Extrait de : Saint Bonaventure vous parle de LA SCIENCE.
Éditions Franciscaines. Paris 1943. Albert Garreau.
Dans ce grand tumulte, dans cette confusion redoutable et mortelle, saint Bonaventure intervient avec énergie et avec sérénité. Non seulement son action est décisive pour l'avenir de son Ordre, mais encore elle intéresse les chrétiens de tous les temps, dans la mesure où ils sont tenus envers eux-mêmes comme envers leur prochain, de s'instruire et de remplir l'office de prédicateurs.
Saint Bonaventure, qui est le plus grand maître en théologie parmi les Mineurs, n'a évidemment pas été choisi comme ministre général pour abolir les études. Il fait préciser aux chapitres généraux les principaux points de la discipline scolaire et sans doute aussi du programme d'enseignement. La tradition lui attribue en particulier l'institution, dans les couvents d'études, de disputes périodiques, d'examens publics au cours desquels la science et les progrès des étudiants sont mis à l'épreuve par les Frères plus âgés.
Il poursuit encore son enseignement par la publication de ses écrits : Les traités de théologie, où les frères Mineurs aimeront à trouver le meilleur de leurs doctrines, et les opuscules, plus efficaces peut-être encore sur le terrain de la polémique. Les titres mêmes que ces petits traités ont reçus sont éloquents et indiquent suffisamment le sens de leur inspiration. Les déterminations de diverses questions sur la règle des frères Mineurs ne sauraient passer sous silence le gros problème d'actualité des études. La lettre à un maître inconnu défend plus spécialement celles-ci contre les attaques des spirituels. Le traité de la réduction des arts, c'est-à-dire des sciences profanes, à la théologie expose dans quel esprit des religieux doivent entreprendre ces études.
L'Itinéraire de l'âme à Dieu est à la fois un traité de dévotion et le dernier mot, comme le programme complet du travail et de l'enseignement chrétien.
Les Observations ou causeries sur l'œuvre des six jours, le dernier ouvrage que saint Bonaventure ait écrit et que sa mort a laissé inachevé, demandent à la connaissance de la Création tout entière de nous élever à Dieu.
C'est là comme un florilège de conseils dont la sérénité, la haute sagesse, la piété ardente, écartent toute velléité de polémique, l'enseignement bienfaisant et lumineux d'un Saint.
(A suivre)
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