L’ATTITUDE DES HOMMES qui ne cherchent pas…
a) à cause de leur éducation
N'ayant pas entendu poser le problème ni dans leur famille ni durant leurs années de formation, certaines personnes, par ailleurs douées d'intelligence, ne se sont jamais demandé pourquoi ils vivaient.
Obéissant instinctivement à leur conscience, elles mènent souvent une vie irréprochable, toute de travail et de dévouement.
Ces personnes méritent tout notre respect, et il n'y a pas lieu de s'étonner que le jour où le problème se pose devant elles, ces âmes admettent, sans beaucoup d'hésitation, Dieu et ses desseins.
b) à cause de leur légèreté
Il y a ensuite la foule de ceux qui ont pris conscience du problème, mais ne se soucient pas de lui apporter, une solution intelligente, claire et complète.
Pourquoi vous obstinez-vous à vous enquérir d'où vous venez et où vous allez ! Vous ne saurez jamais un mot de tout cela. Laissez-la ces chimères. Ces problèmes sont une maladie ; le moyen d'en guérir est de n'y pas penser.
(Littré, Revue des Deux Mondes, 1 juin 1865... Il s'est converti sur son lit de mort !)
Le problème de la vie ! Je n'y pense qu'une fois par an. J'y ai pensé hier. Repassez dans un an !
(Répartie d'Alphonse Karr dans une interview)
Si j'arrêtais les passants, dans une artère de la ville, pour leur demander s'ils ont réfléchi au but de leur existence et quelle solution ils ont choisie, beaucoup me prendraient pour un importun ou pour un illuminé, et ils passeraient leur chemin en haussant les épaules.
Mais si je leur demandais dans quelle direction se trouve la gare ou la poste centrale, je les verrais s'empresser de me l'indiquer.
Quel illogisme ! Ils sont prêts à me fournir un renseignement secondaire, mais sur le pourquoi de leur existence, ils restent bouche bée, et, ce qui est plus grave, indifférents.
Sur la tombe de combien de gens pourrait-on écrire ces mots : « Ici repose quelqu'un qui n'a jamais su pourquoi il vivait. (Bopp)
«Le désarroi où sont plongés les hommes vient de ce que le soir, ils ne savent pas pourquoi ils se sont levés et pourquoi demain ils recommenceront. » (P. Doncœur)
« La plupart des hommes n'ouvrent les yeux qu'une seule fois. C'est au moment de la mort... Et l'on s'empresse de les leur fermer ! (H. Bordeaux)
Cependant, il faut vivre. Dès lors, tout homme doit choisir une attitude pratique devant les problèmes de la vie.
Quelle sera l'attitude pratique de ces indifférents ? Souvent ce sera celle que leur dicte l'intérêt ou le caprice.
N'ayant pas réfléchi personnellement à la vie, ils empruntent à gauche et à droite quelques lambeaux de doctrine, les assemblent grossièrement et revêtent ce costume d'arlequin, fait de vieux restes de toutes couleurs.
A tout moment, ils modifient leur costume pour s'adapter au goût du jour et au rythme de leur fantaisie.
C'est ainsi qu'ils seront tantôt catholiques, tantôt protestants, aujourd'hui communistes, demain capitalistes : catholiques, parce que les traditions de famille ou les convenances l'exigent d'eux, à certains moments de la vie ; protestants parce qu'ils jugent devoir « protester » contre certaines mesures de l'Eglise catholique à laquelle néanmoins ils désirent appartenir ; communistes, si le voisin est mieux loti qu'eux ; capitalistes, le jour où ils ont quelque bien à défendre.
Aujourd'hui ils se proclameront les défenseurs de la justice parce qu'ils ont été victimes des agissements d'un scélérat ; mais demain, ils jetteront par-dessus bord les plus élémentaires prescriptions de la morale parce que cela les gêne.
Ils se plaindront que la main-d'œuvre manque ; mais ils auront soin de ne pas avoir d'enfants.
Leur solution est donc de vivre au jour le jour, au gré de leurs impressions agréables ou désagréables, portés par le flux des événements et le reflux des profits immédiats !
«Pour la plupart des hommes, l'essentiel de la vie, c'est le temporel, ce qui passe, ce qui touche les sens. Le spirituel peut être vérité en théorie mais en pratique c'est une nuée ...
Beaucoup sont dans la vie sans jamais s'être demandé pourquoi ils vivent ? Ils obéissent à l'instinct obscur qui s'accroche à la vie. Mais ils n'ont pas découvert ce qu’ils doivent faire dans la vie.
Au jour le jour ils s'arrangent pour être le mieux ou le moins mal possible. Ils travaillent, si c'est nécessaire, pour vivre ; sinon ils ne font rien. Ils prévoient, dans la mesure de quelques fins immédiates. La mort, ils évitent d'y penser. Et ils y restent, parce qu'ils y sont et n'attendant rien de plus, après et après. »
(Chan. J, Leclercq, Dialogue de l'homme et de Dieu.)
c) à cause des conséquences qu'ils prépayent
Beaucoup évitent de chercher une solution parce qu'ils se rendent compte que la vérité, s'ils la trouvaient entraînerait avec elle certaines exigences morales qui leur font peur.
« Ce furent, je le dis franchement, la crise de l’adolescence et la honte de certains aveux Qui me firent renoncer à mes habitudes de piété. Bien des hommes nui sont dans ce cas conviendraient, s'ils étaient sincères, que ce qui les éloigna d'abord de la religion, ce fut la règle sévère qu'elle impose à tous au point de vue des sens, et qu'ils n'ont demandé que plus tard, à la raison et à la science, des arguments métaphysiques qui leur permettent de ne plus se gêner. » (François Coppée, La bonne souffrance, p. 5)
«Mon expérience de onze ans d'internat de lycée et celle de mes quatre années d'École normale m'ont montré que, dans le plus grand nombre de cas, le jeune homme cesse d'être catholique moins pour des raisons d'ordre intellectuel que pour des raisons d'ordre moral. C'est parce qu'il n'a plus le cœur pur qu'il se détourne de Dieu et qu'il se refuse à ces règlements de comptes que sont let confessions et surtout la communion pascale. »
(Jean Guiraud, Pourquoi je suis catholique.)
«Ce recul intellectuel (dans la croyance en Dieu) est ordinairement la conséquence d'un déchet moral. Sous l'influence d'une passion, on en arrive à désirer que Dieu ne soit pas et, sous l'action de ce désir, on finit par se persuader que Dieu n'est pas. » (Duplessy, Apologétique, I, 89)
« L'homme, en se détachant de la foi, se détache surtout d'une chaîne insupportable à ses plaisirs. Je n'étonnerai aucun de ceux qui ont traversé les études de nos lycées en affirmant que la précoce impiété des libres-penseurs en tunique, a pour point de départ quelque faiblesse de la chair accompagnée d'une horreur de l'aveu au confessionnal. Le raisonnement, quel raisonnement ! Arrive ensuite et fournit des preuves à l'appui d'une thèse de négation acceptée d'abord pour les besoins de la pratique. »
(Bourget, Essais de psychologie contemporaine)
« L'histoire de saint Augustin se répète pour chacun de nous : la perte de la Foi coïncide toujours avec l'éveil des sens. Ce n'est pas la raison qui détourne de Dieu l'adolescent, c'est la chair.
L'incrédulité ne fait que fournir des excuses à la vie nouvelle qu'il mène. » (Louis Bertrand, Vie de St-Augustin)
d) à cause de leurs préoccupations matérielles
Groupons à part tous ces honnêtes gens qui, ayant reçu souvent une éducation chrétienne, ont perdu la foi parce que les nécessités matérielles de la vie absorbent tout leur temps. Combien d'ouvriers, par exemple, en sont là ? Ce n'est pas légèreté ; ce n'est pas refus des obligations qu'entraînerait la vérité ; mais c'est la dureté de l'existence qui les empêche de garder vivante leur foi.
e) à cause de l’abandon de la Vérité par la fausse église et son concile hérétique.
Cette contradiction avec ce que la sainte Église a toujours enseigné comme étant la VÉRITÉ et ne pouvait changer, les gens pensent qu’on leur a menti. Alors que c’est aujourd’hui qu’on leur ment en prétendant canoniser Luther, un des excommuniés qui ne s’est jamais repenti... etc.
Note : cette dernière réflexion est du bloggeur. Deo Gratias
Extrait de : La Solution du Problème de la Vie. (F. Lelotte S.J.)
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