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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

30 avril 2017 7 30 /04 /avril /2017 07:33

LA PRIÈRE, les forces du ciel à la disposition de l'homme …            

Soyons donc intimement convaincus de l'efficacité de la prière et servons-nous de ce moyen que Dieu a mis à notre disposition pour obtenir tout ce dont nous avons besoin.

Sainte Madeleine de Pazzi avait coutume de dire que Dieu est tellement satisfait quand nous lui demandons des grâces qu'il nous en remercie en quelque sorte ; parce qu'il semble alors que nous lui donnons le moyen de nous combler de biens et de contenter son désir bienfaisant. " Soyons persuadés que lorsque nous demandons des grâces à Dieu il nous donne toujours plus que nous ne demandons." (jac. 1) Ainsi parle l'Apôtre saint Jacques pour apprendre que Dieu n'est pas comme les hommes avare de ses biens. Les hommes, quelque riches, quelque pieux et libéraux qu'ils soient, quand ils font des aumônes, donnent presque toujours moins qu'on leur demande, parce que leurs richesses, quelque grandes qu'elles soient, sont néanmoins des richesses finies ; ainsi plus ils donnent, moins il leur reste... Mais Dieu, lorsqu'on le prie, donne à pleines mains, parce que ses richesses sont infinies ; plus il donne, plus il reste à donner.

Quelles que soient les difficultés de la vie, nous ne devons donc perdre courage, puisque nous pouvons dire avec saint Paul que tout nous est possible avec l'aide de la prière. (Phil. IV)

" La prière est toute puissante, dit Théodoret ; seule elle peut tout obtenir." Saint Bonaventure soutient qu'elle nous procure tous les biens."  Saint Bernard ne craint pas d'avancer que la prière est plus puissante que le Tout Puis­sant lui-même, qu'elle désarme celui qui est invincible."

Saint Jean Chrysostôme dit que la prière est une arme avec laquelle nous pouvons triompher de tous les efforts du démon, un moyen de défense qui nous préserve de tous les dangers, un port assuré qui nous met à l'abri de toutes les tempêtes, un trésor où nous trouvons tous les biens réunis.

" La prière, dit saint Laurent Justinien, apaise le courroux de Dieu qui s'empresse de pardonner celui qui le prie ; elle nous obtient toutes les grâces que nous désirons ; elle nous met au-dessus de toutes les forces de nos ennemis ; en un mot, elle change les hommes d'aveugles en clairvoyants, de faibles en forts, de pécheurs en saints."

La prière est une puissance qui commande à Dieu lui-même ; elle triomphe du Tout-Puissant, dit Tertulien : " La prière bien faite domine le cœur de Dieu ; c'est lui-même qui, dans sa bonté paternelle, a établi cet ordre de chose admirable où l'amour des enfants enchaîne la justice du père. Dieu nous a fourni des armes contre lui ;  heureux celui qui sait s'en servir. " Le Christ, dit saint Nil, tressaille de joie quand on lui fait violence.

Nous voyons-nous dans les ténèbres, ignorant l'avenir, ou­blieux du passé ? Cherchons-nous à connaître ce qui nous serait le plus utile à l'heure présente ? Tournons-nous vers Dieu ; la prière attirera sur nous la lumière d'en haut ; elle éclairera nos doutes ; elle dissipera les ténèbres de notre esprit et nous donnera le calme et la sagesse qui assureront le succès de nos démarches. "Seigneur, disait le Prophète, faites-moi connaître la Voie où je dois marcher; car j'ai élevé mon âme vers vous." (Ps. 142)  Tout le secret de la vie est dans cette prière : connaî­tre sa route, c'est-à-dire, connaître ce qu'on doit croire ici-bas, ce qu'on doit espérer et pratiquer, ce qu'on doit faire pour que cette vie soit comme l'antichambre du ciel, voilà bien l'homme tout entier.  (Eccl. XII)

Mais Dieu seul peut ainsi éclairer la vie, la pénétrer de ces vives clartés qui montrent le vrai chemin, parce que Dieu est la lumière indéfectible qui sait tout et que rien ne peut obscurcir. Et quand on se rapproche de Dieu on voit clairement ce qu'il faut croire ce qu'il faut faire. (Ps. 33).

Sommes-nous dans la peine, dans la douleur ? Ne perdons pas courage ; ayons confiance en la protection et la miséricorde de Dieu. Il nous appelle à lui, il nous tend les bras, il nous offre son secours, il veut nous consoler, essuyer nos larmes, nous aider à porter le fardeau de nos misères, venez à moi vous tous qui êtes affligés et je vous soulagerai " (math. XI).

Dans les moments d'angoisse, rien ne soulage le cœur comme une prière bien faite. Une main invisible alors sèche nos larmes ; chacune de nos paroles, chaque mouvement de notre cœur semble monter vers les cieux et retomber sur nous comme un vent léger qui dissipe les nuages, comme une rosée qui ranime la plante des­séchée ; le calme revient, l'amertume s'adoucit, la sérénité de la conscience fait ouvrir ce cœur qui allait se fermer à la joie. " La prière, dit saint Jean Chrysostôme, est le refuge des âmes tristes, le fondement de la joie, la source d'un perpétuel bonheur. " Elle est, dit saint Nil, un talisman contre la tristesse et le décourage­ment. " Ces paroles ne sont que le commentaire de cette parole de l'Apôtre : "Si quelqu'un de nous est triste, qu'il prie " (jac. v). Qu'il prie avec son âme, avec sou cœur ; qu'il prie avec amour, avec confiance ; qu'il se jette comme un enfant bien-aimé entre les mains de Dieu et jamais sa confiance ne sera trompée.

Lacordaire, ayant un jour à définir la prière, le fit en termes magnifiques : la prière, dit-il, est l'acte tout puissant qui met les forces du ciel à la disposition de l'homme. Quelle belle pen­sée ! C'est parce qu'elle est vraie que Jésus, le vaincu divin, ne peut s'empêcher de confesser sa défaite : " Demandez, dit-il et vous recevrez ; frappez et l'on vous ouvrira ; tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera. " Que d'exemples nous avons de cette vérité dans nos saints Livres !

Voyez Moïse ; le Seigneur veut exterminer Israël, ce peuple idolâtre, qui, oublieux de tant de bienfaits, s'est mis à adorer le veau d'or. Moïse n'a pas encore ouvert la bouche, il n'a pas encore dit une seule parole, mais son âme va prier et c'est assez pour que la colère divine soit désarmée. Dieu ne peut plus sévir. " Laisse-moi, dit-il à Moïse, afin que mon courroux s'enflamme et que je les détruise. " Mais Moïse ne renonce pas à son dessein et Israël est épargné. Ainsi donc la seule approche de la prière suffit pour sauver ces âmes.

Voyez Agar. Elle est partie désespérée, folle de douleur, abandonnant son fils sous un palmier où il meurt de faim et de soif. Elle n'a plus que cette pensée : ''Au moins je ne verrai point mourir mon enfant. " Mais bientôt elle n'y tient plus, elle se met à sangloter, elle pleure, " elle envoie, dit Mgr Bougaud, je ne sais quel cri. " Et à l'instant même, un ange apparaît qui lui montre une source d'eau vive. C'est la vie ! C'est le salut ! Et à quoi sont-ils dus ? A la puissance que possède sur le cœur de Dieu la prière.

Cela est encore plus frappant dans l'Évangile. Voyez le cen­turion dont le serviteur va mourir et qui demande à Jésus de le sauver. " J'irai, répond le Maître, et je le guérirai. " (math. VIII) Voilà Jaïre qui vient de perdre sa fille unique, à douze ans, l'âge de tous les charmes et de toutes les espérances " Ne crains rien, lui répond Jésus, aie la foi et elle sera sauvée. " Et l'en­fant est rendue à son père. (Luc VIII) Voilà un homme qui se jette à ses genoux et lui demande la guérison de son fils possédé du démon. Jésus de suite délivre le petit. (math, xvn) — Et le jeune homme de Naïm ! Sa mère, elle ne va pas se prosterner aux pieds du Sauveur ; elle ne le voit même pas ; aveuglée par ses larmes, absorbée par sa douleur, elle suit le cercueil de son fils ; mais Jésus l'aperçoit ; cette douleur silencieuse l'émeut ; il ne peut voir plus longtemps souffrir cette femme. " Ne pleure pas," lui dit-il. Puis de sa voix toute puissante, s'adressant au mort: "Jeune homme, dit-il, je vous le commande, levez-vous, et le jeune homme se lève, l'enfant est rendu à sa mère (Luc, 7).

Comme les saints ont bien prouvé cette efficacité de la prière ! Voyez sainte Catherine de Sienne, l'admirable fille de saint Do­minique ; elle convertit tant d'égarés par ses supplications que le Pape, saint Grégoire XI est obligé de lui adjoindre quatre con­fesseurs qu'elle tient incessamment occupés au tribunal de la pénitence. Voyez sainte Thérèse ; il a été dit d'elle que, par ses oraisons, elle avait ramené autant d'âmes à Dieu que saint Fran­çois Xavier par ses prédications et ses miracles.

Allons donc dans nos prières trouver le vrai consolateur, l'ami souverain qui connaît le mieux les routes de l'âme pour y faire pénétrer la vie et la confiance. Disons-lui : " Seigneur, répandez, la joie dans mon âme, parce que j'ai élevé mon cœur vers vous." (Ps. 85). "Au jour de la tribulation, j'ai cherché le Seigneur et je n'ai point été déçu dans mes espérances ; mon âme a refusé les consolations de la terre et j'ai trouvé la joie. (Ps. 76).

La porte du cœur de Jésus est toujours ouverte à toutes les heures du jour et de la nuit ; il est toujours prêt à entendre nos supplications avec la plus grande bonté. Non content de cela, il nous invite, il nous sollicite, il nous presse, il va même jusqu'à nous menacer pour nous déterminer à aller à lui. Jamais il ne se rebute de nos importunités et des ennuyeux récits que nous lui faisons de nos misères et de nos besoins ; on n'a jamais ouï dire que personne se soit retiré mécontent d'auprès de lui ; chacun, au contraire, y a trouvé la consolation et le secours qu'il cherchait.

Prier, c'est donc détacher de la terre nos pensées, nos senti­ments, nos affections, et élever notre esprit, notre cœur, notre volonté, tout notre être jusqu'au trône du Très Haut, notre Créateur et notre Maître, notre bienfaiteur et notre Père.

La prière est le premier moyen de sanctification que nous a donné le Père Céleste, celui qui nous fait obtenir tous les autres ; c'est en elle que tous les saints ont placé la meilleure espérance du salut.

Quelle douce satisfaction de savoir que nous pouvons beau­coup auprès de Dieu. Lorsqu'un homme jouit de la confiance d'un de ses semblables haut placé, ses amis le flattent, en lui disant : " Heureux mortel, vous n'avez qu'à demander pour obtenir. "

Eh bien ! Nous sommes tous de ces heureux mortels ; nous avons nos entrées libres, non pas chez un ministre ou chez un roi de la terre, mais chez le Roi des rois pour y recevoir des secours pour tous nos besoins temporels et la promesse d'un, trône glorieux dans l'éternité.

Extrait de : La Prière - Olivier Elzéar Mathieu. Archevêque de Régina   (1925)

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