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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 17:37

Extrait de : Saint Bonaventure vous parle de LA SCIENCE.

Éditions Franciscaines. Paris 1943. Albert Garreau.

 

L'union à Dieu, poursuit le Docteur séraphique, se réalise par la lecture de quatre livres :

 

Le monde sensible et matériel, qui est le vestige de Dieu, livre écrit au dehors ;

Le monde spirituel, qui est l'image de Dieu dans ses perfections et par conséquent un livre écrit au dedans ;

L’Écriture Sainte, qui est un livre écrit au dehors dans sa partie littérale et matérielle et un livre écrit au dedans par ses mystères ;

Pour bien comprendre ces trois li­vres, il faut connaître le quatrième, qui est Jésus-Christ.

 

C'est en lui que la Création trouve la raison de son existence ; tout a été fait par lui et pour lui ; ce n'est donc qu'avec lui que l'homme peut avoir une connaissance exacte et complète de l'univers. C'est encore lui qui nous enseigne à lire l'Écriture, puisqu'il en est la clé. En un mot « Il est le livre même de la sagesse... mais ce livre n'est ouvert que dans la croix ; c'est ce livre que nous de­vons prendre si nous voulons avoir l'intelligence des secrets de la sagesse de Dieu ».

 

Dans cet itinéraire de l'âme à Dieu, la science, au sens usuel et profane du mot, ne permet donc de faire que les premiers pas, mais son secours ne doit pas être dédaigné : « Quoique toute illu­mination de la connaissance soit intérieure, nous pouvons distinguer une lumière extérieure, qui éclaire les arts mécaniques, une lumière inférieure, qui se réfléchit dans les connaissances acquises  par les  sens,  une  lumière  intérieure,   celle  de  la pensée philosophique,   une  lumière  supérieure,  celle   de   la  théologie   ». Toutes ces lumières convergent et concourent à la même illumination.

 

Retrouver les vestiges de Dieu dans le monde sensible, par ces lumières extérieures, inférieures ou intérieures, est du reste fa­cile : « La splendeur des choses nous le révèle, si nous ne sommes pas aveugles ; elles nous crient Dieu et nous éveilleront si nous ne sommes pas sourds ; il faut être muet, enfin, pour ne pas louer Dieu dans chacun de ses effets, et fou pour ne pas reconnaître le premier principe à tant d'indices ».

 

Saint Bonaventure, loin de fixer des consignes étroites, ne craint pas de multiplier les voies d'accès ; il accepterait la révélation de Dieu au spectacle de la nature de nos écrivains romantiques, dont il est peut-être le loin­tain inspirateur.

 

La Création tout entière, enseigne-t-il, est un temple plein de la majesté du Créateur. « Ceux qui connaissent Dieu dans le monde matériel l'adorent sur le parvis ; ceux qui le découvrent en eux-mêmes l'adorent dans le sanctuaire ; ceux qui le connaissent par la foi et par la contemplation l'adorent dans le Saint des saints... »

 

L'univers, qui procure à l'homme tous les biens nécessaires à la vie, concourt aussi à la perfection de son âme en le conduisant à la sagesse.

 

C'est un livre où l'homme, dans l'état d'innocence, lisait sans effort ; aujourd'hui qu'il est impuissant et aveugle, il a besoin que l'Écriture lui enseigne à bien connaître la nature, à pénétrer à travers les choses créées la manière dont elles sont dirigées vers leur fin et comment elles resplendissent des attributs divins. Dieu se cache dans toutes les choses qui peuvent être senties et con­nues.

 

Mais, « dans l'Écriture seule on goûte la délectation spiri­tuelle et non pas dans les autres sciences. Le Philosophe dit qu'il y a du plaisir à connaître les mathématiques ; nous le lui aban­donnons ; pour nous ce plaisir ne suffit pas ».

 

Car à quoi bon savoir beaucoup de choses, si l'on ne sait rien goûter ?

 

(A suivre)

elogofioupiou.com

 

 

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