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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 14:54

Extrait de : Saint Bonaventure vous parle de LA SCIENCE.

Éditions Franciscaines. Paris 1943. Albert Garreau.

 

Chez les frères Mineurs, ce problème des études mettait en cause la nature même de leur vocation. Les spirituels éblouis par la nouvelle révélation de pauvreté, de simplicité et de joie évangéliques que saint François venait d'apporter au siècle, enten­daient ne plus rien connaître ni pratiquer au-delà : pour eux, la stricte imitation de Jésus-Christ et de leur père saint François excluait absolument les études, qui sont toutes vaines et curieu­ses, propres uniquement à nourrir l'orgueil et le goût des riches­ses. Les modérés, tels Pierre Olieu, qui admettait tout juste une lecture rapide et prudente des philosophes, passaient à leurs yeux pour des déserteurs, les hommes de raison étaient quali­fiés de cœurs secs et d'impies.

 

Il n'était que trop facile de citer des exemples de relâchement dans les Ordres anciens ou bien d'invoquer les égarements de docteurs fameux, dont les recherches n'avaient abouti qu'au schis­me ou à l'hérésie. Et les Ordres mendiants s'étaient destinés dès leur fondation à combattre ces abus et à priver de leurs meil­leurs arguments les sectes hérétiques, albigeois, vaudois ou au­tres, qui prétendaient faire des surenchères de mortifications.

 

Nécessités urgentes du moment, anciennes traditions dont les défenseurs comptaient parmi les moines les plus vertueux, fidé­lité littérale à certains conseils de saint François, il semblait que les frères Mineurs spirituels invoquaient pour leur cause les arguments les plus convaincants. Cependant, dès les premières années de l'Ordre, saint François avait accepté et même encou­ragé la fondation de couvents d'études près des grandes univer­sités de Bologne, de Paris, d'Oxford, et le développement, la pros­périté de ces maisons étaient de toute évidence utiles et même nécessaires à la chrétienté.

 

Un homme d'étude, ancien maître de l'université, le bienheureux Jean de Parme, ministre général de l'Ordre, au plus fort de cette querelle, troublé dans sa cons­cience, incapable de prendre les graves décisions qui s'imposent, démissionne de sa charge et désigne saint Bonaventure pour lui succéder. C'est donc à celui-ci qu'il va incomber de donner une solution définitive aux difficultés les plus menaçantes pour la vie de l'Ordre, qui se soient élevées depuis la mort du saint fon­dateur.

 

(A suivre)

elogofioupiou.com

 

 

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