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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 10:54

E. — LA TACTIQUE DU DIABLE.

Nous voudrions ici esquisser en gros traits quelques lignes générales de la tactique qu'emploie le démon pour pervertir le monde. — Comme le dit très jus­tement de Rougemont : « Le réel... est gouverné par des structures de forces ou des ensembles dyna­miques» et le diable possède un dynamisme tout particulier pour mettre l'humanité à son service.

 

1° Le démon est Père du mensonge.

 

Ici encore de Rougemont précise ce rôle, disant :

« Son essence étant précisément le déguisement, l'usurpation des apparences, le bluff éhonté ou subtil, bref, l'art de faire mentir les formes. ... l'oeuvre du diable au temps présent, en face de nous et parmi nous, c'est le grand truquage » (DE ROUGEMONT, La Part du Diable,  p.   17.).

 

C'est ainsi qu'il répand de par le monde les faux systèmes, les hérésies et les erreurs ; les préjugés et les malentendus. Il tente d'obscurcir, sous toutes les formes possibles, la raison.

 

Une manifestation classique de son action est d'écarter toute idée de la mort ; et l'on sait que sous son influence on organise autour des moribonds la consigne du silence et du mensonge : les parents, les médecins, les infirmières, les amis, tous mentent autour du malade. On crée ainsi autour de ce dernier une atmosphère diabolique qui a pour effet d'écarter le prêtre et peut-être de précipiter le mourant en enfer.

 

1) Parmi les faux systèmes de pensée qu'il invite à répandre, il en est qui professent un optimisme exagéré. C'est ainsi que depuis la fin du XIXe siècle on croit à tort que la science va résoudre tous les problèmes du monde.

L'humanité est destinée — grâce aux découvertes — à évoluer selon un progrès continu et elle avance à grands pas vers la reconstitution d'un paradis. W. Robinson a écrit que, pour certains de nos contem­porains, « l'Elysée est derrière le prochain coin » (W. Robinson, The Devil and Cad, p.  10.).

 

C'est ainsi qu'il porte à faire croire que la vie est déterminée et qu'elle nous conduit selon une ligne fatale vers les sommets. Par là même il anni­hile la personnalité, lui enlève sa liberté et toute responsabilité.

 

Nos vices sont affaires de glandes endocrines et de cellules nerveuses ; demain les progrès de la médecine en auront totalement raison ; ainsi la science construira une sainteté nouvelle.

 

2) Dans d'autres cas, Satan, organisateur du chaos, place les hommes devant des situations inextricables et désespérées et les fait blasphémer contre Dieu, transformé en une sorte de monstre trouvant son plaisir à tourmenter les hommes. Nous trouvons une frappante expression de ce nihilisme radical dans ce texte de Bertrand Russel :

 

« L'homme est le produit de causes qui ne pou­vaient prévoir ce qu'elles allaient réaliser ; son origine, son développement, ses espoirs et ses crain­tes, ses amours et ses croyances ne sont que l'aboutis­sement de chocs accidentels d'atomes ; aucun feu, aucun héroïsme, aucun effort de pensée ou de sen­timent ne peut faire survivre la vie individuelle au-delà de la tombe ; tous les travaux de tous les âges, toute la piété, toutes les inspirations, toute la gran­deur éclatante du génie humain tout cela est destiné à se perdre dans la mort immense du système solaire ; toutes les constructions faites de main d'homme doivent inévitablement être ensevelies sous les débris de l'univers en ruine, tout cela — bien que tous ne l'admettent pas — est à peu près certain, à tel point qu'un philosophe qui rejette ce point de vue ne peut espérer subsister ».

 

On retrouvera dans la « Nausée » de Sartre, l'exploi­tation de la même veine.

 

3) Satan invite aussi les humains à découvrir de faux remèdes aux maux présents : on versera dans les superstitions et les religions les plus étranges.

 

De Rougement nous prévient : « Tout porte à croire que nous allons entrer dans une ère de reli­gions aberrantes... ». Le diable va se baigner avec délices dans la grande confusion religieuse qui marquera la paix du XXe siècle.

 

On créera des religions synthétiques comme on a fabriqué du caoutchouc synthétique.

 

« J'imagine que Satan va nous offrir un choix con­sidérable d'Antéchrists. Tout et n'importe quoi ; sauf l'Évangile et la sobriété de la Croix. Il nous dira : « Faisons au moins du christianisme une religion comme toutes les autres, un écran entre l'homme et Dieu, une fantasmagorie psychologique où l'homme n'adore que son propre reflet ». Ce sera le temps de regretter les dictatures qui tuent les corps mais qui ne peuvent rien faire de plus ».

 

2° Le démon excite l'orgueil.

Déjà saint Augustin, faisant allusion aux applau­dissements qui saluaient ses discours, déclare que... « Ceux-ci l'emportèrent vers de « vaines chimères » car, dit-il, il y a plusieurs manières de sacrifier aux idoles ».

 

Satan cherche, en effet, à se constituer le centre de l'univers, et invite les hommes à penser de même.

 

On retrouve sur le plan social, cette influence diabolique quand on entretient certains groupes dans une atmosphère de serre chaude, et lorsque les mem­bres du groupe aiment à s'admirer mutuellement à l'intérieur d'un cercle fermé et préfèrent ne pas avoir de rapports avec l'extérieur pour ne pas s'y contaminer ! C'est ainsi que se créent les factions, les coteries, les cliques.

 

C’est en vertu de ce même principe faux que, par exemple, on tente d'enfermer la religion à l'inté­rieur même d'un groupe national ; en créant une religion nationale... et l'essentiel de la religion devient alors le développement du groupe national : on divinise la nation.

 

3° Le  démon  provoque  l'idolâtrie.

 

Le Prince des Ténèbres essaie de détourner les hommes vers un autre pôle d'attraction que le Christ, il forge de ses propres mains de nouveaux dieux qu'il présente à l'adoration des hommes, il fabrique des idoles.

 

Déjà saint Paul mettait en garde à ce sujet, les chrétiens :

 

« Je dis que ce que les païens offrent en sacrifice ; ils l'immolent à des démons et non à Dieu : je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.

 

«Vous ne pouvez boire à la fois au calice du Seigneur et au calice des démons ; vous ne pouvez prendre part à la table du Seigneur et à la table des démons... ».

 

Satan a imaginé un plan grandiose, une fois de plus il s'est transformé en ange de lu­mière et a voulu faire croire que le Christianisme s'était détourné de l'esprit de son Fondateur. Le Jésus auquel les chrétiens croient n'est pas le vrai, dit-il, c'est Lucifer qui va nous dire quel est le Jésus authentique.

 

Ainsi aux environs de 1910, il nous a présenté un Jésus libéral — et aujourd'hui il nous présente un Jésus marxiste. N'entendons-nous pas dire autour de nous que si Jésus revenait. Il ne reconnaîtrait pas pour ses disciples, les chrétiens de notre temps, mais bien les communistes ?

 

Ainsi un Christ nouveau — une idole — est con­struite selon les indications de Satan.

 

En d'autres circonstances, c'est l'Argent, la Nation, la Race, la Classe etc., qui sont chargées de jouer le rôle d'idole.

 

Saint Jean termine sa première Épître par ce» mots adressés aux premiers chrétiens : « Mes petits enfants, gardez-vous des idoles ».

 

4° Le démon maître des masses.

 

Déjà l'Écriture nous avait dit que le nom au diable est « légion » ; nous dirions maintenant « masse anonyme ».

 

Kierkegaard nous dit qu'aujourd'hui il y a de moins en moins de possessions diaboliques individuelles mais ce sont les masses qui sont possédées par lui.

 

Le démon craint, en effet, les réactions propres de la personne humaine, quand l'homme raisonne, quand l'homme veut, il y a beaucoup de chance que celui-ci s'aperçoive des stratagèmes employés par Satan et qu'alors il s'en écarte.

 

Or il y a aujourd'hui un moyen facile de noyer la personnalité d'un chacun dans une masse.

 

Dom Vomer nous dit à ce sujet : « L'influence du diable sur les masses humaines est sans doute beau­coup plus forte que la séduction qu'il opère sur des hommes particuliers. Les masses sont plus sujettes à la suggestion et tout ce que nous savons de la psychologie des foules nous porte à craindre que, mis à part le peuple chrétien, l'influence de Satan sur l'humanité soit un fait très réel ». Les démons sont d'après les paroles de saint Paul « les dominateurs de ce monde de ténèbres » (Eh. VI. 12).

 

C'est ici surtout qu'Hitler fut un excellent instru­ment diabolique car il créa des « masses passion­nées», et priva des milliers d'hommes de leur con­science ; il provoqua dans un peuple entier une « in­conscience somnambulique ».

 

Ne déclarait-il pas lui-même : « Tous les grands mouvements de l'Histoire sont des éruptions vol­caniques de passions et de sensations spirituelles provoquées soit par la cruelle déesse de la misère, soit par la torche de la parole jetée dans les masses. Seule une tempête de passion brûlante peut changer les destinées d'un peuple ».

 

L'État totalitaire qui manœuvre les masses se pré­sente à celles-ci comme le Dieu Providence ; et du même coup le Dieu transcendant Maître de l'Univers se volatilise dans l'esprit de ceux qui se laissent gagner par l'hypnose de la foule.

 

S. S. Pie XII écrivait de son côté : « La masse est d'elle-même inerte... La masse attend l'impulsion du dehors, jouet facile aux mains de qui en exploite les instincts ou les impressions ».

 

C'est alors aussi le règne des slogans, des mots d'ordre qui se substituent à la conscience indivi­duelle.

 

On saisit ici le danger que constituent aujourd'hui les grands moyens de propagande tels : la presse, le cinéma, les modes, les spectacles, la radio, la télévision  etc.,  qui s'efforcent d'entretenir et de développer cet esprit de masse.

 

Nous serions tentés de dire que la grande offen­sive tactique de Satan se joue aujourd'hui sur ce front : il tente, sous des formes multiples, de déper­sonnaliser les individus et de les submerger dans une masse dont il est incontestablement le Prince.

 

Les mouvements de masses sont une proie de choix pour Satan.

 

On comprend dès lors que pour les sociologues, il soit indispensable de connaître les positions exactes de l’ennemi, qui ne cesse de fomenter des troubles dans les sociétés humaines.

 

Il faut estimer à sa juste valeur sa puissance.

 

Puissance sur les masses, puissance sur l'instinct, puissance sur l'imagination, puissance sur le monde païen... mais impuissance sur la raison, impuissance sur la volonté et impuissance devant la grâce. Saint Jean ne dit-il pas : « Celui qui est né de Dieu se garde lui-même et le malin ne le touche pas ».

 

Comme de Rougemont l'a écrit :

 

« Chaque homme vivant une vie responsable est une défaite pour le diable d'ores et déjà, pour les Tyrans aussi ; une défaite absolue et sans recours, un élément premier de l'ordre impérissable ».

 

Or cet élément premier doit s'encadrer dans un ordre cosmique et se réaliser dans un ordre social ; le premier nous étant donné, le second étant à donner ; le premier figurant la condition de possi­bilité de tout ordre personnel, le second sa condition de fécondité.

 

De plus nous avons des armes très efficaces pour lutter contre lui ; d'abord le jeûne et la prière, comme le Christ l'a dit lui-même : « Ce genre de démons ne peut être chassé que par la prière et le jeûne ».

 

Charles Wesley disait également : « Le diable tremble quand il voit le plus faible saint se mettre à genoux.»  Et surtout, nous avons la grâce du Christ et tout l'appareil de la sainteté chrétienne (quand elle n’est pas passé aux mains de l’ennemi).

 

De Rougemont a très bien établi le bilan de notre force anti-diabolique :

 

« J'oppose au diable toutes les choses dont il ignore la vertu et la splendeur. Je lui oppose les gages d'une confiance que n'atteindra jamais sa ruse. Je lui oppose la hiérarchie de l'ordre ; l'ordre céleste et le cri de guerre de l'Ange blanc ; l'ordre intérieur de la sainteté ; l'ordre cosmique et son discours immense ; l'ordre des lois jurées dans la cité ; l'ordre de la parole et l'ordre des vertus. Je lui oppose l'Esprit, l'Eau, et le Sang « qui rendent témoignage et les trois mots sont d'accord ». Je lui oppose le Feu des Langues, le Sel et l'Huile. Je lui oppose le Pain et le Vin.

 

Je lui oppose aussi les oeuvres des hommes où sa part a été consumée. Je lui oppose le bleu du ciel ».

 

De telle sorte que celui qui se penche sur la société des hommes pour en déceler les maladies et pré­coniser les remèdes adéquats, découvre que, pour faire reculer l'empire de Satan, il est nécessaire d'em­ployer des forces surnaturelles et en même temps d'appliquer dans le même but toutes ses énergies dans l'ordre naturel.

 

C'est de la conjugaison harmonieuse et de l'uti­lisation de ces deux forces que naîtra un ordre social chrétien.

 

A SUIVRE

 

http://elogofioupiou.over-blog.com/article-exorcisme-contre-satan-et-ses-anges-edition-1903-leon-xiii-122337872.html

 

Extrait d’une brochure de M. Robert Kothen : L'ACTION SOCIALE DE SATAN

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

 

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