Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 10:11

Notre esprit est fait pour penser et pour juger dans l'Esprit de Dieu comme le regard d'un chien fidèle dans le regard de son maître.

 

Pour rencontrer la vérité en tout domaine, ne faut-il pas lever les yeux vers Celui qui est la Vérité? Toutes choses sont en elles-mêmes non telles qu'elles nous apparaissent au premier abord, mais telles que Dieu les voit, et notre effort spi­rituel consiste à nous élever, au moyen de la rai­son et de la foi, jusqu'à cette haute vision, pour en faire la règle de notre jugement et de notre conduite.

 

La vraie réalité, pour l'esprit, est au delà de ce qui bouge autour de nous, s'impose un moment et promptement s'efface; elle gît dans la raison dernière des événements, dans leur signification comme serviteurs de Dieu et serviteurs de l'âme, dans leur utilité possible ou bien leur danger pour le but éternel.

 

« Nous sommes liés de plus près à l'invisible qu'au visible », écrit Novalis. Nous sommes plongés dans l'Esprit, et notre éloignement à son égard n'est qu'une cécité.

 

Qu'appelons-nous l'idéal? A en juger avec profondeur, l'idéal est comme la projection en avant de ce qui est en arrière et nous pousse, de ce qui est au-dessus et nous guide, de ce qui est au dedans et nous crée. Dieu est l'idéal même quant à sa substance; il est la cause de ce reflet en nous qui en retient le nom, et il est aussi le terme où l'on tend — le sachant, l'ignorant ou même le niant — à travers des lueurs qui sans cela ne seraient qu'un mirage.

 

Dieu s'exprime dans le visible et se reconnaît en nous. Notre effort vers le visible, c'est lui qui se cherche. Nous-mêmes nous le cherchons par la vie morale, par la mysticité, par l'amour, par la philosophie, par la science, par l'art et nous le trouvons, quand ces choses sont droites.

 

On a dit de César Franck qu'il regardait le monde à travers les vitraux qui rayonnaient sur son orgue. Il avait bien raison. L'orgue est sublime parce qu'il essaie d'exprimer toutes les voix des êtres. Les vitraux le sont quand ils pro­jettent sur nous en couleurs et en formes, en idées et en suggestions les lumières du ciel. Le temple, où tout s'inscrit et s'achève en harmonie spirituelle, en contemplation, en effort de noble vie, est sublime de la sublimité de ce tout et de la sienne que Dieu même consacre.

 

C'est de là qu'il faut voir ce qui se voit. Du point de vue de la beauté, de la vérité, de la droiture morale et de la mysticité — ce qui veut dire finalement de la divinité — tout prend son sens, et l'homme qui l'a compris s'élève de ce fait au-dessus de l'immense majorité des hommes ; mais il n'en peut concevoir d'orgueil, car l'évi­dence de ce jugement est telle, que de le voir partagé par si peu d'êtres est pour l'âme un objet d'indicible étonnement.

 

Extrait de : RECUEILLEMENT. Œuvre de A. D. Sertillages O.P. (1935)

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires