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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 21:04

 

QUATRIÈME PARTIE

CONDITIONS DU BONHEUR HUMAIN

CHAPITRE I

L'INSTINCT D'AGRESSION ET L'INSTINCT D'AMOUR

L'instinct d'agression est de ce monde. L'ins­tinct d'amour ne l'est point (On est prié de ne pas le confondre avec l'instinct de conservation de l'espèce, l'amour sexuel qui, par tant de ses formes, est plus proche de l'instinct d'agression que du véritable amour. Il faut donc distinguer l'amour qui prend de l'amour qui donne).

 

Le premier est à la base de la nature humaine, le second, à son sommet. Le premier engendre tous les malheurs ; le second, la joie de vivre et le bonheur.

 

L'instinct d'agression fait régner la loi du plus fort. Il engendre l'entre dévorement effréné d'une nature déchue.

 

Les vivants luttent de toutes leurs forces pour se conserver et se propager. Mais dans quel milieu luttent-ils ?  Ils luttent dans un monde où une chose ne peut pas être possédée par deux êtres à la fois ; où la matière d'un corps ne peut être celle d'un autre ; où, si un corps occupe un lieu, un autre ne peut pas l'occuper en même temps. Monde de séparation né de la volonté du premier Ange en révolte. Matière morcelée en corps séparés... Ce sont les lois de ce milieu qui engendre la férocité du monde animal. Espace vital ! Pour chacun ! Loi de la jungle ! (En une certaine mesure cela est normal : il existe une répulsion intime de tout être vivant contre ce qui n'est pas lui et ne dérive pas de lui.).

 

On pourrait déjà reconnaître, sans trop de difficulté, l'esprit qui domine en notre « civili­sation ». Mais ce n'est pas suffisant. Il faut cons­tater aussi que l'instinct d'agression a pris des proportions grandioses... Sur le plan de la chair, en un monde déchu, il est normal. Mais aujour­d'hui, il a quitté son plan qui se trouve, comme nous l'avons remarqué, à la base de la nature humaine : il s'est hissé peu à peu jusqu'à son sommet. Il règne en maître sur les intelli­gences !

 

L'instinct agressif s'exprime ainsi : « La lutte des contraires est issue des contradictions exis­tant dans l'essence même des choses »... Ce cha­rabia marxiste justifie simplement l'esprit d'agression ; c'est-à-dire, ce qui reste de l'homme quand on refoule son principe surnaturel, l'ins­tinct d'amour. Ce charabia couvre le péché d'ori­gine et les tendances combatives de la nature humaine. Et alors l'instinct d'amour ne peut plus féconder une nature envenimée, — même si elle est auréolée du beau titre de « lutte des classes collant au sens de l'histoire » ! Et alors com­mence la décadence d'une civilisation, la mort d'un monde dont l'instinct d'agression désagrège les forces de cohésion, en refoulant l'instinct d'amour.

 

L'instinct d'agression n'est-il pas le fondement de la « SCIENCE » actuelle ? Sont-ils nombreux les esprits « scientifiques » qui ne s'inclinent pas devant les théories évolutionnistes actuelles ? Or, ne sont-elles pas fondées sur le « struggle for life », la lutte des espèces, la « sélection natu­relle » ?

 

Là aussi on est victime des apparences, des phénomènes de surface de la vie. (Nous avons vu, dans le chapitre précédent, les ravages que provoque un phénomène analogue : l'estima­tion des hommes selon les apparences. En science c'est le même esprit : il s'arrête à la surface des choses.)

En effet, le « struggle for life », c'est la soumission de la vie au milieu où elle est plongée. Or, la vie est un courant de paix qui se répand, non en surface, mais en profondeur, courant destiner à relier et pacifier les forces élémentaires à l'intérieur des corps qu'elle forge. En elle-même, la vie est toute harmonie. Depuis que l'on connaît son œu­vre miraculeuse d'unification et de régulation, la vie ne devrait plus se définir par son jeu externe, le « struggle for life ».

 

Dans le moindre corps vivant, tant qu'il dure, la lutte disparaît, les chocs sont réduits au minimum. C'est pourquoi à l'état normal du corps, aucun signalement d'un con­flit ne nous parvient. La santé : sainteté de l'or­dre corporel ; unité qui règne en maîtresse. Les corps, tant qu'ils vivent, sont des îlots où règne la paix, des atterrissements de l'Amour gagnés sur le chaos des forces matérielles. Car la ma­tière est principe de division sans fin...

 

Mais les corps vivants ne figurent dans l'espace qu'une étape de l'« INSTINCT D'AMOUR ». As­pects visibles et tangibles de Son œuvre, une des phases de la lutte que l'Amour, cette force qui unit — « Instincto Divino » — mène contre les forces incohérentes de l'univers.

 

Jusqu'à l'homme, il n'a agi que dans les for­mes internes de la nature, et non entre ces for­mes où, en effet, règne la loi de la jungle. Avec l'homme, l'instinct d'amour commence à agir entre les individus — même en dehors de l'ap­pel sexuel ! (En réalité, l'appel sexuel n'appartient pas à l'indi­vidu mais à l'espèce : il s'y soumet aveuglément.). L'instinct d'amour devient cons­cient et personnel. L'homme intègre ainsi les deux instincts (d'agression et d'amour). Il se détache donc complètement de la nature.

 

En conséquence, pour que l'humanité gran­disse en s'organisant, les individus doivent se rapprocher, non pas sous l'action d'une con­trainte, mais par attrait interne, par sympathie.

 

Il faut donc que les hommes soient baignés par un nouveau « SANG », rappelant le sang qui unit les éléments du même corps. Sang d'Amour. Sang du Christ. C'est lui qui forme le corps de la nou­velle espèce : « CORPS MYSTIQUE ».

 

En avons-nous pris le chemin ?

 

Les hommes d'aujourd'hui qui ne se sentent plus organiquement liés entre eux, de sang à sang, sont mûrs pour tous les totalitarismes, c'est-à-dire pour le bagne. Au Maître divin se substitue le maître selon la terre. La marche vers l'unité sans le Christ fait naître le Césarisme. L'athéisme engendre la coercition. Et c'est le règne de l'instinct d'agression.

 

Jésus dit : « Mangez mon Corps et mon Sang et vous aurez la vie éternelle ». Instinct d'Amour.

 

Satan dit : « Mangez-vous les uns les autres ». Et c'est l'horreur d'un monde mené par l'Instinct d'Agression !...

 

                                                                ***

 

L'action des hommes peut s'effectuer de deux manières. Le sujet identifie l'objet à lui-même ou, inversement, le sujet s'identifie à l'objet.

Dans le premier cas le sujet s'empare de l'ob­jet pour le dominer. Il voit en lui une chose à asservir, ou même à détruire à son avantage. L'objet est atteint dans son indépendance, voire dans son existence. Par conséquent, dans cette sorte d'action, l'individu poursuit la satisfaction de ses propres intérêts ; il y satisfait ses besoins, ses appétits... (Consulter le livre du Dr A. Stocker : « De la Psychanalyse à la Psgchosynthèse », où il a traité magis­tralement cette question.)

 

C'est bien le cas de l'homme occidental pour lequel le monde est un réservoir où il n'a qu'à puiser des jouissances, des distractions, des amusements, des divertissements... ( Et tous les moyens sont bons pour y arriver : « A New-York toutes les heures, un homme est assassiné, sept jeunes filles sont violées, quatre-vingt-douze appar­tements sont cambriolés, quatre trafiquants de drogues sont arrêtés et quarante voitures sont volées » (Paris Presse, 17 nov. 1959). Voilà l'instinct d'agression en toute sa splendeur !)  Il veut tout prendre sans rien donner.

 

L'insensé ne voit pas qu'en ne donnant rien au monde, il supprime le monde. Il ne voit pas qu'en refusant le don au monde, il supprime la terre même sous ses pieds, cette terre d'où aurait pu jaillir la fleur du bonheur... Car pour l'âme, ce qu'elle donne l'enrichit plus que ce qu'elle reçoit. Et c'est en donnant qu'elle confère une réalité à l'objet aimé.

 

On ne sait plus que le signal du bonheur ne peut s'allumer que dans une âme dilatée par le don d'elle-même. On ne sait plus qu'il s'éteint en une âme qui attend tout du dehors, qui veut ravir sans offrir : elle ne s'y enrichit pas ; elle se vide d'elle-même !

 

L'action qui identifie l'objet au sujet, l'action qui dévore, est commune à l'homme et à l'ani­mal, — avec une différence : chez l'homme, intervient, dans son action possessive et agres­sive, son second palier : la connaissance.

 

Alors il mettra la connaissance au service de ses inté­rêts et il inventera la Technique. Et en vérité, cette Technique, en grande partie guerrière, déve­loppera son action possessive et agressive pour la conquête de la terre, en se déployant même aujourd'hui au delà de la Terre !

 

A SUIVRE

 

Extrait de : TU ES NÉ POUR LE BONHEUR   Œuvre de Paul Scortesco  (1960)

 

Elogofioupiou.over-blog.com

 

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