, sera hissé au-dessus de lui-même jusqu'à ce bonheur pour lequel il a été créé.

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 10:47

LA  JOIE

la joie est la délectable expérience d'une sensation de plaisir provoquée par un bien dont on jouit effec­tivement ou par la perspective d'un bien dont on peut raisonnablement espérer qu'on l'obtiendra. Il peut y avoir tout à la fois des joies naturelles et des joies spirituelles. Les joies naturelles, ce sont, par exemple, les joies éprouvées pendant la jeunesse avant que les déceptions aient endurci l'âme, ou la joie qui découle d'une bonne santé lorsqu'on absorbe des aliments agréables, ou la joie du succès lorsqu'on a gagné quelque combat, ou les joies affectives lorsque le cœur se sent aimé. Toutes ces joies naturelles sont intensifiées par les joies spirituelles et placées ainsi sur des bases plus durables. Aucun bonheur terrestre ne pourrait être permanent et complet s'il n'était associé à une bonne conscience.

La joie spirituelle confère, au milieu des boulever­sements de la vie, la sérénité d'humeur, la sérénité que conserve la montagne lorsqu'un orage éclate. Aux yeux d'un homme qui n'a jamais enraciné son âme dans le Divin, le moindre ennui prend tout de suite une importance excessive. Il lui est impossible de concentrer toutes ses forces sur un seul objet, car trop de choses le troublent.

La joie ne doit pas être confondue, avec un accès de bonne humeur. L'accès est un épisode, la joie est une habitude. L'hilarité est comme un météore, la gaieté est comme une étoile ; l'hilarité est un grésil­lement de brindilles, la joie est un brasier. Parce qu'elle a un caractère permanent, la joie rend plus aisées les actions difficiles. Au terme d'une longue étape, les soldats seraient moins alertes s'ils n'étaient entraînés par la musique. Un cœur joyeux s'accom­mode facilement d'un joug et trouve les fardeaux légers.

Aucune infirmière ne peut se rendre véritablement utile dans une chambre de malade, si elle n'a pas l'esprit allègre. En fait, avant qu'elle y soit admise, on devrait exiger deux choses : qu'elle ait déjà subi une intervention chirurgicale et qu'elle ait le sens de l'humour. L'intervention afin qu'elle sache ce que représente la douleur, le sens de l'humour afin qu'elle sache comment diffuser de la joie. Il n'est rien qui prolonge plus sûrement la durée d'une maladie qu'un visage revêche.

La joie relève beaucoup plus de la vie affective que de la raison. L'allégresse d'un chef de famille est sti­mulée et soutenue beaucoup plus sûrement par sa femme et ses enfants qu'elle ne pourrait l'être par une simple opération de l'intellect. Penché sur un berceau, un père se sent confronté avec les attributs de l'Être Éternel qui a répandu sur l'enfant sa ten­dresse et son amour. L'aptitude à se réjouir est toujours une excellente manière d'éprouver la condi­tion morale de l'homme. Aucun homme ne peut être extérieurement heureux, s'il est intérieurement mal­heureux. Lorsqu'un sentiment de culpabilité pèse sur l'âme, aucune somme de plaisir venue de l'exté­rieur ne peut compenser la perte de la joie intérieure. De même que le chagrin accompagne le péché, de même la joie est la compagne de la sainteté.

La joie, on peut l'éprouver tout à la fois dans la prospérité et dans l'adversité. Dans la prospérité, elle découle non des biens dont nous jouissons, mais de ceux que nous espérons ; non des plaisirs que nous ressentons, mais de la promesse de ceux auxquels nous croyons sans les voir. Les richesses peuvent s'accumuler, mais celles que nous espérons sont celles que les mites ne dévorent pas, que la rouille ne ronge pas, que les voleurs ne dérobent pas. Et même dans l'adversité, il peut y avoir de la joie, si l'on est bien assuré que le divin Maître lui-même est mort sur la Croix, comme condition préalable à sa Résurrection.

Si la joie n'est point aujourd'hui un phénomène commun, c'est parce que des âmes timides n'ont pas le courage de s'oublier et de consentir des sacrifices à autrui, ou encore parce que des sympathies plus étroites font apparaître comme vaines les promesses les plus brillantes du monde à venir. Dans la mesure où l'espérance qu'apporte la croyance en Dieu et au salut de l'âme disparaît de la vie, disparaît en même temps la joie, et l'on en revient au désespoir des païens. Les Grecs et les Romains de jadis voyaient toujours une ombre sur leur chemin et un squelette à leurs pieds. Parlant un jour de la vie, un fameux poète grec a dit qu'il vaudrait mieux n'être jamais né et que la meilleure chose à faire était de quitter cette vie aussi vite que possible. Voilà qui est tout à fait à l'opposé de ce que saint Paul ordonnait : « Réjouis-toi toujours dans le Seigneur, et je le dis de nouveau : réjouis-toi ! »

 

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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20 mars 2017 1 20 /03 /mars /2017 10:18

    L’ÉGOTISME

L’ÉGOTISME est le mensonge en action : il suppose que les fantaisies, les passions et les désirs instinctifs de l'égotiste ont un droit de priorité sur la loi morale, sur la fraternité des autres êtres humains et sur la volonté même de Dieu. L'égotiste est comme un balan­cier qui affirmerait ses droits contre ceux de la pen­dule, ou comme un nuage en rébellion contre le ciel, ou comme un bras qui s'acharnerait à ignorer le corps dont il fait partie. Comme il ne fait que ce que lui inspirent ses propres aspirations égoïstes, l'égotiste finit par détester tout ce qu'il fait. Il est comme l'enfant qui se lamente, dans une école progressiste : « Suis-je vraiment obligé de faire tout ce dont j'ai envie ? »

On en arrive ainsi, parfois, à se haïr soi-même. Le petit garçon qui a dévoré toute la crème glacée pré­parée pour l'ensemble de la famille en vient à haïr jusqu'à la seule vue de cette sorte de crème glacée; mêlé à cette haine de l'aliment, proprement animale et « conditionnée », il y a le dégoût moral que le petit garçon éprouve pour lui-même, parce qu'il a commis le péché de gourmandise. Cette haine de soi, c'est le châtiment moral qui nous est infligé pour notre glou­tonnerie, exactement comme l'aversion pour la crème glacée est l'effet physique, animal, de la même infrac­tion.

Les hommes qui éprouvent jusqu'à la nausée ce dégoût de soi, se frappent instinctivement la poitrine, comme pour chasser le mal de la citadelle intérieure de leur âme. Les athées sont plus enclins que les croyants à ce sentiment ; comme ils n'admettent pas la miséricorde et l'amour de Dieu qui nous en guérira, ils poussent parfois le dégoût que leur inspire leur personne jusqu'au stade final du suicide. L'auto destruction est une projection, un reflet extérieur de la tragédie intérieure au cours de laquelle le petit moi a défié tout ce qui était plus grand que lui et en est arrivé, épuisé par les effets de cette rébellion, à une haine anormale de la vie. Saint Pierre et Judas se sont l'un et l'autre insurgés contre la vie lorsqu'ils ont renié Nôtre-Seigneur ; l'un et l'autre avaient été mis en garde contre une pareille révolte ; l'un et l'autre ont été appelés des « démons » en raison de leur crime ; et l'un et l'autre se sont repentis. Mais Judas s'est « repenti en lui-même », il a dressé son propre moi contre sa propre personne dans les vaines souffrances du désespoir. Saint Pierre, lui, s'est repenti dans le sein du Seigneur, il s'est délivré du mal par son humilité et il a retrouvé la joie.

C'est seulement en subordonnant le moi à quelque chose qui est plus élevé que le moi que l'on peut se guérir du désespoir ; car cette humilité débarrasse l'âme à la fois de l'orgueil et du jugement personnel, elle fait place nette pour l'afflux de la Vérité et de l'Amour divins. « Quiconque s'abaisse sera élevé ; et quiconque s'élève sera abaissé »... Mais la haine de soi est l'exaltation du moi dont on fait un juge amer et sans appel. Tant que l'écriteau « A louer » reste accroché à une âme pleine de préoccupations égoïstes, le Divin Locataire ne peut pas emménager.

On trouve un moyen d'éprouver l'authenticité de l'humilité dans notre attitude à l'égard des flat­teurs. Quiconque aime la publicité est un orgueilleux qui cherche à se justifier devant les hommes ; l'homme humble, lui, rapporte toutes les louanges à Dieu. S'il a des dons, il sait que c'est Dieu qui les lui a octroyés et qu'ils doivent être utilisés à servir leur véritable Maître. Il est comme une fenêtre qui se satisfait de laisser les rayons de soleil du Bon Dieu la traverser, sans que l'envie la prenne de prétendre que la lumière est sa propre création. Un homme humble accepte tout à la fois les louanges et les blâmes comme des dons de Dieu : l'amertume et la douceur sont envoyées l'une et l'autre par Celui qui est amour. Comme le disait Job : « Le Seigneur m'a tout donné, le Seigneur m'a tout repris. Loué soit le Seigneur ! »

L'égotiste, en revanche, n'arrive pas à s'oublier, même s'il a conscience de sa propre petitesse et qu'il en souffre : il croit possible de dissimuler cette infé­riorité en se vantant sans arrêt lui-même. L'homme humble s'est abandonné à Dieu ; il est préservé du désespoir, car il sait qu'il est aimé par l'Amour lui-même. L'égotiste se plaint constamment de ce que les autres ne l'aiment pas assez ; il n'arrive pas à comprendre qu'il en est ainsi, parce qu'il a fait de sa personne le centre de l'univers. Ses malheurs — comme presque toutes les autres formes de l'infortune — viennent d'un refus entêté de renoncer à sa propre obstination.

Nos meilleurs moments sont ceux où nous nous oublions pour être aimable avec autrui. Ces menus instants d'abdication sont des actes d'humilité authen­tique : l'homme qui s'abandonne se trouve, et il trouve son bonheur.

La haine de soi et le désespoir sont des maladies auxquelles seuls les égotistes sont prédisposés. Le remède à ces maux est toujours le même : l'humilité. Et cela signifie qu'il faut aimer Dieu plus que nous-mêmes.

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 11:45

LE   CHEMIN   DU   BONHEUR…     (3)

L'HUMILITÉ

La cause principale de l'infortune intérieure est l'égotisme ou l’égoïsme. Celui qui se donne de l'impor­tance en se vantant démontre en réalité qu'il ne vaut pas grand-chose. L'orgueil est une tentative pour créer l'impression que nous sommes ce que effective­ment nous ne sommes pas.

Combien les gens seraient plus heureux si, au lieu d'exalter leur moi à l'infini, ils le réduisaient à zéro. Ils découvriraient ainsi l'infini véritable, grâce à la plus rare des vertus modernes : l'humilité. L'humilité est la vérité sur nous-mêmes. Un homme d'un mètre quatre-vingts qui dit « Je n'ai qu'un mètre cinquante» n'est pas humble. Un bon écrivain n'est pas humble s'il affirme : « Je ne suis qu'un gribouilleur. » On ne tient de tels propos que pour provoquer un démenti et recevoir des compliments. Autrement humble est celui qui déclare : « S'il est vrai que j'ai quelque talent, c'est un don de Dieu et je Lui en rends grâce. » Plus la maison est haute, plus les fondements sont profonds ; plus les altitudes morales auxquelles nous aspirons sont élevées, plus grande est l'humilité. Comme le dit saint Jean-Baptiste lorsqu'il vit Nôtre-Seigneur : « Je dois m'abaisser, il doit s'élever. » Les fleurs disparaissent humblement pendant l'hiver pour se réfugier dans les racines maternelles. Mortes aux yeux du monde, elles subsistent sous la terre dans une humble humilité, hors de portée du regard des hommes. Mais parce qu'elles se sont humiliées, elles seront exaltées et glorifiées au printemps suivant. C'est seulement lorsqu'une boîte est vide qu'on peut la remplir ; c'est seulement lorsque le moi est dégonflé que Dieu peut répandre ses bienfaits. Certains sont déjà tellement farcis de leur propre moi qu'il est impossible que l'amour du prochain ou l'amour de Dieu pénètre en eux. Constamment préoccupés de leur personne, ils se font repousser par tout le monde. L'humilité, au contraire, nous rend réceptifs aux dons d'autrui. Vous ne pouvez pas me donner si je ne prends pas. C'est le preneur qui fait le donateur. De même, Dieu doit trouver un preneur avant de se faire dona­teur, et si l'on n'est pas assez humble pour recevoir ses dons, alors on ne reçoit rien.

Un homme possédé du démon fut amené, un jour, à l'un des Pères du Désert. Lorsque le saint eut ordonné au démon de s'enfuir, le démon demanda :

— Quelle différence y a-t-il entre les brebis et les boucs que le Seigneur mettra à sa  droite et à sa gauche, le jour du Jugement dernier ?

— Je suis un de ces boucs, répondit le saint. Le démon dit alors :

— Votre humilité m'oblige à partir. Beaucoup de gens se demandent :

— J'ai peiné pendant des années pour les autres, et même pour Dieu. Qu'est-ce que cela m'a rapporté ? Je continue à n'être rien.

La réponse est qu'ils ont gagné quelque chose : ils ont acquis la conscience de leur propre insignifiance et de grands mérites pour la vie future. Un jour, deux hommes étaient dans une carriole. L'un d'eux dit :

— Il n'y a pas assez de place pour vous sur ce siège.

— Qu'importé, répondit l'autre. Nous nous aime­rons un peu plus l'un l'autre, et il y aura assez de place.

Demandez à un homme : « Êtes-vous un saint ? » S'il répond par l'affirmative, vous pouvez être tout à fait certain qu'il n'en est pas un.

L'homme humble se concentre sur ses propres erreurs et non sur celles des autres ; il ne voit chez son prochain que le bien et la vertu. Il ne porte pas ses fautes derrière, mais devant lui. Les défauts du voisin, il les porte dans un sac sur son dos afin de les ignorer. L'orgueilleux, au contraire, se plaint de tout le monde, et il est convaincu qu'on lui fait du tort, qu'on ne l'apprécie pas à sa valeur. Lorsque l'homme humble est mal traité, il ne se plaint pas ; il sait qu'il est traité mieux qu'il ne le mérite. Du point de vue spirituel, celui qui est fier de son intelligence, de ses talents, de son verbe, et qui n'en rend jamais grâce à Dieu, cet homme-là est un voleur ; il a accepté des dons de Dieu sans reconnaître le Donateur. Les épis de blé qui portent les grains les plus riches sont toujours ceux qui s'inclinent le plus bas. L'homme humble n'est jamais découragé ; en revanche, l'or­gueilleux choit dans le désespoir. L'homme humble conserve la ressource de recourir à Dieu ; l'orgueilleux n'a que son propre moi qui s'est effondré.

En matière d'humilité, une des plus ravissantes prières est celle de saint François : « Seigneur, fais de moi l'instrument de ta paix. Là où il y a de la haine, qu'il y ait de l'amour; là où il y a préjudice, qu'il y ait pardon; là où il y a doute, qu'il y ait foi; là où il y a désespoir, qu'il y ait espérance; là où il y a des ténèbres, qu'il y ait de la lumière; là où il y a de la tristesse, qu'il y ait de la joie. 0 divin Maître, faites que je ne cherche pas tant à être consolé qu'à consoler; à être compris qu'à comprendre; à être aimé qu'à aimer. Car c'est en donnant que nous recevons, en pardonnant que nous sommes pardonnes; en mourant que nous naissons à la Vie Éternelle. »   A suivre…

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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