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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 23:35

 R.P Sineux OP. Ed Téqui. Initiation à la théologie de Saint Thomas d’ Aquin

 

En cette époque troublée par la révolte et l’anarchie, l’apostasie reniement des valeurs les plus sûres,  il est indispensable de redonner lustre aux vertus chrétiennes de patience et de persévérance. Le RP Sineux nous en donne un exposé clair et bienfaisant. Il nous montre combien « patientia » rime avec « sapientia »…!

 

Notre vie est éprouvée par de multiples contrariétés, grandes et petites. C’est ce qui constitue notre croix, quand ce ne serait que de se supporter soi-même…Il nous faut porter cette croix, c’est à dire non pas la traîner, mais lui reconnaître toute sa valeur, tout son sens dans le mystère de la Rédemption. Combien d’hommes de femmes et d’enfants désespèrent faute de connaître la Science de la Croix… ! La « crise » va être l’occasion d’approfondir toujours plus et de faire connaître cette Sagesse qui seule peut préserver du suicide, car les sciences profanes et toutes les « cellules psychologiques »s’avèrent incapables de consoler. « Consoler, c’est faire vivre une espérance » Mgr Ghika. C’est une tâche qui demande beaucoup de persévérance… et de modestie, car de nous-mêmes nous sommes bien faibles. C’est une œuvre très méritoire de Miséricorde.

 

              «  La Patience : Son nom seul (il contient « pâti » = souffrir) la rattache à cet aspect primordial de la vertu de  Force qui consiste à subir le mal. (Comme une tour bien construite qui résiste aux pires tempêtes)

Sans la confondre absolument avec la souffrance, l'on considère plus souvent que celle-ci lui est inévitablement annexée ?

 

             Pas toujours cependant! Ainsi Dieu est souverainement patient : Il ne souffre pas ni ne peut souffrir! Et la patience idéale pour homme ne serait-elle pas celle qui se rapproche le plus de la patience divine, qui supporte sans souffrir?

 

               Sans souffrir du tout, ce serait beaucoup demander à la pauvre nature humaine? Du moins en dominant la souffrance et la tristesse qu'elle engendre, de telle sorte qu'elle ne devienne pas l'abattement.

 

                La patience en somme maintient « l'égalité d'âme », l'ordre, I'harmonie entre les facultés sous la sereine hégémonie de la raison : « Par votre patience, vous posséderez vos âmes » autrement dit « vous aurez vos âmes bien en mains », ou encore «vous garderez la maîtrise de vous-mêmes »,

 

Est-il exagéré de faire, avec S. Grégoire, de la patience, la gardienne de toutes les vertus » ?

             Saint Jacques déclare de son côté « qu'elle achève la perfection ». Elle accompagne souvent les plus grandes vertus, et se fait souvent le signe tangible de leur vitalité. La patience pour supporter sans maugréer les peines de la vie par exemple, n'est-elle pas la preuve d'une Foi vive, et l'expression silencieuse d'une Espérance invincible? Savoir attendre, sans « râler », sans fièvre le bien auquel on aspire n'exige pas un moindre effort que d'endurer le mal dont on est frappé.

 

Et la patience dans les rapports avec le prochain, le support imperturbable de ses défauts inévitables comme de ses méchancetés calculées, n'est-ce pas l'un des actes les plus émouvants de la Charité, l'attitude d'un amour dévoué et désintéressé?

 

          « La Charité est patiente ... ; elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal...; elle excuse tout, elle supporte tout ».

 

                 En outre, la patience a un rôle de préservation vis-à-vis des grandes vertus morales. Elle arrête bien des fautes, refoule de mauvaises passions telles que la colère, et ses succédanés, (l'impatience, l'agacement, la mauvaise humeur) générateurs de rivalités, de jalousies, de haine, d'injustice. C'est pourquoi, si elle reste inférieure, théoriquement, à ces grandes Vertus fondamentales qui réalisent le bien de l'homme, elle leur est un auxiliaire et un complément indispensable.

 

Évidemment, ne confondons pas la patience avec une stupide insensibilité qui reste indifférente au bien comme au mal; et pas davantage avec l'arrogant défi des stoïciens : «Douleur, tu n'es qu'un mot! »

 

            Ce n'est pas le fait de supporter les maux qui constitue la patience, mais seulement la manière, et, dans cette manière, spécialement l'intention : à savoir le désir de sauvegarder l'intégrité des biens spirituels malgré les assauts des puissances adverses, et de conquérir le bien éternel en triomphant des maux temporels.

 

            Ne voit-on pas les hommes qui n'ont qu'un idéal terrestre, avares, jouisseurs, ambitieux, se condamner à de longues attentes et à des efforts répétés, puis consentir à bien des peines endurées avec calme pour conquérir l'objet que convoite leur passion? Ce n'est là qu'un simulacre de patience ! Un tel courage serait digne d'une meilleure cause ; il n'a rien de vertueux, étant donné le but vicieux qu'il se propose.

 

                L'erreur est assez répandue, hélas, qui semble identifier la perfection morale et surtout le droit à la béatitude, avec l'intensité et la prolongation des épreuves : X... mérite bien que Dieu l'accueille et le récompense; il a tant souffert ... ! On oublie la notion la plus élémentaire de la vertu. Le « patient »en question (au sens de malade ou éprouvé), dans quel esprit a-t-il enduré ses peines? A-t-il seulement songé à cette béatitude éternelle qu'on veut lui octroyer à si bon compte? SOUVENONS NOUS DES DEUX LARRONS AU CALVAIRE.

 

               Le bagnard ne mérite même pas le pardon de ses crimes s'il ne fait que traîner son boulet, silencieusement peut-être, mais sans vrai repentir et dans une morne rancune. On aura beau dire qu' « il expie », ses tortures ne seront pas une purification de sa conscience tant qu'il n'aura pas « changé son cœur l).

 

             « Conformité entière à la Volonté de Dieu »  telle est à la fois la source et le caractère de la vraie Patience. Cette Volonté divine  fût-elle mystérieuse, inexplicable pour tout jugement humain; que la Volonté du Père semble s'attarder démesurément aux sévérités et corrections, la Patience réprime toute rébellion, arrête même toute question indiscrète, et rallie toutes les facultés de l'âme à la conviction que tout ce qui vient de Dieu tournera à l'avantage de Ses élus: « Je te ferai voir que tout est bien, disait Dieu à Ste Catherine de Sienne « Que rien ne te trouble, mon âme », répétait de son côté Ste Thérèse d'Avila.

 

               La patience  coïncide alors avec la Charité parfaite qui aime  jusqu’à se livrer sans réserve, et trouve sa paix dans l'abandon au bon plaisir de Dieu

 

Dans ce sens, S. Jean Chrysostome a raison de l'appeler la « reine des vertus » Car, explique-t-il, elle est le fondement qui soutient  nos bonnes actions, un port tranquille contre les tempêtes, la paix la guerre, un principe de sécurité parmi les embûches. Elle rend l’âme plus forte que le diamant; elle lui procure une assurance imperturbable en face de tous les dangers » A suivre

  

http://amdg.over-blog.fr/article-vertus-pour-survivre-patience-et-perseverance1-2-108942825.html

 

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