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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 08:32

La troisième parole à la Croix vint du larron de gauche : «Sauve-Toi Toi-même, et nous avec Toi, si Tu es le Christ.» (Luc 23, 39.)

L'égoïste type, qui n'a jamais conscience d'avoir mal agi, demande : « Pourquoi Dieu m'a-t-Il fait cela? » Il juge le pouvoir de salut de Dieu d'après la suppression des épreuves. C'est en quelque sorte comme si le mauvais larron avait dit, bien avant Karl Marx : « La religion est l'opium du peuple. A quoi sert-elle, si elle ne peut délivrer de l'épreuve? »

Une religion qui pense aux âmes lorsque meurent les hommes, qui les invite à regarder vers Dieu lorsque des tribunaux leur infligent l'injustice, qui parle du Paradis ou du bonheur futur lorsque les estomacs crient la faim ou lorsque les corps sont torturés par la douleur, qui discourt sur le pardon alors que des hommes rejetés par la société, deux voleurs et un charpentier de village, sont en train de mourir sur le gibet, une telle religion est bien « l'opium du peuple ».

Le seul salut que pouvait comprendre le larron de gauche, n'était ni d'ordre spirituel, ni d'ordre moral, il était d'ordre physique : « Sauve-Toi, et nous avec Toi! »

Sauver quoi? Les âmes? Non! L'homme n'a pas d'âme! Sauve nos corps! Quel bien apporte la religion, si elle ne peut pas arrêter la souffrance? Descends du gibet! Le christianisme, s'il n'est pas un évangile social, n'est qu'une drogue. Voilà ce que signifiait le cri du mauvais larron.

Des hommes peuvent se trouver dans des circonstances semblables et réagir de manières totalement différentes. Les deux larrons étaient semblables par la dépravation de leurs cœurs, et cependant ils eurent des réactions différentes par rapport à l'Homme qui était entre eux deux.

Il n'y a pas de moyens extérieurs, pas de bons exemples qui, d'eux-mêmes, soient suffisants pour amener une conversion, tant que le cœur lui-même n'est pas changé. Ce larron était certainement juif, puisqu'il fondait son acceptation du Messie ou Christ uniquement sur le pouvoir qu'il aurait de le faire descendre de la Croix.

Mais, supposé que le Christ ait arraché les clous, qu'il eût arrêté le sang qui coulait de ses mains et de ses pieds, qu'il lui eût rendu une fraîcheur et un renou­veau de vie, est-ce que le reste de la vie terrestre de cet homme eût été un témoignage de foi dans le Christ, ou simplement la continuation de sa vie de voleur? Si Nôtre-Seigneur n'avait été qu'un homme ordinaire, tenu de main­tenir sa réputation, Il aurait dû montrer sa puissance sur le champ ; mais parce qu'il était Dieu, connaissant les secrets de tous les cœurs, Il garda le silence.

Dieu ne répond pas à la prière de l'homme uniquement pour manifester Son pouvoir.

Extrait de: LA VIE DE JÉSUS. Mgr Fulton J. Sheen (1960)

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