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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 07:59

Un combat, voilà la vie de l'homme sur la terre, disait le saint homme Job (Job, VII, 1). De fait, depuis les jours du Paradis Terrestre, la vie pour chacun de nous, c'est l'état de guerre en permanence. Le démon, le mon­de et notre nature corrompue ont mis le siège autour de chacune de nos âmes, et cet assaut ne prendra fin qu'au moment où, libé­rées par la mort, elles paraîtront devant le Souverain Juge. Com­bat terriblement long : toute la vie ! Il nous faut prendre notre parti et ne plus jamais rêver de jours où tout est rosé, dans un pays où le lait et le miel coulent à pleins flots.

 

Combat épouvantablement ardu et périlleux : d'autant plus rude et dangereux que la puissance des ennemis est encore ac­crue et aidée par la facilité d'accès et d'abordage qui leur est of­ferte. Songez donc que le pire de nos ennemis, notre pauvre nature viciée, est dans la place, au dedans de nous et que nous l'y portons vingt-quatre heures par jour !

 

Par ailleurs, l'enjeu de la lutte est d'une capitale importance. Vous le savez : l'âme une fois sauvée, c'est le souverain bien et pour toujours. Tandis que notre lâcheté, fût-elle momentanée; peut avoir des conséquences désastreuses, peut-être irréparables...

 

Si le ciel souffre violence (Matt., XI, 12), on saisit l'impor­tance essentielle de la bravoure dans ce combat sans merci. Par­tant de là, on conclut que travailler toute l'année à accroître dans l'âme la force surnaturelle et l'énergie naturelle, c'est faire besogne très utile pour nous et très agréable au bon Dieu. [... ]

 

La force chrétienne

 

La force est une vertu cardinale qui raffermit l'âme dans la poursuite du bien difficile, sans se laisser ébranler par la peur, pas même celle de la mort (Tanquerey).

 

De même que la tempérance s'attache à discipliner l'appétit concupiscible pour en faire un instrument utile au service de la volonté, ainsi la force va soumettre l'appétit irascible à la droite raison pour le rendre souple et puissant.

 

Comme toutes les vertus cardinales, la force se tient à égale distance entre ces deux extrêmes : d'un côté, le manque de force qu'on appelle timidité ou pusillanimité; de l'autre, l'excès de force, qui prend le nom d'audace, de témérité.

 

Ici encore, il est opportun de rappeler que la grâce, loin de détruire la nature, la perfectionne : c'est ainsi que la vertu in­fuse de force vient surélever notre force d'âme naturelle. Tra­vailler au perfectionnement de cette vertu de force, c'est rendre le terrain plus propice à l'infusion et à l'action de la vertu infuse et du don. Ce travail surnaturalisé par la prière constitue la coo­pération voulue et jugée suffisante pour que le bon Dieu agisse en nous. Notre effort conditionne l'œuvre de Dieu. A celui qui fait son possible, Dieu ne refuse pas sa grâce.

 

Tout le monde connaît l'antique proverbe latin sous sa for­me francisée : c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Le saint n'a pas appris son art, difficile entre tous, en « jouant aux ver­tus » ou « aux caprices », mais en pratiquant les vertus et en combattant ses caprices.

 

Vouloir, exécuter, persévérer

 

Le premier acte de la force sera donc de vouloir, de vouloir pour de vrai..., non pas au conditionnel, au plus-que-parfait, au futur simple ou antérieur; mais vouloir au présent — je veux !

 

« L'enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. » Il n'est pas besoin, hélas ! D’aller si loin; il suffit de scruter notre vie...

 

Il y a trois manières de vouloir : vouloir sans qu'il en coûte; vouloir quoi qu'il en coûte; vouloir parce qu'il en coûte. Cette dernière manière de vouloir est pour les grands caractères et les grands cœurs. (P. de Ravignan). [...]

 

Le savoir doit toujours être suivi de l'exécution. Dans les commandements, il est important de vouloir peu pour que l'exécu­tion n'exige pas tout de suite de l'héroïsme — l'héroïsme ne saurait être le pain quotidien de tous — mais ce peu, il faut l'exécuter sans défaillance. Il serait imprudent et bien téméraire pour un professeur de piano de demander à un débutant d’exécuter une fugue de Bach. Mais encore faut-il commencer, puis conti­nuer par quelque chose.

 

La persévérance enfin vient parachever cette œuvre de cul­ture de la force. Persévérer quand les difficultés inhérentes à tou­te entreprise se dressent pour mettre notre patience à l'épreuve, quand elles alourdissent nos heures et épuisent nos forces.

 

Persé­vérer même quand il n'y a plus que notre tête pour tenir bon tant la fièvre rend notre bouche amère...

Persévérer en face de l'in­différence, des railleries, des calomnies, de toutes les petitesses, les plus insupportables et les plus mesquines, dues à la malice hu­maine. . .   E. Dussault, ptre (")

 

Extrait de : NOURRITURES SPIRITUELLES (Tome 1) Léandre Fréchet, C.S.C.,  et Guy Bertrand. C.S.C.

 

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