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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 10:47

LA  JOIE

la joie est la délectable expérience d'une sensation de plaisir provoquée par un bien dont on jouit effec­tivement ou par la perspective d'un bien dont on peut raisonnablement espérer qu'on l'obtiendra. Il peut y avoir tout à la fois des joies naturelles et des joies spirituelles. Les joies naturelles, ce sont, par exemple, les joies éprouvées pendant la jeunesse avant que les déceptions aient endurci l'âme, ou la joie qui découle d'une bonne santé lorsqu'on absorbe des aliments agréables, ou la joie du succès lorsqu'on a gagné quelque combat, ou les joies affectives lorsque le cœur se sent aimé. Toutes ces joies naturelles sont intensifiées par les joies spirituelles et placées ainsi sur des bases plus durables. Aucun bonheur terrestre ne pourrait être permanent et complet s'il n'était associé à une bonne conscience.

La joie spirituelle confère, au milieu des boulever­sements de la vie, la sérénité d'humeur, la sérénité que conserve la montagne lorsqu'un orage éclate. Aux yeux d'un homme qui n'a jamais enraciné son âme dans le Divin, le moindre ennui prend tout de suite une importance excessive. Il lui est impossible de concentrer toutes ses forces sur un seul objet, car trop de choses le troublent.

La joie ne doit pas être confondue, avec un accès de bonne humeur. L'accès est un épisode, la joie est une habitude. L'hilarité est comme un météore, la gaieté est comme une étoile ; l'hilarité est un grésil­lement de brindilles, la joie est un brasier. Parce qu'elle a un caractère permanent, la joie rend plus aisées les actions difficiles. Au terme d'une longue étape, les soldats seraient moins alertes s'ils n'étaient entraînés par la musique. Un cœur joyeux s'accom­mode facilement d'un joug et trouve les fardeaux légers.

Aucune infirmière ne peut se rendre véritablement utile dans une chambre de malade, si elle n'a pas l'esprit allègre. En fait, avant qu'elle y soit admise, on devrait exiger deux choses : qu'elle ait déjà subi une intervention chirurgicale et qu'elle ait le sens de l'humour. L'intervention afin qu'elle sache ce que représente la douleur, le sens de l'humour afin qu'elle sache comment diffuser de la joie. Il n'est rien qui prolonge plus sûrement la durée d'une maladie qu'un visage revêche.

La joie relève beaucoup plus de la vie affective que de la raison. L'allégresse d'un chef de famille est sti­mulée et soutenue beaucoup plus sûrement par sa femme et ses enfants qu'elle ne pourrait l'être par une simple opération de l'intellect. Penché sur un berceau, un père se sent confronté avec les attributs de l'Être Éternel qui a répandu sur l'enfant sa ten­dresse et son amour. L'aptitude à se réjouir est toujours une excellente manière d'éprouver la condi­tion morale de l'homme. Aucun homme ne peut être extérieurement heureux, s'il est intérieurement mal­heureux. Lorsqu'un sentiment de culpabilité pèse sur l'âme, aucune somme de plaisir venue de l'exté­rieur ne peut compenser la perte de la joie intérieure. De même que le chagrin accompagne le péché, de même la joie est la compagne de la sainteté.

La joie, on peut l'éprouver tout à la fois dans la prospérité et dans l'adversité. Dans la prospérité, elle découle non des biens dont nous jouissons, mais de ceux que nous espérons ; non des plaisirs que nous ressentons, mais de la promesse de ceux auxquels nous croyons sans les voir. Les richesses peuvent s'accumuler, mais celles que nous espérons sont celles que les mites ne dévorent pas, que la rouille ne ronge pas, que les voleurs ne dérobent pas. Et même dans l'adversité, il peut y avoir de la joie, si l'on est bien assuré que le divin Maître lui-même est mort sur la Croix, comme condition préalable à sa Résurrection.

Si la joie n'est point aujourd'hui un phénomène commun, c'est parce que des âmes timides n'ont pas le courage de s'oublier et de consentir des sacrifices à autrui, ou encore parce que des sympathies plus étroites font apparaître comme vaines les promesses les plus brillantes du monde à venir. Dans la mesure où l'espérance qu'apporte la croyance en Dieu et au salut de l'âme disparaît de la vie, disparaît en même temps la joie, et l'on en revient au désespoir des païens. Les Grecs et les Romains de jadis voyaient toujours une ombre sur leur chemin et un squelette à leurs pieds. Parlant un jour de la vie, un fameux poète grec a dit qu'il vaudrait mieux n'être jamais né et que la meilleure chose à faire était de quitter cette vie aussi vite que possible. Voilà qui est tout à fait à l'opposé de ce que saint Paul ordonnait : « Réjouis-toi toujours dans le Seigneur, et je le dis de nouveau : réjouis-toi ! »

 

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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